Le changement climatique et ses conséquences (raréfaction des ressources naturelles, événements météorologiques extrêmes, montée des eaux et flux migratoires…) pourraient engendrer dans un avenir proche des conflits armés et menacer ainsi la sécurité mondiale.
Ce lien entre climat et paix avait déjà été souligné en 2007 dans un rapport du PNUE (Programme des Nations unies pour l’environnement). Il a été réaffirmé cet été par l’ONU. Aussi, l’organisation internationale évoque la création de « casques verts », sur le modèle des casques bleus, pour désamorcer d’éventuelles guerres provoquées par le réchauffement.
Cet été, le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni pour aborder une question qui fait débat : le dérèglement climatique peut-il créer des conflits armés et doit-il s’en mêler ? Selon le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, il n’y a pas de doute. Inquiet de constater que « les événements climatiques extrêmes continuent d’augmenter de manière plus fréquente et intense dans les pays riches et pauvres », il estime « que l’on ne peut rester spectateurs » et qu’il faut aujourd’hui mettre sur pied une force d’intervention spécifique pour garantir la sécurité mondiale.C’est la première fois qu’est évoquée la création de « casques verts » destinés à agir sur le terrain. Etendre les missions de maintien de la paix du Conseil de sécurité au domaine du réchauffement : l’idée fait donc son chemin.
Le climat comme facteur de guerre
L’ONU soutient depuis 2007 que le changement climatique est une menace pour la stabilité mondiale. Dans un rapport alors publié, le PNUE jugeait en effet que s’il n’est « pas contrôlé, il est susceptible d’aggraver d’anciennes tensions et d’en déclencher de nouvelles dans certaines parties du monde qui pourraient sombrer dans la violence, le conflit et la guerre ». Comment ? Pénuries d’eau douce, sécheresses, déclin de la production alimentaire ou encore augmentation des tempêtes et inondations dépasseraient la capacité de gouvernance de nombreux pays.Des études récentes ont par ailleurs révélé qu’il y avait davantage de risques de conflits armés durant les périodes chaudes et sèches, notamment en raison de la destruction des récoltes, qui exacerbe les tensions…
Chine et Russie opposées aux « casques verts »
Est-ce cependant suffisant pour justifier la création de « casques verts » ? Pour Marcus Stephen, président de Nauru, un Etat insulaire d’Océanie exposé à la montée du niveau de la mer, c’est évident. Estimant que le réchauffement climatique représente « une menace aussi importante que la prolifération nucléaire ou le terrorisme international », il réclame dans un premier temps la nomination d’un représentant spécial de l’ONU au climat et à la sécurité.Mais pour d’autres pays, comme la Russie ou la Chine, membres permanents du Conseil de sécurité, la crise environnementale n’est pas du ressort de l’ONU et doit rester dans le giron des experts scientifiques. L’Allemagne, elle, pense qu’une implication militaire onusienne dans des « conflits climatiques » est « prématurée ».
La prochaine conférence sur le climat de l’ONU se tient en décembre à Durban. Le bien-fondé des « casques verts » sera alors à nouveau débattu…
ORANGE Environnement
Bien à vous,
@MorganeBRAVO
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