Réunion internationale d’experts de haut niveau sur le tourisme durable pour le développement des pays les moins avancés (Caen, 12-14 octobre 2010)
Dans le cadre de la préparation de la quatrième conférence des Nations Unies sur les Pays les moins avancés (PMA) prévue en Turquie en 2011, la commission des Nations Unies pour le commerce et le développement (CNUCED) a souhaité organiser en 2010 un événement sur le tourisme durable, vecteur de développement pour les PMA. Le ministère des affaires étrangères et européennes, particulièrement actif dans ce domaine, a convaincu la CNUCED d’organiser cet événement à Caen, avec l’appui de la Région Basse-Normandie, du 12 au 14 octobre 2010.
1. Cette réunion s’inscrit dans le prolongement de l’action du ministère en faveur du tourisme durable pour le développement
Partant du constat que la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement (OMD), dont le premier concerne la réduction de l’extrême pauvreté, doit s’appuyer sur le développement durable des capacités productives, le ministère est engagé dans une stratégie d’appui au secteur productif. Adoptée par le comité interministériel pour la coopération internationale et le développement (CICID) du 18 mai 2005. L’une de ses déclinaisons prend la forme d’un document stratégique pour l’aide publique au développement de la France intitulé « tourisme responsable et territoires ».
Le tourisme, vecteur de développement pour les pays les plus pauvres
Les pays en développement et plus particulièrement les 49 PMA, dépendent généralement d’un ou quelques secteurs, notamment de produits de base (d’origine agricole ou minière). Leurs activités doivent se diversifier pour améliorer leur résilience.Le tourisme est un secteur par essence transversal, avec de nombreuses incidences sur d’autres activités (agriculture et agroalimentaire, bâtiment et travaux publics, transport, artisanat, culture et patrimoine etc.). Il peut donc jouer un rôle de catalyseur, dans le cadre de stratégies de développement durable, compte tenu de l’imbrication de ses aspects économiques, sociaux et environnementaux (changement climatique et énergie propre, transport durable, conservation et gestion des ressources naturelles, santé publique, inclusion sociale, démographie et migration etc.).
Le tourisme constitue la principale source de devises pour un tiers des pays en développement et pour la moitié des PMA, où il représente jusqu’à 40% du produit intérieur brut. Dans 23 des 49 PMA, le tourisme est l’une des trois premières sources de devises et, pour 7 d’entre eux, la première source de revenu. Malgré la crise de 2008-2009 (moins 4% en 2009 pour le tourisme international), le secteur a continué sa progression dans les pays en développement et notamment en Afrique. Cependant, si le tourisme se développe rapidement dans les PMA, ces destinations ne captent encore qu’une part très faible des flux touristiques mondiaux (environ 1% des voyages et des recettes).
L’appui du Ministère au tourisme durable pour le développement
Dans le cadre de la définition et de la mise en œuvre d’une stratégie de développement durable du tourisme dans les pays en développement et les PMA, le ministère des affaires étrangères et européennes s’est notamment impliqué dans :
le renforcement de capacités des institutions du tourisme à Madagascar et au Sénégal (promotion de la destination Madagascar et valorisation du patrimoine de la région de Saint Louis) ;
un partenariat avec l’organisation mondiale du tourisme (OMT), impliquant l’Allemagne et les Pays-Bas, aboutissant à un protocole signé en 2005 ;
une assistance technique sur le tourisme pour le développement, au profit d’organisations multilatérales telles que l’OMT et la banque asiatique de développement ;
des événements internationaux comme le forum international du tourisme solidaire, avec une première édition à Marseille en 2003, au Mexique en 2006, au Mali en 2008 et des déclinaisons régionales, en particulier sur la Méditerranée, à Marseille en 2008 et Alger en 2010 ;
un groupe de travail international sur le développement du tourisme durable transformé en partenariat mondial dans le cadre de la Commission du développement durable des Nations unies ;
un groupe de travail international sur le développement du tourisme durable transformé en partenariat mondial dans le cadre de la Commission du développement durable des Nations unies ;
différentes études de capitalisation et d’analyse des effets du tourisme responsable ;
une plate-forme en faveur du développement d’un tourisme responsable, associant les ministères en charge de l’agriculture, la culture, l’environnement, du tourisme ainsi que le Sénat, Cités-Unies-France et l’agence française de développement (AFD).
2. Cette réunion traduit un partenariat avec la CNUCED qui met en valeur l’appui la France au secteur du tourisme en faveur des PMA
La CNUCED est chef de file dans l’organisation des conférences des Nations Unies sur les PMA. Un partenariat avec cette organisation renforce la visibilité de l’action de la France en faveur du tourisme durable pour le développement, domaine dans lequel le savoir-faire français est reconnu.
L’implication de la CNUCED dans le tourisme durable pour le développement
Depuis sa Xè réunion en 2000, puis lors de ses XIè et XIIè réunions en 2001 et 2004, la CNUCED a reconnu l’importance du secteur du tourisme comme spécialisationporteuse de progrès social et économique dans les PMA, dans une perspective de réduction de la pauvreté. Elle a également porté ce message dans le cadre de la troisième conférence des Nations Unies sur les PMA les 14-20 mai 2001. La CNUCED s’attache ainsi à :
renforcer les capacités institutionnelles des PMA pour faciliter le développement d’un tourisme durable ; encourager la participation d’entreprises locales à l’économie touristique, non seulement dans l’industrie touristique elle-même, mais aussi dans les secteurs qui lui sont directement liés ;
encourager la participation de la société civile dans les prises de décisions importantes et dans la mise en œuvre de projets touristiques à caractère durable ;
faciliter de nouvelles formes de coopérations et de partenariats, y compris au niveau régional, entre les PMA et les pays développés.
Reconnaissant l’expertise de la CNUCED en la matière, le ministère des affaires étrangères et européennes a décidé de financer la réunion de Caen sur le tourisme durable pour le développement des PMA, en partenariat avec la région Basse-Normandie, qui hébergera cette réunion. L’organisation de cette conférence a été formalisée dans un accord signé à Genève le 23 juin 2010 avec la CNUCED.
L’apport de la réunion de Caen au tourisme durable pour le développement des PMA
Cette réunion devrait permettre aux représentants des PMA, des organisations internationales compétentes, de la société civile et du secteur privé, de confronter leurs points de vue sur les sujets suivants :
12 octobre 2010 : (session introductive) tourisme durable et réduction de la pauvreté dans les PMA : enjeux et possibilités d’action ; développer les liens intersectoriels, condition pour réduire la pauvreté par le développement du tourisme durable ; faire évoluer les spécialisations touristiques : le rôle du facteur "savoir" ;
13 octobre 2010 : renforcer les capacités institutionnelles pour appuyer le développement du secteur touristique ; création d’entreprises, compétitivité et spécialisation dans l’économie touristique ;
14 octobre 2010 : promouvoir l’approche participative dans le développement du tourisme pour la réduction de la pauvreté.
Le Département est impliqué dans le déroulement de cette réunion et prévoit d’intervenir dans la session introductive. Il s’agit de mettre l’accent sur les formes durables et responsables du tourisme, en traitant aussi des menaces et des risques concernant ce secteur (normes sociales, pression sur les ressources, terrorisme, tourisme sexuel par exemple) et en insistant sur sa dimension plurisectorielle, dans le cadre d’une approche territoriale du développement, mettant en valeur l’expertise des collectivités territoriales françaises en la matière, dans le cadre de la coopération décentralisée.
Au total, la réunion de Caen est un moment de sensibilisation des PMA au potentiel de développement qu’offre le tourisme et de promotion de ses formes durables et responsables. C’est aussi l’occasion d’inciter les partenaires au développement à s’engager sur la mise en œuvre de projets concrets de développement d’un tourisme durable dans une perspective de réduction de la pauvreté.
Cette réunion devrait déboucher sur des recommandations, qui refléteraient l’approche du Département sur cette thématique et pourraient être portées dans la perspective de la quatrième conférence des Nations Unies sur les PMA. Enfin, il convient de souligner qu’il s’agit d’un événement de haut niveau, auquel devraient participer des ministres des PMA
Ministère des affaires étrangères et européennes
Bien à vous,
Morgane BRAVO
Ministère des affaires étrangères et européennes
Bien à vous,
Morgane BRAVO
1 commentaire:
On croit rever! Penser que les crêve_la_faim de ces malheurux pays s'en sortiront grac au tourisme est une véritable infamie!
LE DRAME DE L’AIDE PUBLIQUE AU DÉVELOPPEMENT
« En Afrique les projets de Lutte contre la pauvreté appauvrissent les populations ! ».
C’est une femme admirable qui le dit. Une Sénégalaise qui depuis Saint-Louis œuvre inlassablement pour aider les femmes de la vallée du fleuve Sénégal à faire renaître l’agriculture de la région. Les hommes eux sont, contre l’avis des femmes et au péril de leur vie, partis en Europe pour essayer de gagner quelque argent…
« L’AIDE FATALE : Les ravages d’une aide inutile et de nouvelles solutions pour l’Afrique ».
C’est Dambisa MOYO, une autre Africaine qui a écrit ce livre, elle sait de quoi elle parle pour avoir travaillé à la Banque Mondiale…
« Ne pas avoir peur de dire aux Africains qu’on veut les aider, mais qu’on veut aussi que cela nous rapporte…/… ».
C’est un homme qui le dit, un Français, le Secrétaire d’État à la coopération, le même qui ajoutera un peu plus tard qu’il faut créer un loto pour financer l’aide publique au développement ! ».
Tout a donc été dit et sur le constat d’échec de l’aide et sur le peu de chances qu’il y a dans sortir si l’on continue à refuser les leçons qui auraient dues être tirées de ce constat.
à suivre...
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