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2006 création du HUB (VIADEO) *21ème Siècle-'ECOLOGIE & INNOVATION': DEVELOPPEMENT DURABLE DU XXIe siècle!2.0* Think Tank International : + de 3000 membres. *Morgane BRAVO Avocat de formation, études & expérience Diplomatique, Sciences Politiques... « Euroblogeur »...2002 en France : Candidate (titulaire) aux élections Législatives, dans la 14ème Circonscription de Paris. 16e arrondissement (Sud). Fondatrice *Morgane BRAVO, from Paris, France. She's graduate Lawyer and have a Master’s degree in Diplomacy & Political Science...Diplomatic experience.

lundi 1 février 2010

*Les négociations climatiques en pleine confusion...*

***L'avenir des négociations climatiques reste toujours aussi confus. L'articulation entre l'accord de Copenhague, signé le 19 décembre, et le processus formel de discussions au sein des Nations unies n'est pas clarifiée. Les pays du Basic (Brésil, Afrique du Sud, Inde, Chine) ont affirmé, ces derniers jours, que seule l'enceinte onusienne constitue, selon eux, un cadre légal pour poursuivre les discussions.

La première échéance fixée par l'accord de Copenhague a expiré le 31 janvier. Les 192 pays participants à la Conférence des Nations unies sur le climat, organisée du 7 au 18 décembre 2009 dans la capitale danoise, avaient jusqu'à cette date pour dire s'ils s'associaient à l'accord bouclé à l'arraché par vingt-huit chefs d'Etat et de gouvernement pour sauver le rendez-vous planétaire du fiasco. Le 19 décembre, faute de consensus, la Conférence des parties avait seulement pu prendre note d'un texte de trois pages dont le principal objectif est de limiter la hausse moyenne des températures à 2 °C, sans se donner pour autant les moyens d'y parvenir.

Les quatre grands pays émergents réunis au sein du groupe du Basic ont réaffirmé leur attachement aux deux textes laissés en suspens, dont l'un traite de l'avenir du protocole de Kyoto. Celui-ci demeure aux yeux des pays en développement le seul accord juridique contraignant les pays industrialisés à réduire leurs émissions.

Le Basic a également demandé que la convention qui, en principe, ne doit pas se réunir avant le mois de juin à Bonn, bouscule son agenda. Ils souhaitent que cinq réunions - dont la première dès le mois de mars - soient organisées avant la Conférence des parties prévue en décembre, à Cancún, au Mexique. "Le coût, les difficultés logistiques ou les questions de procédure ne doivent pas être un obstacle à l'organisation de ces réunions qui sont essentielles pour parvenir à un accord au Mexique", préviennent-ils dans un communiqué.

La plupart des pays développés - dont la France - considèrent à l'inverse que le processus onusien a montré ses limites. Pour parvenir à un traité d'ici à fin 2010 et rendre opérationnel "l'accord de Copenhague", qui prévoit d'octroyer dès 2010, 7,2 milliards d'euros aux pays pauvres les plus exposés aux impacts du changement climatique, ils estiment qu'il faut poursuivre parallèlement les discussions dans un forum restreint et à un niveau politique. Sous quelle forme ? La question n'est pas tranchée.

Le secrétariat de la convention climat devrait, dans les prochains jours, dresser le bilan des engagements reçus au 31 janvier. D'ores et déjà, on sait que tous les artisans de l'accord ont confirmé les positions qu'ils avaient défendues pendant la Conférence. Mais ils ne sont pas allés plus loin. En l'état actuel des promesses et en faisant le pari qu'elles seront tenues, la planète se trouve donc sur une trajectoire d'un réchauffement de 3,5 °C. L'Union européenne (UE) a réitéré son engagement de réduire de 20 % ses émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2020 par rapport à 1990. Elle portera son effort à 30 % si "les autres pays s'engagent à réaliser des efforts comparables". Le Japon promet une réduction de 25 % "sur la base d'un cadre international juste et efficace". Les Etats-Unis conservent le cap d'une réduction de 17 % d'ici à 2020 par rapport à 2005. Le Canada s'est aligné sur cet objectif. L'Australie maintient une fourchette d'engagements allant d'une baisse de 5 % à 25 % (par rapport à 2000) "en cas d'accord mondial ambitieux".

Le Basic avait annoncé, le 24 janvier à New Delhi, qu'il respecterait l'échéance du 31 janvier. Il a tenu parole. Les documents envoyés à l'ONU sont en ligne avec les offres mises sur la table au Danemark : une réduction de l'intensité carbone - c'est-à-dire des émissions de gaz à effet de serre par point de croissance - de l'économie chinoise de 40 % à 45 % d'ici à 2020, de 20 % à 25 % pour l'Inde...

D'autres pays auxquels aucun effort n'est demandé compte tenu de leur faible niveau de développement ont aussi répondu à l'appel : Cambodge, Costa Rica, Madagascar, Namibie, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Pérou, République démocratique du Congo, Samoa... Cette liste incomplète devrait s'allonger dans les prochains jours. Le secrétaire exécutif de la convention climat, Yvo de Boer, a précisé que l'échéance du 31 janvier n'était pas un couperet. Seuls le Venezuela, Cuba, la Bolivie ont pour l'instant fait savoir qu'ils ne s'y joindraient pas.

De son côté, la France devrait rapidement annoncer la tenue, début mars, à Paris, d'une réunion ministérielle rassemblant tous les grands pays forestiers tropicaux ainsi que les pays développés - Royaume-Uni, Etats-Unis, Norvège, Japon, Australie -, qui à Copenhague se sont engagés à verser 2,5 milliards d'euros d'ici à 2012 pour lutter contre la déforestation. Ce sera un test. Les déboires du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC), attaqué de toute part, ne semblent pour l'instant pas avoir eu de répercussions négatives. En revanche, les difficultés de Barack Obama inquiètent. Si le président américain échoue à faire adopter sa loi sur le climat, les chances de succès à Cancún seront aussi minces qu'à Copenhague.

Laurence Caramel
Le Monde
02.02.10

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