***Sous le thème symbolique «L'eau, c'est la vie », l'association «Pour un Maroc Vert» organisera la deuxième édition du Premier Festival africain pour l'écologie et le développement durable.
Tenue du 27 au 31 mai 2009 à Casablanca, en plein cœur de la forêt de Bouskoura, cette initiative se fixe comme objectif de créer une plateforme africaine annuelle regroupant les acteurs œuvrant dans le domaine de l'écologie et du développement durable. Outre la sensibilisation d'un large public quant aux enjeux environnementaux, elle se veut être le point de rencontres et d'échanges entre les différents acteurs tels que les ministères, les ambassades, les organismes institutionnels, les ONG et bien d'autres et créer entre eux un maximum de synergie. Pour ce faire, ce festival offre aux visiteurs différents pôles d'échanges et de rencontres. D'abord, un salon professionnel étendu sur 10 000 m² qui permettra de découvrir les solutions concrètes «favorisant un monde plus respectueux de l'environnement» et accueillera des professionnels de l'habitat, des soins et cosmétique, de l'alimentation, de la santé & aromathérapie, de la décoration bio, de l'artisanat, de l'agriculture, des exploitations forestières, de l'industrie, des services divers aux entreprises, de la recherche, de l'innovation & développement, du traitement d'eaux & assainissement… plus de 25 conférences sont également au programme.
Animées par des spécialistes et des intervenants internationaux de renom, elles ont pour objectif d'éclairer les participants sur des thèmes connus de tous (sauvegarde de l'eau, désertification, déforestation et réchauffement climatique...) et se veulent accessibles à tous les niveaux de connaissance. Durant toute la durée du festival, une série de documentaires sera diffusée au sein d'un grand dôme, traitant des différentes thématiques liées au développement durable. Il y aura aussi différents workshops, ateliers, stands d'associations et coopératives, démonstrations sur les nouvelles technologies environnementales, les énergies renouvelables et le développement durable.
Des stands de découverte seront mis à la disposition des entreprises et organismes institutionnels marocains pour qu'ils exposent leurs actions et leur politique en matière d'écologie et de développement durable. Plusieurs expositions sur le thème de l'eau seront mises à l'honneur, ainsi que diverses installations artistiques et parcours thématiques pour les enfants. Des représentations théâtrales autour du même thème sont également prévues, ainsi qu'un concours artistique pour la revalorisation des ordures ménagères. L'association organisera également un grand concert de musique «Pour Un Maroc Vert» avec une chanson sur l'environnement, composée et interprétée par les plus grands musiciens marocains.
Par Chakir Redouane
LE MATIN
samedi 31 janvier 2009
jeudi 29 janvier 2009
*ENERGIES RENOUVELABLES : Les énergies renouvelables ont leur agence internationale*
***L'AIE des renouvelables. Fondée à Bonn ce lundi 26 janvier, l'Agence internationale des ENR entend entraîner les économies industrialisées comme en développement sur la voie d'une "transition rapide" vers un usage généralisé des énergies renouvelables.
Cinquante pays dont l’Allemagne, moteur du projet, en sont les membres fondateurs. Dotée d'un budget de 25 millions de dollars, l'agence fournira notamment des conseils pour faire évoluer les cadres réglementaires et le financement, et favorisera les transferts de technologies et les échanges de bonnes pratiques. Bien qu’elle ne dépende pas des Nations-unies, l'agence compte pour le moment dans ses rangs de grands absents comme les Etats-Unis, la Chine, le Japon, ou le Brésil.
Selon le Monde, même la France n'était, au départ, "pas enthousiaste": on doit à Jean-Louis Borloo l'engagement de Paris.
Pour en savoir plus :
Site de l’Irena.
http://www.irena.org
27 janvier 2009
dimanche 25 janvier 2009
*La présidence tchèque salue la reprise des livraisons de gaz russe transitant par l’Ukraine*
***La présidence tchèque de l’UE salue la reprise des livraisons de gaz russe transitant par l’Ukraine et destiné aux citoyens de l’UE.
Nous attendons que la Russie et l’Ukraine rempliront leurs engagements et que les livraisons de gaz à plein volume ne seront plus perturbées.
La reprise des livraisons est l’aboutissement d’une pression politique de longue durée effectuée par la présidence tchèque et par la Commission européenne avec le plein soutien des autres États membres de l’UE. L’accord conclu entre la Russie et l’Ukraine a pu être atteint grâce à la position claire et homogène de l’Union européenne qui, pendant tout ce temps, a parlé d’une seule voix.
La crédibilité des deux pays a pourtant été affaiblie suite à leur conflit bilatéral. Le rétablissement de la confiance des consommateurs européens représente un défi tant pour la Russie que pour l’Ukraine.
En raison du conflit de ces deux pays, de nombreux États membres et candidats de l’UE se sont retrouvés dans une situation de crise. Ils ne s’en sont sortis que grâce à la solidarité et à la réaction flexible du marché et de l’industrie. L’UE doit cependant soutenir toute mesure pouvant prévenir que ses citoyens deviennent désormais otages dans des conflits entre les pays tiers.
La présidence tchèque a choisi la sécurité énergétique comme une de ses priorités principales. Il est d’ores et déjà clair que les tâches majeures de l’UE sont les suivantes :
*accroître la transparence des livraisons de gaz, de la demande et du stockage,
*renforcer la solidarité entre les États-membres,
*améliorer l’interconnexion des réseaux énergétiques au sein de l‘UE,
*diversifier davantage les sources et les itinéraires de transport.
UECZ
***« Suicide de J.Gamelin : Appel à la solidarité...***
***MESSAGE DE GAMELIN FANNY :
ASSOCIATION VALIDEE PAR M. LE PREFET. (merci)
Bonjour,
Je m’appelle Gamelin Fanny, je suis l'ainée de deux soeurs et notre père Joël Gamelin s’est suicidé le 23 décembre (l'avant veille de noël).
C’était un chef d’entreprise respecté sur La Rochelle (17). (voir le Sud Ouest, taper Joël Gamelin dans Google)
Il s’est donné la mort dans le bureau de son entreprise.
Derrière lui, il laisse Les Chantiers GAMELIN, un chantier de construction naval.
Ce mois-ci, 120 personnes ont perdu leur chef d’entreprise, et n’auront pas de salaires.
Nous sommes en période de fêtes, et les gens ont dépensés un peu plus que d’habitude.
La conjoncture que l’on traverse, ne va pas être favorable à ces 120 familles.
Si 200 000 personnes font un don d’1€ symbolique, les salaires pourront être versés à 120 familles, pour vivre pour le mois prochain.
J’en appelle à la solidarité française pour aider les 120 employés des Chantiers GAMELIN à recevoir leur paye.
TOUS ENSEMBLE, NOUS POUVONS PERMETTRE A DES GENS DE SURVIVRE.
Et permettra à mon père qui s’est suicidé, de trouver le repos. Car, mon père n’était pas un homme lâche. Il était fort, droit, respectueux.
Et durant son enfance, il vivait avec 6 frères, son père travaillait au silo et avait un autre emploi pour permettre à sa femme et ses 7 enfants de vivre.
Mon père n’avait, tout comme ses frères, qu’un linge pour chaque saison.
Aujourd’hui, il est mort, parce qu’il n’a pas supporté le fait de laisser 120 emplois sans salaire. Chaque travail mérite salaire, surtout en période de crise.
Je vous demande donc si vous avez une pensée de solidarité en ces temps, ou si vous connaissiez Joël GAMELIN, un geste de solidarité. Mon père était quelqu’un de bien, ses derniers mots étaient « PARDONNEZ-MOI DE NE PAS AVOIR PU SAUVER L’ENTREPRISE ».
MERCI DE ME CONTACTER :
Melle GAMELIN FANNY
2, chemin du prieuré
Résidence Maintenon
17000 La Rochelle
fgamelin@hotmail.com
ENVOYER VOS DONS.
1 € par personne sur plus de 200 000 personnes
www.soutien-chantiers-gamelin.com systeme PAYPAL. (virement)
ordre des chèques SOUTIEN AUX CHANTIERS GAMELIN
ASSOCIATION VALIDEE PAR M. LE PREFET. (merci)
Bonjour,
Je m’appelle Gamelin Fanny, je suis l'ainée de deux soeurs et notre père Joël Gamelin s’est suicidé le 23 décembre (l'avant veille de noël).
C’était un chef d’entreprise respecté sur La Rochelle (17). (voir le Sud Ouest, taper Joël Gamelin dans Google)
Il s’est donné la mort dans le bureau de son entreprise.
Derrière lui, il laisse Les Chantiers GAMELIN, un chantier de construction naval.
Ce mois-ci, 120 personnes ont perdu leur chef d’entreprise, et n’auront pas de salaires.
Nous sommes en période de fêtes, et les gens ont dépensés un peu plus que d’habitude.
La conjoncture que l’on traverse, ne va pas être favorable à ces 120 familles.
Si 200 000 personnes font un don d’1€ symbolique, les salaires pourront être versés à 120 familles, pour vivre pour le mois prochain.
J’en appelle à la solidarité française pour aider les 120 employés des Chantiers GAMELIN à recevoir leur paye.
TOUS ENSEMBLE, NOUS POUVONS PERMETTRE A DES GENS DE SURVIVRE.
Et permettra à mon père qui s’est suicidé, de trouver le repos. Car, mon père n’était pas un homme lâche. Il était fort, droit, respectueux.
Et durant son enfance, il vivait avec 6 frères, son père travaillait au silo et avait un autre emploi pour permettre à sa femme et ses 7 enfants de vivre.
Mon père n’avait, tout comme ses frères, qu’un linge pour chaque saison.
Aujourd’hui, il est mort, parce qu’il n’a pas supporté le fait de laisser 120 emplois sans salaire. Chaque travail mérite salaire, surtout en période de crise.
Je vous demande donc si vous avez une pensée de solidarité en ces temps, ou si vous connaissiez Joël GAMELIN, un geste de solidarité. Mon père était quelqu’un de bien, ses derniers mots étaient « PARDONNEZ-MOI DE NE PAS AVOIR PU SAUVER L’ENTREPRISE ».
MERCI DE ME CONTACTER :
Melle GAMELIN FANNY
2, chemin du prieuré
Résidence Maintenon
17000 La Rochelle
fgamelin@hotmail.com
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samedi 24 janvier 2009
*SYMPOSIUM INTERNATIONAL SUR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE DU TOURISME*
***Un événement écoresponsable :
La ministre du Tourisme, Nicole Ménard, présidente d’honneur du Symposium international sur le développement durable du tourisme, vous invite à participer à cet événement qui se tiendra les 17, 18 et 19 mars 2009 au Centre des congrès de Québec.
Les sujets abordés lors du Symposium permettront de comprendre, de s’informer et de se sensibiliser aux principes et aux pratiques du tourisme dans une perspective de développement durable. Un salon des exposants se tiendra également en parallèle. Il sera ouvert au grand public le jeudi 19 mars.
Lors du symposium, on abordera les thèmes suivants lors des conférences :
Les actions marquantes du tourisme durable depuis le rapport Brundtland
Compétitivité des destinations : convergence ou divergence ?
L’authenticité, l’expérience et l’image de marque d’une destination touristique
La reconnaissance de l’industrie touristique dans l’économie locale et régionale
La consommation responsable dans le secteur du tourisme et l’engagement des voyageurs
Des défis à relever pour un développement responsable du tourisme
Près de 500 participants sont attendus.
La date limite d’inscription est le 6 mars 2009 :
http://www.bonjourquebec.com/mto/activites/symposium-developpement-durable/index.html
La ministre du Tourisme, Nicole Ménard, présidente d’honneur du Symposium international sur le développement durable du tourisme, vous invite à participer à cet événement qui se tiendra les 17, 18 et 19 mars 2009 au Centre des congrès de Québec.
Les sujets abordés lors du Symposium permettront de comprendre, de s’informer et de se sensibiliser aux principes et aux pratiques du tourisme dans une perspective de développement durable. Un salon des exposants se tiendra également en parallèle. Il sera ouvert au grand public le jeudi 19 mars.
Lors du symposium, on abordera les thèmes suivants lors des conférences :
Les actions marquantes du tourisme durable depuis le rapport Brundtland
Compétitivité des destinations : convergence ou divergence ?
L’authenticité, l’expérience et l’image de marque d’une destination touristique
La reconnaissance de l’industrie touristique dans l’économie locale et régionale
La consommation responsable dans le secteur du tourisme et l’engagement des voyageurs
Des défis à relever pour un développement responsable du tourisme
Près de 500 participants sont attendus.
La date limite d’inscription est le 6 mars 2009 :
http://www.bonjourquebec.com/mto/activites/symposium-developpement-durable/index.html
mardi 20 janvier 2009
***Le président Obama promet de faire reculer le "spectre" du réchauffement***
***Le président américain Barack Obama a promis mardi d'oeuvrer sans relâche pour combattre le réchauffement climatique et redonner à la science une place de choix, tournant le dos à huit années de politique Bush largement décriée dans le monde.
Avec de vieux amis et d'anciens ennemis, nous allons travailler inlassablement pour réduire la menace nucléaire et faire reculer le spectre du réchauffement de la planète" a-t-il martelé dans son discours d'investiture, peu après avoir prêté serment comme 44e président des Etats-Unis et premier Noir à entrer à la Maison Blanche.
Nous redonnerons à la science la place qu'elle mérite et utiliserons les merveilles de la technologie pour accroître la qualité des soins de santé et diminuer leur coût", a-t-il aussi promis.
"Notre système de santé coûte trop cher. Nos écoles laissent tomber trop d'enfants et chaque jour apporte de nouvelles preuves que la façon dont nous utilisons l'énergie renforce nos adversaires et menace notre planète", a poursuivi le président Obama.
"Nous dompterons le soleil, le vent et le sol pour faire avancer nos automobiles et tourner nos usines", a poursuivi le nouveau président.
"Nous transformerons nos écoles et nos universités pour répondre aux exigences d'une ère nouvelle", a ajouté M. Obama. " Nous pouvons faire tout cela et nous le ferons".
Contrairement à son prédécesseur, le nouveau président s'est prononcé durant sa campagne pour un plafonnement contraignant des émissions de gaz à effet de serre par la mise en place d'un marché des droits d'émission dit "cap and trade", qui pénalise les industries les plus polluantes et récompense les plus vertes.
Barack Obama entend ainsi réduire les émissions de CO2 de 80% d'ici 2050.
Il s'est aussi engagé en faveur d'un système prévoyant que 25% de l'électricité produite proviennent de sources d'énergie renouvelable d'ici 2025.
Pour ce faire, M. Obama veut refondre l'ensemble de la politique énergétique américaine pour, non seulement diminuer les émissions polluantes des Etats-Unis mais aussi réduire leur dépendance vis-à-vis du pétrole étranger.
Barack Obama prévoit notamment de consacrer 150 milliards de dollars sur dix ans pour créer cinq millions d'emplois "verts".
La mise en oeuvre de cette politique devrait connaître une accélération avec la crise économique, sans précédent depuis la Grande dépression des années 1930, à laquelle sont confrontés les Etats-Unis.
Selon Michael Levi, un expert du Council on Foreign Relations, un institut de recherche privé indépendant, "les premières mesures concrètes de l'administration Obama en faveur du climat durant les cent premiers jours se trouveront dans son plan de relance".
Ce plan de quelque 825 milliards de dollars comprendra des mesures visant à accroître la production d'énergies renouvelables, à améliorer l'isolation thermique des immeubles et à réformer le système de distribution électrique, prédit-il.
Mais la profonde récession pourrait en même temps freiner à court terme l'adoption de mesures, coûteuses pour l'économie, de réduction des gaz à effet de serre.
Les résistances au Congrès, dans la minorité républicaine comme dans les rangs de démocrates majoritaires, rendent peu probable l'adoption d'un système de "cap and trade" avant la conférence de l'ONU sur le climat à Copenhague en décembre 2009, s'accordent à dire nombre d'experts.
Sans un accord au Congrès sur une loi contraignante pour plafonner les émissions de gaz à effet de serre comme le CO2, "il sera difficile pour les Etats-Unis de négocier des objectifs précis à Copenhague (...) décourageant aussi d'autres pays", juge Elliott Diringer, un responsable du Pew Center for Global Climate Change.
Selon lui, "il est plus réaliste de miser sur un accord intermédiaire à Copenhague, une sorte d'architecture sur l'après Kyoto en 2012".
Jean-Louis SANTINI
AFP
samedi 17 janvier 2009
***Cinquante entreprise agro-alimentaires pour le développement durable
***Sensibiliser et promouvoir le développement durable dans le secteur agroalimentaire régional : telle est la volonté des 50 entreprises du secteur agroalimentaire du Languedoc Roussillon qui ont, à ce jour, signé la charte régionale. Parmi elles, les coopératives Sud Céréales, Audecoop, la Cavale...
« L'idée est de mettre en avant les pratiques des entreprises, de les structurer, de les faire évoluer pour ensuite mieux communiquer, explique Marie-Laure Renault de la fédération régionale des coopératives agricoles. Nous utilisons un outil, le « diagnostic 3 D », mis au point par la fédération d'Aquitaine pour accompagner les entreprises dans leur projet de développement ». Cet outil est complémentaire de celui développé par Coop de France.
« Pour l'heure, peu des coopératives signataires de la charte ont été diagnostiquées, poursuit-elle. 2009 sera consacrée à sa présentation. L'Afnor nous épaulera dans cette mission. Cet outil peut bien entendu être utilisé par toutes les entreprises, y compris dans le secteur de l'agro-alimentaires». Pour faire connaître les actions mises en place par les entreprises signataires de la charte, la première « lettre de progrès » vient de paraître
*http://www.campagnesetenvironnement.fr/agriculture-raisonnee-rb1.html
A.G.
16/01/2009
« L'idée est de mettre en avant les pratiques des entreprises, de les structurer, de les faire évoluer pour ensuite mieux communiquer, explique Marie-Laure Renault de la fédération régionale des coopératives agricoles. Nous utilisons un outil, le « diagnostic 3 D », mis au point par la fédération d'Aquitaine pour accompagner les entreprises dans leur projet de développement ». Cet outil est complémentaire de celui développé par Coop de France.
« Pour l'heure, peu des coopératives signataires de la charte ont été diagnostiquées, poursuit-elle. 2009 sera consacrée à sa présentation. L'Afnor nous épaulera dans cette mission. Cet outil peut bien entendu être utilisé par toutes les entreprises, y compris dans le secteur de l'agro-alimentaires». Pour faire connaître les actions mises en place par les entreprises signataires de la charte, la première « lettre de progrès » vient de paraître
*http://www.campagnesetenvironnement.fr/agriculture-raisonnee-rb1.html
A.G.
16/01/2009
jeudi 15 janvier 2009
*La crise du gaz ravive le débat sur l'énergie*
***La Russie achemine de nouveau du gaz vers l'Ouest via l'Ukraine. Après un arrêt des livraisons de six jours, le conflit gazier semble se détendre. Mais la crise de l'approvisionnement a ravivé le débat européen sur les énergies alternatives et l'énergie nucléaire.
die tageszeitung - Allemagne
Suite à la pénurie d'énergie provoquée par la crise du gaz en Slovaquie, le pays veut remettre en service le réacteur nucléaire de Jaslovské Bohunice. Le quotidien die tageszeitung estime que l'UE est en partie responsable de cette situation : "Avant d'adhérer à l'UE, la population slovaque et le gouvernement de l'époque avaient longtemps refusé d'arrêter le réacteur de Jaslovské Bohunice. Derrière ce refus se dissimulait la crainte d'une dépendance énergétique vis-à-vis de l'ex-puissance russe détestée. Pour leur part, les politiciens occidentaux faisaient de l'arrêt du nucléaire la condition préalable à l'adhésion car ils se méfiaient, en toute légitimité, des normes de sécurité des centrales de l'Est. Mais quand le porte-parole du commissaire à l'énergie [Andris] Piebalgs propose que la Slovaquie réduise sa production industrielle, cela est cynique. La situation économique est déjà suffisamment compliquée sans les problèmes énergétiques. Si Bruxelles ne parvient pas à acheminer assez de gaz dans les gazoducs slovaques d'ici ce week-end, Bohunice sera remise en route. Et la commission européenne n'osera pas tirer de conséquences juridiques."
(13.01.2009)
Népszabadság - Hongrie
Le quotidien progressiste de gauche Népszabadság écrit qu'avec la pénurie de gaz, le lobby du nucléaire espère une remise en activité des centrales nucléaires qui avaient été fermées. "En Slovaquie, la remise en service du bloc quatre de la centrale nucléaire de Jaslovske Bohunice vient juste d'être décidé, en Bulgarie des mesures semblables sont envisagées. ... Pour mémoire, il s'agit là de centrales nucléaires présentant des risques élevés pour la sécurité et dont la fermeture avait constitué la condition préalable à l'adhésion à l'UE. Il suffit donc d'une semaine de pénurie de gaz pour que tous les arguments et toutes les promesses avancés jusque là soient jetés par dessus bord. ... L'énergie nucléaire n'est pas une source d'énergie meilleur marché ou plus fiable que le gaz, le pétrole ou le vent. Il est en outre tout simplement faux de dire qu'elle réduirait la dépendance de l'étranger : la Slovaquie comme la Bulgarie se fournissent en combustible pour leurs centrales nucléaires en Russie et lui renvoient une fois utilisé. Cela signifie que la dépendance sera tout aussi importante qu'avec le gaz."
(13.01.2009)
Delo - Slovénie
Suite au conflit gazier, le quotidien Delo demande des efforts renforcés pour développer des sources d'énergie alternatives : "Les reportages des médias sur le conflit gazier russo-ukrainien ont eu le mérite de clarifier la situation. ... La part du gaz naturel dans l'approvisionnement en énergie de la Slovénie est faible comparé à celui d'autres pays. A une époque de crises gazières probablement à répétition, cela est positif. Mais ça l'est moins pour les émissions de gaz à effet de serre. On a immédiatement engagé des discussions sur des livraisons plus sûres, de possibles gazoducs, terminaux et lieux de stockage. Trop vite toutefois. Car les institutions ne travaillent pas au mieux sous la pression. La part de gaz naturel pourrait être augmentée aux dépens du fioul et du charbon, mais il convient de demander avant tout d'augmenter la part de sources d'énergie renouvelables. ... Nos politiques feront probablement au final d'une pierre deux coups : ils utiliseront le gaz comme excuse pour oublier notre bois et l'énergie solaire, et pour construire une deuxième centrale nucléaire."
(13.01.2009)
Aftonbladet - Suède
Le conflit gazier actuel entre la Russie et l'Ukraine pourrait également menacer l'Arctique, estime le journal de Stockholm Aftonbladet. Il convient dès lors de trouver de nouvelles sources d'énergie. ”La crise du gaz teste d'une autre façon l'engagement du gouvernement [suédois] envers l'environnement. Selon des géologues, environ 30 pour cent des réserves mondiales de gaz se situent autour du pôle Nord. Si les autres réserves touchent à leur fin, cela augmente la tentation de forer pour chercher du gaz et du pétrole en Arctique, environnement sensible où les dégradations causées par la pollution mettent beaucoup de temps à disparaitre. Il devient plus facile de percer cette glace qui fond en raison du réchauffement de la planète. … Jusque-là le gouvernement était très prudent dans le choix de ses mots quand il s'agissait de la protection de l'Arctique.“ A ce jour, le gouvernement n'est pas engagé par un traité relatif à la protection de l'Arctique. "La stratégie principale visant à éviter à l'avenir les crises liées au gaz doit consister à économiser l'énergie et à recourir aux sources d'énergie renouvelables. Le renouveau du nucléaire et l'exploitation de l'Arctique ne peuvent pas être la réponse."
(13.01.2009)
Die Presse - Autriche
Si l'on ne trouve pas de nouveaux fournisseurs d'énergie, le prochain conflit gazier touchera l'Europe encore plus durement, écrit le quotidien Die Presse, en quête de contre-mesures : "Afin de se débarasser de cette épée de Damoclès que constituent les gazoducs coupés, la première chose à faire est la suivante : prévoir plus de gazoducs. Pour illustration, les deux projets 'North Stream' et 'South Stream' qui doivent relier directement la Russie à l'UE via la Baltique d'un côté et les Balkans de l'autre. Le rôle de négociateurs joués par l'Ukraine et la Biélorussie en tant qu'uniques pays de transit, se trouvera alors affaibli vis-à-vis de Moscou. Les citoyens de l'UE ne pourront ainsi plus être pris si facilement en otages lors d'un conflit. … Il est primordial de trouver une solution efficace avec l'énergie existante pour avoir des effets immédiats. Procéder à une rénovation rapide des bâtiments et prendre des mesures fiscales immédiates pourraient aider . … Devenir complètement indépendant des importations d'énergie n'est pas réaliste pour l'UE, mais mieux digérer des chocs comme la crise du gaz reste cependant possible."
(13.01.2009)
Eurotopics
lundi 12 janvier 2009
***Comment Paris se prépare à la crue du siècle...***
***Au siège de la Préfecture de police, sur l'île de la Cité, ils analysent jour après jour les bulletins météo et comparent le niveau de la Seine sur l'échelle gravée dans la pile sud du pont d'Austerlitz :
Dans la plus grande discrétion, le secrétariat général de la zone de défense de Paris anticipe les grandes catastrophes menaçant la capitale et l'Ile-de-France. À commencer par une inondation aussi dévastatrice que celle de 1910.
Sans jouer les Cassandre, une cinquantaine de spécialistes de haute volée peaufinent du matin au soir des plans confidentiels visant à sauver la capitale et ses environs d'une inondation majeure. L'enjeu est vital, car l'Ile-de-France abrite 12 millions d'habitants et crée un quart de la richesse nationale. La devise de Paris «Fluctuat nec mergitur» en tête, ces policiers, pompiers, gendarmes et douaniers d'un genre particulier sont affectés au discret secrétariat général de la zone de défense de Paris, confié depuis peu à l'ex-patronne de la PJ, le préfet Martine Monteil. Ces experts ont ouvert leurs dossiers en exclusivité au Figaro.
Au siège de la Préfecture de police, sur l'île de la Cité, ils analysent jour après jour les bulletins météo et comparent le niveau de la Seine sur l'échelle gravée dans la pile sud du pont d'Austerlitz. «La seule mesure qui vaille», note le colonel Gérard Charguellon, qui reléguerait volontiers le «fantaisiste zouave du pont de l'Alma» au musée militaire des Invalides. Pour l'heure, le fleuve sommeille à 1 mètre de hauteur. Mais quand il se réveillera jusqu'à jaillir de son lit, pas question de revivre l'impuissance d'un Mac Mahon bégayant «Que d'eau, que d'eau» face aux flots.
«Une certitude dont seule la date est inconnue»
Fidèles au nouveau plan d'Organisation de réponse de sécurité civile (Orsec), ces experts en gestion des risques sont en lien permanent avec 300 interlocuteurs de secteurs névralgiques comme les transports, les télécommunications ou l'énergie. «En moyenne, une inondation majeure a lieu trois fois par siècle, rappelle le colonel Charguellon. Loin d'être un phénomène exceptionnel, c'est même une certitude dont seule la date est inconnue…» Classifiés «confidentiels», les scénarios échafaudés par la zone de défense ne relèvent pas de la science-fiction mais plutôt d'une froide anticipation calibrée au millimètre en vue de secourir des milliers de personnes en détresse.
La mécanique est déjà connue : comme en 1910, à la veille de la crue centennale, et en 1955, les anticyclones se figeront pendant cinq jours et laisseront passer sur la France des nuages menaçants. Lorsque la pluie torrentielle s'abattra simultanément sur la chaîne du Morvan, le plateau de Langres et le haut bassin de la Marne, l'Yonne la «terrible», la Marne, l'Aube puis la Seine gonfleront. Cinq à huit jours plus tard, Paris sera en passe d'être inondée.
À 3,5 mètres (alerte jaune) au-dessus du niveau moyen du fleuve selon l'échelle du pont d'Austerlitz, les quais bas sont déjà submergés et les mendiants qui s'y trouvaient par dizaines ont été priés de trouver refuge ailleurs. En liaison avec la Mairie de Paris, les voies sur berge sont fermées, à commencer par le tronçon entre Bercy et Austerlitz. À 5,50 mètres, la zone de défense sonne le tocsin et le préfet de police de Paris, Michel Gaudin, commande les opérations depuis ses bureaux de l'île de la Cité tandis qu'une cellule de crise est activée dans un bunker souterrain.
À 6 mètres (alerte rouge), la SNCF noie de façon préventive le RER C entre quai de Javel et gare d'Austerlitz pour éviter son écrasement sous la pression des eaux de la Seine. La RATP, de son côté, lance son plan de fermeture des 477 entrées d'eau répertoriées sur son réseau. En cas d'inondation, le préjudice pour la Régie a été calculé à 5 milliards d'euros pour un retour complet à la normale après plus de quatre années de longs et pénibles efforts ! Il a aussi été prévu de mobiliser 800 agents pour colmater les brèches pendant quatre jours, à l'aide d'une montagne de parpaings et des centaines de bétonneuses déjà entreposées à Sucy-en-Brie (Val-de-Marne).
À 8,60 mètres, le pic de 1910 est atteint : quelque 360 000 Parisiens sont privés de chauffage en raison de l'arrêt des usines de production de vapeur situées sur les bords de Seine et 10 000 militaires, engagés dans le plan «Neptune», sont déployés avec leurs hélicoptères, ponts flottants et canots pneumatiques pour éviter les pillages des zones évacuées.
Plus de cinquante mille personnes évacuées
Si, comme l'estime la zone de défense après avoir analysé les crues du Danube à Prague en 2006 ou du Tibre à Rome plus récemment, le débit de la Seine grimpait encore de 15 %, ses eaux gagneraient dans un premier temps le ministère des Finances et le Palais omnisport de Bercy (XIIe), la gare d'Austerlitz (XIIIe), la Maison de la radio et l'hôpital Georges-Pompidou (XVe), une partie du XVIe arrondissement, 21 ambassades - dont celles des États-Unis et du Brésil - ainsi que les Musées d'Orsay, du quai Branly et du Louvre, dont le scanner des momies, aujourd'hui emmuré en sous-sol, serait englouti. À l'Assemblée nationale, où les députés allaient siéger en barque en 1910, le manuscrit des Confessions de Rousseau a d'ores et déjà été monté au deuxième étage par précaution. Tout comme le système de télécommunications et d'informatique de l'Élysée.
Au plus fort de la tourmente, plus de 50 000 personnes pourraient être évacuées dans Paris et 70 000 lits de camp seraient mis à leur disposition dans des gymnases de la ville tandis que huit ministères, dont celui de l'Intérieur, déménageraient partiellement. Neuf trains feraient la navette quotidienne depuis les Vosges, les Alpes et le Massif central afin d'approvisionner la population en eau potable, à raison de deux litres par jour et par personne. Une semaine serait nécessaire pour que la décrue s'opère, laissant derrière elle une odeur pestilentielle et tenace. Plusieurs mois passeraient avant un retour à la normale. Mais jamais le cœur de Paris ne devrait cesser de battre.
Christophe Cornevin
Le Figaro
12/01/2009
Dans la plus grande discrétion, le secrétariat général de la zone de défense de Paris anticipe les grandes catastrophes menaçant la capitale et l'Ile-de-France. À commencer par une inondation aussi dévastatrice que celle de 1910.
Sans jouer les Cassandre, une cinquantaine de spécialistes de haute volée peaufinent du matin au soir des plans confidentiels visant à sauver la capitale et ses environs d'une inondation majeure. L'enjeu est vital, car l'Ile-de-France abrite 12 millions d'habitants et crée un quart de la richesse nationale. La devise de Paris «Fluctuat nec mergitur» en tête, ces policiers, pompiers, gendarmes et douaniers d'un genre particulier sont affectés au discret secrétariat général de la zone de défense de Paris, confié depuis peu à l'ex-patronne de la PJ, le préfet Martine Monteil. Ces experts ont ouvert leurs dossiers en exclusivité au Figaro.
Au siège de la Préfecture de police, sur l'île de la Cité, ils analysent jour après jour les bulletins météo et comparent le niveau de la Seine sur l'échelle gravée dans la pile sud du pont d'Austerlitz. «La seule mesure qui vaille», note le colonel Gérard Charguellon, qui reléguerait volontiers le «fantaisiste zouave du pont de l'Alma» au musée militaire des Invalides. Pour l'heure, le fleuve sommeille à 1 mètre de hauteur. Mais quand il se réveillera jusqu'à jaillir de son lit, pas question de revivre l'impuissance d'un Mac Mahon bégayant «Que d'eau, que d'eau» face aux flots.
«Une certitude dont seule la date est inconnue»
Fidèles au nouveau plan d'Organisation de réponse de sécurité civile (Orsec), ces experts en gestion des risques sont en lien permanent avec 300 interlocuteurs de secteurs névralgiques comme les transports, les télécommunications ou l'énergie. «En moyenne, une inondation majeure a lieu trois fois par siècle, rappelle le colonel Charguellon. Loin d'être un phénomène exceptionnel, c'est même une certitude dont seule la date est inconnue…» Classifiés «confidentiels», les scénarios échafaudés par la zone de défense ne relèvent pas de la science-fiction mais plutôt d'une froide anticipation calibrée au millimètre en vue de secourir des milliers de personnes en détresse.
La mécanique est déjà connue : comme en 1910, à la veille de la crue centennale, et en 1955, les anticyclones se figeront pendant cinq jours et laisseront passer sur la France des nuages menaçants. Lorsque la pluie torrentielle s'abattra simultanément sur la chaîne du Morvan, le plateau de Langres et le haut bassin de la Marne, l'Yonne la «terrible», la Marne, l'Aube puis la Seine gonfleront. Cinq à huit jours plus tard, Paris sera en passe d'être inondée.
À 3,5 mètres (alerte jaune) au-dessus du niveau moyen du fleuve selon l'échelle du pont d'Austerlitz, les quais bas sont déjà submergés et les mendiants qui s'y trouvaient par dizaines ont été priés de trouver refuge ailleurs. En liaison avec la Mairie de Paris, les voies sur berge sont fermées, à commencer par le tronçon entre Bercy et Austerlitz. À 5,50 mètres, la zone de défense sonne le tocsin et le préfet de police de Paris, Michel Gaudin, commande les opérations depuis ses bureaux de l'île de la Cité tandis qu'une cellule de crise est activée dans un bunker souterrain.
À 6 mètres (alerte rouge), la SNCF noie de façon préventive le RER C entre quai de Javel et gare d'Austerlitz pour éviter son écrasement sous la pression des eaux de la Seine. La RATP, de son côté, lance son plan de fermeture des 477 entrées d'eau répertoriées sur son réseau. En cas d'inondation, le préjudice pour la Régie a été calculé à 5 milliards d'euros pour un retour complet à la normale après plus de quatre années de longs et pénibles efforts ! Il a aussi été prévu de mobiliser 800 agents pour colmater les brèches pendant quatre jours, à l'aide d'une montagne de parpaings et des centaines de bétonneuses déjà entreposées à Sucy-en-Brie (Val-de-Marne).
À 8,60 mètres, le pic de 1910 est atteint : quelque 360 000 Parisiens sont privés de chauffage en raison de l'arrêt des usines de production de vapeur situées sur les bords de Seine et 10 000 militaires, engagés dans le plan «Neptune», sont déployés avec leurs hélicoptères, ponts flottants et canots pneumatiques pour éviter les pillages des zones évacuées.
Plus de cinquante mille personnes évacuées
Si, comme l'estime la zone de défense après avoir analysé les crues du Danube à Prague en 2006 ou du Tibre à Rome plus récemment, le débit de la Seine grimpait encore de 15 %, ses eaux gagneraient dans un premier temps le ministère des Finances et le Palais omnisport de Bercy (XIIe), la gare d'Austerlitz (XIIIe), la Maison de la radio et l'hôpital Georges-Pompidou (XVe), une partie du XVIe arrondissement, 21 ambassades - dont celles des États-Unis et du Brésil - ainsi que les Musées d'Orsay, du quai Branly et du Louvre, dont le scanner des momies, aujourd'hui emmuré en sous-sol, serait englouti. À l'Assemblée nationale, où les députés allaient siéger en barque en 1910, le manuscrit des Confessions de Rousseau a d'ores et déjà été monté au deuxième étage par précaution. Tout comme le système de télécommunications et d'informatique de l'Élysée.
Au plus fort de la tourmente, plus de 50 000 personnes pourraient être évacuées dans Paris et 70 000 lits de camp seraient mis à leur disposition dans des gymnases de la ville tandis que huit ministères, dont celui de l'Intérieur, déménageraient partiellement. Neuf trains feraient la navette quotidienne depuis les Vosges, les Alpes et le Massif central afin d'approvisionner la population en eau potable, à raison de deux litres par jour et par personne. Une semaine serait nécessaire pour que la décrue s'opère, laissant derrière elle une odeur pestilentielle et tenace. Plusieurs mois passeraient avant un retour à la normale. Mais jamais le cœur de Paris ne devrait cesser de battre.
Christophe Cornevin
Le Figaro
12/01/2009
samedi 10 janvier 2009
***Sommes-nous trop nombreux ?***
***Mardi 23 septembre 2008, retenez cette date. Ce fut "le jour du dépassement", le earth overshoot day de l'année. La date où la population humaine a épuisé les ressources produites en un an par le mince manteau vivant qui enveloppe la Terre, la biosphère ou écosphère. Depuis, nous allons au-delà de ce que la planète nous offre – de sa biocapacité.
Comment identifions-nous ce mardi fatal si précisément ? Grâce à l'organisation non gouvernementale canadienne Global Footprint Network, fondée en 2003, qui travaille à quantifier l'"empreinte écologique" des activités humaines. Cet outil d'analyse, sorte de " panier de la ménagère " global, ou de PIB à l'envers, a été mis au point dans la foulée du Sommet de la terre de Rio, en 1992, par les universitaires William Rees et Mathis Wackernagel. Il est aujourd'hui reconnu par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) – quoique sans cesse critiqué, réévalué. Pour le calculer, Global Footprint Network compare le rythme auquel, chaque année, la nature produit des ressources – aliments, combustibles, etc. – et assimile les déchets, et le rythme auquel l'humanité consomme ces ressources et produit des déchets. Quand nous excédons les possibilités terrestres, nous atteignons "le jour du dépassement". Le premier, selon l'ONG, est tombé le 31 décembre 1986. En 1996, il se situait début novembre. En 2007, le 6 octobre. Aujourd'hui, le 23 septembre. Et dans dix ans ? Notre crédit terrestre s'épuise – après le crédit bancaire.
Une représentation frappante valant mieux qu'un long discours, les chercheurs évaluent l'"empreinte écologique" d'Homo sapiens en hectares terrestres. l'OCDE en donne cette définition : "la mesure de la superficie biologiquement productive nécessaire pour pourvoir aux besoins d'une population humaine de taille donnée". Les derniers calculs montrent que nous avons largement dépassé notre quota – globalement. La Terre ne peut aujourd'hui offrir que 1,78 hectare global (hag) par habitant, pas un centimètre carré de plus. Or la consommation mondiale actuelle exige 2,23 hag productifs per capita. Et les calculs montrent que si l'ensemble de la population humaine adoptait aujourd'hui le mode de vie des Européens et des Américains – voitures, eau chaude à volonté, viande chaque jour, énergies fossiles à la demande… –, il lui faudrait disposer en surface de quatre à cinq planètes Terre.
Ne riez pas ! Les nouvelles classes moyennes chinoises et indiennes ont commencé de vivre à l'occidentale – qui oserait le leur reprocher ? Ajoutez les pollutions de toutes sortes associées à ce train de vie. En octobre 2007, quatre chercheurs suisses rattachés à Futuribles, un centre indépendant d'étude et de réflexion prospective sur le monde contemporain, ont ajouté les polluants et la "charge en carbone" à l'empreinte écologique des populations : ils en déduisent, au regard de la capacité d'assimilation des émissions de CO2 par la biosphère, que onze planètes Terre seraient nécessaires pour satisfaire les besoins d'une humanité qui aurait adopté le mode de vie occidental.
Sombres prédictions
Comment s'étonner alors que beaucoup s'interrogent : et si nous étions trop nombreux, déjà, pour cette Terre ? Notre démographie n'est-elle pas la cause de nos malheurs écologiques, mais aussi politiques, sociaux, militaires, comme l'affirmait déjà l'austère Thomas Malthus… en 1798 ? Les "émeutes de la faim" qui ont secoué en avril 2008 des pays très peuplés – Burkina Faso, Cameroun, Côte d'Ivoire, Egypte, Haïti, Indonésie, Maroc, Philippines, Nigeria, Sénégal… – ne lui donnent-ils pas raison ? Le pasteur britannique Thomas Malthus, économiste, affirmait que la population humaine croît de façon exponentielle (2, 4, 8, 16, 32…) et les ressources, de manière arithmétique (1, 2, 3, 4, 5…). Inévitablement, nous irions vers l'épuisement des biens, la famine, la guerre de tous contre tous.
Le Prix Nobel d'économie 2008, Paul Krugman, a montré que Malthus avait raison en son temps : les paysans français de 1789 vivaient dans une pénurie chronique, 20 % d'entre eux étaient affaiblis par la malnutrition. Mais au XIXe siècle, ses sombres prédictions ont été démenties par l'accroissement des rendements agricoles, l'essor des échanges internationaux et des biens de subsistance, sans oublier l'immigration. Autrement dit, l'esprit aventureux et les progrès des techniques, le génie humain, ont désavoué Malthus.
Las. Nous savons aujourd'hui qu'il faut relativiser les succès du "progrès" et du rendement. L'empreinte écologique, le réchauffement qui s'accélère combinés à une croissance forte de la population ne ramènent-ils pas l'humanité à une situation "malthusienne" – une spirale tragique ? Beaucoup le pensent, et pas seulement les militants de la décroissance ou les radicaux du mouvement néomalthusien Negative Population Growth (NPG). Prenez Ted Turner, fondateur de la chaîne d'actualités CNN, grand financier de la Fondation des Nations unies. Cet homme informé déclarait en avril 2008 sur la chaîne PBS : "Nous sommes trop nombreux. Voilà pourquoi nous avons le réchauffement climatique. […] Tous les habitants de la planète doivent s'engager à avoir un ou deux enfants, c'est tout. […] Ne pas contrôler la population est un suicide." Ouvrez notre-planete.info, un site proche de l'ONG Les Amis de la Terre, tapez "surpopulation". Parmi les premiers articles : "Homo sapiens est la pire espèce invasive." Extraits : "Nous feignons d'ignorer la finitude d'un monde dans laquelle notre multitude puise allègrement et sans relâche. Il faut quelque chose de plus qu'un couple pour faire un enfant, il faut au moins une planète viable. Posséder une famille nombreuse n'est-il pas un délit environnemental, une grave atteinte à la planète et à l'avenir commun ?"
Ecoutons maintenant l'inquiétant directeur de la CIA de George W. Bush, le général Michael V. Hayden, autre homme informé. S'appuyant, en avril 2008, sur les chiffres de l'ONU qui annoncent une population de 9 milliards d'humains en 2050, il prévoit un dangereux déséquilibre démographique entre l'Afrique et l'Europe vieillissante – synonyme de tensions aux frontières et d'une immigration à risque –, ainsi que des "troubles" et des "violences" dans les pays où la population va tripler – Afghanistan, Liberia, Niger, République démocratique du Congo – ou doubler – Ethiopie, Nigeria, Yémen.
Popos angoissés
Dès qu'on évoque la surpopulation, on ouvre la boîte de Pandore. Vieux démons, angoisse du futur, fantasmes collectifs – peur de l'invasion, du pullulement – jaillissent pour se mêler à des peurs très concrètes. En 1932 déjà, quand la population humaine a atteint 2 milliards, le philosophe Henri Bergson écrivait : "Laissez faire Vénus, elle vous amènera Mars." En 1948, Albert Einstein mettait solennellement en garde l'Abbé Pierre contre les "trois explosions" menaçant notre "monde mortel" : la bombe atomique, la bombe information, la bombe démographique. En 1971, dans la lignée du Club de Rome, l'écologiste Paul R. Ehrlich, spécialiste des populations d'insectes, publiait le best-seller La Bombe P (Fayard). Il y dénonçait "la prolifération humaine", qu'il assimile à un "cancer" : "Trop de voitures, trop d'usines, trop de détergents, trop de pesticides, […] trop d'oxyde de carbone. La cause en est toujours la même : trop de monde sur la Terre." Aujourd'hui, il suffit d'écouter les émissions "de société" à la télévision, de parcourir les sites écologiques ou les chats d'actualité des médias pour retrouver ces propos angoissés. On lisait par exemple dans les débats du monde.fr, après un article consacré au "jour du dépassement" : "Quand, dans trente ans, nous serons 1,5 milliard de plus sur Terre, je ne donne pas cher du concept d'acquis sociaux, de progression du pouvoir d'achat et autres balivernes du même tonneau. " (25 septembre 2008).
Cette angoisse peut aussi être amplifiée par des mensonges modernes sur l'invasion venue du Sud surpeuplé. Mais, contredisant cette démagogie, un rapport publié en 2004 par le département des affaires économiques et sociales de l'ONU (World Population to 2300) indique que les immigrés venus des pays pauvres contribueront pour 4 % à la croissance démographique des pays développés d'ici à 2050 – aujourd'hui pour 3 % –, ce qui rajeunira une Europe vieillissante. Toutes les études confirment que, dans leur immense majorité, les populations du Sud veulent continuer à vivre où elles sont nées. Même dans les situations de crise – guerre civile, sécheresse, inondations… –, les habitants émigrent à proximité ou dans un pays voisin, puis reviennent toujours. Ce ne sont pas des "envahisseurs". Ils souhaitent vivre mieux, en paix, chez eux – comme le reste de l'humanité.
C'est patent, la question dite de la surpopulation remue des peurs irrationnelles. Prenons un autre exemple, moins politique. J'ai rencontré plusieurs Parisiennes de 30 ans, en couple ou célibataires, qui se disent bien décidées à ne pas avoir d'enfant. Sans prétendre ici donner une explication univoque – certaines veulent préserver leur "capacité de création", d'autres leur relation de couple, ou leur liberté, ou les trois –, force est de constater : la surpopulation est revenue à chaque fois dans nos entretiens, mêlée à des analyses inquiètes sur l'état de la planète. Tout comme dans le livre best-seller de Corinne Maier, No Kid. Quarante raisons de ne pas avoir d'enfant (Michalon, 2007), où une des raisons invoquées est : pourquoi ajouter un enfant à un monde surpeuplé ?
L'une de ces femmes, attachée de presse, explique qu'à force de vivre en ville, elle n'a plus l'impression de participer "aux processus naturels" – elle ne voit plus le renouvellement de la vie, l'arrivée du printemps, "à peine le ciel". Elle ne se sent plus "une femme archaïque" : avec des enfants. La deuxième, ingénieur, n'espère plus rien de l'avenir de l'humanité. Elle garde en mémoire les massacres du XXe siècle, persuadée que le réchauffement, combiné à la surpopulation, va apporter de nouvelles guerres, des famines ou pire. Alors, faire des enfants… Une autre s'indigne : "Il existe déjà tant d'enfants pauvres autour du monde. Je préfère adopter." Une quatrième, voyageuse, a vu les hindous et les musulmans s'affronter en Inde, les riches s'armer dans des ghettos protégés en Amérique latine. "C'est affreux, dit-elle, une autre guerre vient, la guerre de la surpopulation. La haine de l'autre devient une réaction de survie. Toutes les valeurs s'inversent. Espérer que les Africains meurent du sida, ou s'entre-tuent, tourne à la blague de bureau : Comme ça, ils seront moins ! " Sombres visions. Alors, faut-il redevenir malthusiens ?
La "bombe P" n'explosera pas
"La démographie a toujours été associée à la fin du monde, à la disparition de l'Homme, au Jugement dernier, note le démographe Hervé Le Bras. Procédant par projections, on l'interprète comme des prédictions, toujours catastrophistes. Au début du siècle, en Europe, on s'inquiétait surtout de la dépopulation ! Les Français devaient procréer, il ne fallait pas laisser les Allemands être plus nombreux que nous. Les économistes associaient natalité et prospérité. Dans les années 1970, tout a changé avec les écologistes comme René Dumont, qui prédisaient l'épuisement rapide des ressources. Certains démographes annonçaient alors une population de 12 milliards en 2100. Aujourd'hui, nous revoyons tous ces chiffres à la baisse."
Hervé Le Bras, directeur d'études à l'Institut national d'études démographiques (INED), raconte avec humour comment toutes les prédictions à long terme, bien étayées, sur le peuplement humain – le démographe américain Joel Cohen en a relevé 68 – se sont révélées fausses. Soit, mais aujourd'hui ? Qu'en est-il des prévisions à court terme – à l'horizon 2030, 2050 ? De fait, en moins de 200 ans, l'humanité est passée de 1 milliard d'habitants (au début du xixe siècle) à 6 milliards (en 1999). Entre 1987 et 1999, soit en treize ans, de 5 à 6 milliards. Aujourd'hui, beaucoup des prévisions pour 2050 tournent autour de 8,4 à 9,5 milliards de Terriens – soit 3 milliards d'hommes en plus. Cet accroissement exponentiel qui effrayait tant Malthus s'arrêtera-t-il un jour ? Aurons-nous assez de ressources pour nous nourrir ? Oui et oui. Voilà la grande nouvelle des études récentes. Aujourd'hui, démentant les alarmistes, les démographes décrivent tous, partout autour du monde, une forte baisse de la fécondité des femmes – donc, à terme, de l'accroissement de la population. Selon eux, comme d'après l'ONU, la " bombe P " n'explosera pas. Que s'est-il passé ? Simplement, sur les cinq continents, les femmes font moins d'enfants.
"Personne n'avait anticipé la baisse rapide de la fécondité dans les pays en voie de développement, explique Hervé Le Bras. Prenez l'Iran. D'une fécondité de 6,5 enfants par femme en 1985, le pays est désormais à 2 enfants, comme en France ! En Chine, beaucoup pensaient qu'il allait être difficile d'imposer l'enfant unique à cause de la tradition de l'héritier mâle, de leur civilisation , etc. Mais cela a été relativement aisé, et rapide. On compte aujourd'hui 1,75 enfant par femme. Ainsi, 400 millions de Chinois annoncés par les courbes démographiques n'ont pas vu le jour. On peut penser que les Chinois étaient prêts à l'accepter. En Inde, cette politique de contrôle des naissances a été moins bien reçue. Dans le nord du pays, il y a encore 4,5 enfants par femme. Mais, en moyenne, l'Inde est passée au-dessous de 3 enfants par famille."
Quelles qu'aient été les politiques menées, tous les effets d'annonce catastrophistes sur la spirale des naissances des pays pauvres, parfois teintés de racisme ou d'une conception agressive du "choc des civilisations", ont été démentis.
" Aujourd'hui, précise Hervé Le Bras, le taux de croissance démographique mondial ralentit. 1,21 % par an en 2006, 0,37 % attendu en 2050. Pourquoi ? Le nombre d'enfants par femme baisse sur les cinq continents. Au Mexique, au Brésil, on tourne autour de 2,2 à 2,3 enfants par famille, 2,4 en Indonésie. En Afrique, si les femmes du Rwanda et d'Ouganda font encore 7 à 8 enfants, au Kenya par exemple, de 8 enfants par femme dans les années 1970, elles sont passées à 4 aujourd'hui. Les renversements de tendance se font très vite."
Partout, les femmes enfantent moins. Le phénomène s'universalise. Souvent, pour que la natalité baisse, il faut selon les démographes un "élément déclencheur" qui transforme les mœurs. Par exemple, en Algérie, dans les années 1970, les femmes se mariaient très jeunes, enfantaient tôt et portaient en moyenne plus de 7 enfants au cours de leur vie. Aujourd'hui, toujours en moyenne, elles se marient à 29 ans et font 2,4 enfants. En Europe du Sud (Italie, Espagne, Grèce), on compte 1,4 enfant par femme – et cette tendance gagne toute la Méditerranée. Dans leur étude sur la démographie du monde musulman, Le Rendez-vous des civilisations (Seuil, 2007), Youssef Courbage et Emmanuel Todd montrent que la fécondité des femmes est passée de 6,8 enfants en 1975 à 3,7 aujourd'hui – 2,2 au Maroc, 2,1 en Tunisie. Cette baisse, remarquent-ils, suit partout l'alphabétisation des femmes. Cette prise de contrôle inaugure, nous disent les auteurs, un bouleversement des mentalités "qui irradie les rapports d'autorité, les structures familiales, les références idéologiques (et religieuses), le système politique". Sur ces questions le "choc des civilisations" annoncé par les conservateurs américains n'aura pas lieu.
Si la "bombe P" des malthusiens n'explosera pas, c'est que dans toutes les cultures, sur tous les continents, contredisant nombre d'idées sur l'islam, l'acceptation du modèle de la famille à deux enfants gagne rapidement. Aujourd'hui, si cette révolution des mœurs se poursuit, les démographes de l'ONU tablent sur une population humaine à 8,2 milliards en 2030, 9 milliards en 2050 – et une stabilisation à 10,5 milliards en 2100. La population humaine aura alors achevé sa "transition démographique" : le ralentissement de la fécondité prendra effet en dépit du vieillissement général. Certains chercheurs, comme Mike Davis, auteur d'une étude inquiétante sur la prolifération des bidonvilles (Le Pire des Mondes possibles, La Découverte, 2007), relativisent cependant cet enthousiasme. " Je m'étonne, écrit-il au Monde 2, que les prévisions des démographes de l'ONU pour le siècle varient de quelque 3,5 milliards d'habitants entre les évaluations basses et hautes : c'est-à-dire la population mondiale quand j'étais enfant…" En effet, il suffirait d'une variation de 0,25 % par rapport au scénario de 2,1 enfants par femme (2,35), pour se retrouver 30 milliards avant 2050. Mais, toutes les études le confirment : la baisse de la fécondité féminine autour de deux enfants est générale.
Nourrir 9 milliards d'humains
Au-delà des angoisses et des peurs, la véritable grande question posée par le peuplement sera celle des ressources : les pays, les sols, la Terre pourront-ils nourrir – et supporter – une population de 9 ou 10 milliards d'habitants ? Ici, un détour s'impose. Dans les faits, parler de population "globale" comme d'un grand cheptel n'a pas grande signification. Comment comparer le mode de vie des habitants du Laos et de la Finlande, à population égale ? De l'Algérie, terre d'émigration, et du Canada, d'immigration ? Aujourd'hui la natalité des pays les moins développés progresse six fois plus vite que celle des pays développés – qui vieillissent et se stabilisent. En 2050, 86 % de la population mondiale habitera un pays pauvre ou émergent – la moitié en Chine et en Inde, dotés d'une politique antinataliste. Les répercussions d'un tel peuplement varieront fortement d'une région et d'un pays à l'autre, selon la fertilité des sols, l'eau, la qualité des terres. Mais surtout selon les politiques des gouvernements – économiques, agricoles, sociales. Le Prix Nobel d'économie 1998, l'Indien Amartya Sen, a bien montré combien la pauvreté et les famines découlent avant tout, non d'une population trop nombreuse, mais du manque de vitalité démocratique et de l'absence d'Etat social. L'Inde, par exemple, a connu des grandes famines jusqu'en 1947, date de son indépendance. Ensuite, le multipartisme, l'existence d'une opposition et d'une presse libre ont permis de prévenir et circonvenir les désastres. Qui plus est, l'Inde nourrit aujourd'hui une population de 1 milliard d'habitants parce qu'elle a réussi sa "révolution verte" – irrigation, conservation des sols, engrais, rendements – grâce à une politique d'Etat résolument tournée vers l'autosuffisance.
Aujourd'hui, 850 millions de personnes souffrent de malnutrition dans le monde. La plupart vivent dans les pays du Sud qui ont été secoués par les émeutes du pain du printemps 2008. Est-ce parce qu'ils sont trop peuplés ? En juin, réagissant dans l'urgence, les responsables de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) ont tenu un sommet. Ses experts n'ont pas accusé la surpopulation, mais avant tout l'augmentation de 50 % du prix des céréales. Ils ont aussi dénoncé une production agricole mondiale insuffisante. Pas à cause de l'épuisement des terres, mais de leur mauvais usage.
Les agronomes rappellent combien, depuis un demi-siècle, sans se soucier des populations locales, les pays du Nord ont financé les cultures d'exportation des pays du Sud (notamment en Amérique latine) – le coton, l'herbage d'élevage – au détriment des cultures vivrières. A l'inverse de ce qui s'est passé en Inde, ces politiques néocoloniales ont ruiné l'agriculture de ces pays, avec l'aide de gouvernements autoritaires et corrompus. Résultat : l'Afrique subsaharienne, hier autosuffisante, se trouve contrainte d'importer ses produits de subsistance. Ici encore, comme l'analyse Amartya Sen, rien ne sert d'accuser la croissance démographique. Il faut s'en prendre aux politiques. Voilà pourquoi la FAO appelle maintenant à une gouvernance agricole mondiale, sous l'égide de l'OMC, aidée par la Banque mondiale, pour relancer les productions vivrières et de céréales – jusque dans les jachères d'Europe. Avec une politique agricole concertée, la planète pourrait tout à fait survenir aux besoins d'une population de 10 milliards d'habitants .
Le rapport 2008 de l'OCDE, Perspectives de l'environnement à l'horizon 2030, est aussi alarmiste que la FAO. Il nous promet, en l'absence d'une politique mondiale volontariste, un avenir très désagréable. Nous en connaissons le refrain. Un réchauffement de 1,7 oC à 2,4 oC en 2050 – prévision basse. Sécheresse, tempêtes, inondations, destruction des infrastructures. Un appauvrissement considérable des " précieux services des écosystèmes ". L'accroissement du " stress hydrique " pour 3 milliards d'humains – une eau mal répartie. Une pollution accrue de l'air. La croissance de la population humaine est-elle la cause première des fléaux annoncés ? Dans une lettre au Monde 2, des experts de l'OCDE répondent : "La population ne pose pas un problème en soi. Les pressions exercées sur les ressources naturelles et l'environnement ne proviennent pas du nombre d'habitants mais de leurs habitudes de consommation."
Politiques irresponsables
Notre malheur viendra des modes de vie dépensiers, des politiques industrielles, des égoïsmes nationaux – de comportements que nous pourrions changer. Quelques exemples frappent. Selon le rapport 2008 de l'Agence internationale de l'énergie (World Energy Outlook 2008), des millions de voitures rouleront encore au pétrole en 2030, émettant quantités de CO2. Pourquoi au pétrole ? Parce que les grands constructeurs automobiles résistent pour changer leurs chaînes de montage et fabriquer des voitures "vertes" – comme les y engagent les gouvernements qui les renflouent depuis la crise financière de 2008. Le rapport de la FAO, L'Etat de l'insécurité alimentaire dans le monde (novembre 2008), note qu'avec l'amélioration du niveau de vie des pays émergents, des millions de personnes mangeront plus de viande. Ce qui nécessitera un bétail plus nombreux, buvant quantité d'eau, paissant sur des terres dévolues aux herbages – donc perdues pour les cultures vivrières. Ici encore, n'y a-t-il rien à faire ? Ou faut-il mener campagne pour que les Occidentaux contiennent leur "boulimie de viande", comme le préconise l'économiste Jeremy Rifkin ?
Autre remarque des experts de l'OCDE au Monde 2. Nous savons parfaitement que, par leurs vertus régénératrices, les écosystèmes nous sauvent d'une pollution terrestre accélérée et d'un appauvrissement général. Mais gouvernements et industriels, aux Etats-Unis comme dans les pays émergents, poursuivent encore des politiques irresponsables : subventions à l'agriculture intensive, aux pétroliers pollueurs, laisser-faire à l'emploi de produits chimiques, à la pêche industrielle – sans oublier les émissions massives de CO2. "Si aucune action nouvelle n'est entreprise, nous risquons de modifier de façon irréversible les conditions environnementales sur lesquelles repose le maintien de la prospérité économique" : les conclusions du rapport 2008 de l'OCDE sont encore plus inquiétantes que celles du rapport Stern (L'Economie du changement climatique, 2006), qui appelait à consacrer 1 % du PIB mondial à "décarboner" l'industrie. A nouveau, les politiques sont en cause. Pas le nombre d'habitants.
Frédéric Joignot
LE MONDE 2
09.01.09
Comment identifions-nous ce mardi fatal si précisément ? Grâce à l'organisation non gouvernementale canadienne Global Footprint Network, fondée en 2003, qui travaille à quantifier l'"empreinte écologique" des activités humaines. Cet outil d'analyse, sorte de " panier de la ménagère " global, ou de PIB à l'envers, a été mis au point dans la foulée du Sommet de la terre de Rio, en 1992, par les universitaires William Rees et Mathis Wackernagel. Il est aujourd'hui reconnu par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) – quoique sans cesse critiqué, réévalué. Pour le calculer, Global Footprint Network compare le rythme auquel, chaque année, la nature produit des ressources – aliments, combustibles, etc. – et assimile les déchets, et le rythme auquel l'humanité consomme ces ressources et produit des déchets. Quand nous excédons les possibilités terrestres, nous atteignons "le jour du dépassement". Le premier, selon l'ONG, est tombé le 31 décembre 1986. En 1996, il se situait début novembre. En 2007, le 6 octobre. Aujourd'hui, le 23 septembre. Et dans dix ans ? Notre crédit terrestre s'épuise – après le crédit bancaire.
Une représentation frappante valant mieux qu'un long discours, les chercheurs évaluent l'"empreinte écologique" d'Homo sapiens en hectares terrestres. l'OCDE en donne cette définition : "la mesure de la superficie biologiquement productive nécessaire pour pourvoir aux besoins d'une population humaine de taille donnée". Les derniers calculs montrent que nous avons largement dépassé notre quota – globalement. La Terre ne peut aujourd'hui offrir que 1,78 hectare global (hag) par habitant, pas un centimètre carré de plus. Or la consommation mondiale actuelle exige 2,23 hag productifs per capita. Et les calculs montrent que si l'ensemble de la population humaine adoptait aujourd'hui le mode de vie des Européens et des Américains – voitures, eau chaude à volonté, viande chaque jour, énergies fossiles à la demande… –, il lui faudrait disposer en surface de quatre à cinq planètes Terre.
Ne riez pas ! Les nouvelles classes moyennes chinoises et indiennes ont commencé de vivre à l'occidentale – qui oserait le leur reprocher ? Ajoutez les pollutions de toutes sortes associées à ce train de vie. En octobre 2007, quatre chercheurs suisses rattachés à Futuribles, un centre indépendant d'étude et de réflexion prospective sur le monde contemporain, ont ajouté les polluants et la "charge en carbone" à l'empreinte écologique des populations : ils en déduisent, au regard de la capacité d'assimilation des émissions de CO2 par la biosphère, que onze planètes Terre seraient nécessaires pour satisfaire les besoins d'une humanité qui aurait adopté le mode de vie occidental.
Sombres prédictions
Comment s'étonner alors que beaucoup s'interrogent : et si nous étions trop nombreux, déjà, pour cette Terre ? Notre démographie n'est-elle pas la cause de nos malheurs écologiques, mais aussi politiques, sociaux, militaires, comme l'affirmait déjà l'austère Thomas Malthus… en 1798 ? Les "émeutes de la faim" qui ont secoué en avril 2008 des pays très peuplés – Burkina Faso, Cameroun, Côte d'Ivoire, Egypte, Haïti, Indonésie, Maroc, Philippines, Nigeria, Sénégal… – ne lui donnent-ils pas raison ? Le pasteur britannique Thomas Malthus, économiste, affirmait que la population humaine croît de façon exponentielle (2, 4, 8, 16, 32…) et les ressources, de manière arithmétique (1, 2, 3, 4, 5…). Inévitablement, nous irions vers l'épuisement des biens, la famine, la guerre de tous contre tous.
Le Prix Nobel d'économie 2008, Paul Krugman, a montré que Malthus avait raison en son temps : les paysans français de 1789 vivaient dans une pénurie chronique, 20 % d'entre eux étaient affaiblis par la malnutrition. Mais au XIXe siècle, ses sombres prédictions ont été démenties par l'accroissement des rendements agricoles, l'essor des échanges internationaux et des biens de subsistance, sans oublier l'immigration. Autrement dit, l'esprit aventureux et les progrès des techniques, le génie humain, ont désavoué Malthus.
Las. Nous savons aujourd'hui qu'il faut relativiser les succès du "progrès" et du rendement. L'empreinte écologique, le réchauffement qui s'accélère combinés à une croissance forte de la population ne ramènent-ils pas l'humanité à une situation "malthusienne" – une spirale tragique ? Beaucoup le pensent, et pas seulement les militants de la décroissance ou les radicaux du mouvement néomalthusien Negative Population Growth (NPG). Prenez Ted Turner, fondateur de la chaîne d'actualités CNN, grand financier de la Fondation des Nations unies. Cet homme informé déclarait en avril 2008 sur la chaîne PBS : "Nous sommes trop nombreux. Voilà pourquoi nous avons le réchauffement climatique. […] Tous les habitants de la planète doivent s'engager à avoir un ou deux enfants, c'est tout. […] Ne pas contrôler la population est un suicide." Ouvrez notre-planete.info, un site proche de l'ONG Les Amis de la Terre, tapez "surpopulation". Parmi les premiers articles : "Homo sapiens est la pire espèce invasive." Extraits : "Nous feignons d'ignorer la finitude d'un monde dans laquelle notre multitude puise allègrement et sans relâche. Il faut quelque chose de plus qu'un couple pour faire un enfant, il faut au moins une planète viable. Posséder une famille nombreuse n'est-il pas un délit environnemental, une grave atteinte à la planète et à l'avenir commun ?"
Ecoutons maintenant l'inquiétant directeur de la CIA de George W. Bush, le général Michael V. Hayden, autre homme informé. S'appuyant, en avril 2008, sur les chiffres de l'ONU qui annoncent une population de 9 milliards d'humains en 2050, il prévoit un dangereux déséquilibre démographique entre l'Afrique et l'Europe vieillissante – synonyme de tensions aux frontières et d'une immigration à risque –, ainsi que des "troubles" et des "violences" dans les pays où la population va tripler – Afghanistan, Liberia, Niger, République démocratique du Congo – ou doubler – Ethiopie, Nigeria, Yémen.
Popos angoissés
Dès qu'on évoque la surpopulation, on ouvre la boîte de Pandore. Vieux démons, angoisse du futur, fantasmes collectifs – peur de l'invasion, du pullulement – jaillissent pour se mêler à des peurs très concrètes. En 1932 déjà, quand la population humaine a atteint 2 milliards, le philosophe Henri Bergson écrivait : "Laissez faire Vénus, elle vous amènera Mars." En 1948, Albert Einstein mettait solennellement en garde l'Abbé Pierre contre les "trois explosions" menaçant notre "monde mortel" : la bombe atomique, la bombe information, la bombe démographique. En 1971, dans la lignée du Club de Rome, l'écologiste Paul R. Ehrlich, spécialiste des populations d'insectes, publiait le best-seller La Bombe P (Fayard). Il y dénonçait "la prolifération humaine", qu'il assimile à un "cancer" : "Trop de voitures, trop d'usines, trop de détergents, trop de pesticides, […] trop d'oxyde de carbone. La cause en est toujours la même : trop de monde sur la Terre." Aujourd'hui, il suffit d'écouter les émissions "de société" à la télévision, de parcourir les sites écologiques ou les chats d'actualité des médias pour retrouver ces propos angoissés. On lisait par exemple dans les débats du monde.fr, après un article consacré au "jour du dépassement" : "Quand, dans trente ans, nous serons 1,5 milliard de plus sur Terre, je ne donne pas cher du concept d'acquis sociaux, de progression du pouvoir d'achat et autres balivernes du même tonneau. " (25 septembre 2008).
Cette angoisse peut aussi être amplifiée par des mensonges modernes sur l'invasion venue du Sud surpeuplé. Mais, contredisant cette démagogie, un rapport publié en 2004 par le département des affaires économiques et sociales de l'ONU (World Population to 2300) indique que les immigrés venus des pays pauvres contribueront pour 4 % à la croissance démographique des pays développés d'ici à 2050 – aujourd'hui pour 3 % –, ce qui rajeunira une Europe vieillissante. Toutes les études confirment que, dans leur immense majorité, les populations du Sud veulent continuer à vivre où elles sont nées. Même dans les situations de crise – guerre civile, sécheresse, inondations… –, les habitants émigrent à proximité ou dans un pays voisin, puis reviennent toujours. Ce ne sont pas des "envahisseurs". Ils souhaitent vivre mieux, en paix, chez eux – comme le reste de l'humanité.
C'est patent, la question dite de la surpopulation remue des peurs irrationnelles. Prenons un autre exemple, moins politique. J'ai rencontré plusieurs Parisiennes de 30 ans, en couple ou célibataires, qui se disent bien décidées à ne pas avoir d'enfant. Sans prétendre ici donner une explication univoque – certaines veulent préserver leur "capacité de création", d'autres leur relation de couple, ou leur liberté, ou les trois –, force est de constater : la surpopulation est revenue à chaque fois dans nos entretiens, mêlée à des analyses inquiètes sur l'état de la planète. Tout comme dans le livre best-seller de Corinne Maier, No Kid. Quarante raisons de ne pas avoir d'enfant (Michalon, 2007), où une des raisons invoquées est : pourquoi ajouter un enfant à un monde surpeuplé ?
L'une de ces femmes, attachée de presse, explique qu'à force de vivre en ville, elle n'a plus l'impression de participer "aux processus naturels" – elle ne voit plus le renouvellement de la vie, l'arrivée du printemps, "à peine le ciel". Elle ne se sent plus "une femme archaïque" : avec des enfants. La deuxième, ingénieur, n'espère plus rien de l'avenir de l'humanité. Elle garde en mémoire les massacres du XXe siècle, persuadée que le réchauffement, combiné à la surpopulation, va apporter de nouvelles guerres, des famines ou pire. Alors, faire des enfants… Une autre s'indigne : "Il existe déjà tant d'enfants pauvres autour du monde. Je préfère adopter." Une quatrième, voyageuse, a vu les hindous et les musulmans s'affronter en Inde, les riches s'armer dans des ghettos protégés en Amérique latine. "C'est affreux, dit-elle, une autre guerre vient, la guerre de la surpopulation. La haine de l'autre devient une réaction de survie. Toutes les valeurs s'inversent. Espérer que les Africains meurent du sida, ou s'entre-tuent, tourne à la blague de bureau : Comme ça, ils seront moins ! " Sombres visions. Alors, faut-il redevenir malthusiens ?
La "bombe P" n'explosera pas
"La démographie a toujours été associée à la fin du monde, à la disparition de l'Homme, au Jugement dernier, note le démographe Hervé Le Bras. Procédant par projections, on l'interprète comme des prédictions, toujours catastrophistes. Au début du siècle, en Europe, on s'inquiétait surtout de la dépopulation ! Les Français devaient procréer, il ne fallait pas laisser les Allemands être plus nombreux que nous. Les économistes associaient natalité et prospérité. Dans les années 1970, tout a changé avec les écologistes comme René Dumont, qui prédisaient l'épuisement rapide des ressources. Certains démographes annonçaient alors une population de 12 milliards en 2100. Aujourd'hui, nous revoyons tous ces chiffres à la baisse."
Hervé Le Bras, directeur d'études à l'Institut national d'études démographiques (INED), raconte avec humour comment toutes les prédictions à long terme, bien étayées, sur le peuplement humain – le démographe américain Joel Cohen en a relevé 68 – se sont révélées fausses. Soit, mais aujourd'hui ? Qu'en est-il des prévisions à court terme – à l'horizon 2030, 2050 ? De fait, en moins de 200 ans, l'humanité est passée de 1 milliard d'habitants (au début du xixe siècle) à 6 milliards (en 1999). Entre 1987 et 1999, soit en treize ans, de 5 à 6 milliards. Aujourd'hui, beaucoup des prévisions pour 2050 tournent autour de 8,4 à 9,5 milliards de Terriens – soit 3 milliards d'hommes en plus. Cet accroissement exponentiel qui effrayait tant Malthus s'arrêtera-t-il un jour ? Aurons-nous assez de ressources pour nous nourrir ? Oui et oui. Voilà la grande nouvelle des études récentes. Aujourd'hui, démentant les alarmistes, les démographes décrivent tous, partout autour du monde, une forte baisse de la fécondité des femmes – donc, à terme, de l'accroissement de la population. Selon eux, comme d'après l'ONU, la " bombe P " n'explosera pas. Que s'est-il passé ? Simplement, sur les cinq continents, les femmes font moins d'enfants.
"Personne n'avait anticipé la baisse rapide de la fécondité dans les pays en voie de développement, explique Hervé Le Bras. Prenez l'Iran. D'une fécondité de 6,5 enfants par femme en 1985, le pays est désormais à 2 enfants, comme en France ! En Chine, beaucoup pensaient qu'il allait être difficile d'imposer l'enfant unique à cause de la tradition de l'héritier mâle, de leur civilisation , etc. Mais cela a été relativement aisé, et rapide. On compte aujourd'hui 1,75 enfant par femme. Ainsi, 400 millions de Chinois annoncés par les courbes démographiques n'ont pas vu le jour. On peut penser que les Chinois étaient prêts à l'accepter. En Inde, cette politique de contrôle des naissances a été moins bien reçue. Dans le nord du pays, il y a encore 4,5 enfants par femme. Mais, en moyenne, l'Inde est passée au-dessous de 3 enfants par famille."
Quelles qu'aient été les politiques menées, tous les effets d'annonce catastrophistes sur la spirale des naissances des pays pauvres, parfois teintés de racisme ou d'une conception agressive du "choc des civilisations", ont été démentis.
" Aujourd'hui, précise Hervé Le Bras, le taux de croissance démographique mondial ralentit. 1,21 % par an en 2006, 0,37 % attendu en 2050. Pourquoi ? Le nombre d'enfants par femme baisse sur les cinq continents. Au Mexique, au Brésil, on tourne autour de 2,2 à 2,3 enfants par famille, 2,4 en Indonésie. En Afrique, si les femmes du Rwanda et d'Ouganda font encore 7 à 8 enfants, au Kenya par exemple, de 8 enfants par femme dans les années 1970, elles sont passées à 4 aujourd'hui. Les renversements de tendance se font très vite."
Partout, les femmes enfantent moins. Le phénomène s'universalise. Souvent, pour que la natalité baisse, il faut selon les démographes un "élément déclencheur" qui transforme les mœurs. Par exemple, en Algérie, dans les années 1970, les femmes se mariaient très jeunes, enfantaient tôt et portaient en moyenne plus de 7 enfants au cours de leur vie. Aujourd'hui, toujours en moyenne, elles se marient à 29 ans et font 2,4 enfants. En Europe du Sud (Italie, Espagne, Grèce), on compte 1,4 enfant par femme – et cette tendance gagne toute la Méditerranée. Dans leur étude sur la démographie du monde musulman, Le Rendez-vous des civilisations (Seuil, 2007), Youssef Courbage et Emmanuel Todd montrent que la fécondité des femmes est passée de 6,8 enfants en 1975 à 3,7 aujourd'hui – 2,2 au Maroc, 2,1 en Tunisie. Cette baisse, remarquent-ils, suit partout l'alphabétisation des femmes. Cette prise de contrôle inaugure, nous disent les auteurs, un bouleversement des mentalités "qui irradie les rapports d'autorité, les structures familiales, les références idéologiques (et religieuses), le système politique". Sur ces questions le "choc des civilisations" annoncé par les conservateurs américains n'aura pas lieu.
Si la "bombe P" des malthusiens n'explosera pas, c'est que dans toutes les cultures, sur tous les continents, contredisant nombre d'idées sur l'islam, l'acceptation du modèle de la famille à deux enfants gagne rapidement. Aujourd'hui, si cette révolution des mœurs se poursuit, les démographes de l'ONU tablent sur une population humaine à 8,2 milliards en 2030, 9 milliards en 2050 – et une stabilisation à 10,5 milliards en 2100. La population humaine aura alors achevé sa "transition démographique" : le ralentissement de la fécondité prendra effet en dépit du vieillissement général. Certains chercheurs, comme Mike Davis, auteur d'une étude inquiétante sur la prolifération des bidonvilles (Le Pire des Mondes possibles, La Découverte, 2007), relativisent cependant cet enthousiasme. " Je m'étonne, écrit-il au Monde 2, que les prévisions des démographes de l'ONU pour le siècle varient de quelque 3,5 milliards d'habitants entre les évaluations basses et hautes : c'est-à-dire la population mondiale quand j'étais enfant…" En effet, il suffirait d'une variation de 0,25 % par rapport au scénario de 2,1 enfants par femme (2,35), pour se retrouver 30 milliards avant 2050. Mais, toutes les études le confirment : la baisse de la fécondité féminine autour de deux enfants est générale.
Nourrir 9 milliards d'humains
Au-delà des angoisses et des peurs, la véritable grande question posée par le peuplement sera celle des ressources : les pays, les sols, la Terre pourront-ils nourrir – et supporter – une population de 9 ou 10 milliards d'habitants ? Ici, un détour s'impose. Dans les faits, parler de population "globale" comme d'un grand cheptel n'a pas grande signification. Comment comparer le mode de vie des habitants du Laos et de la Finlande, à population égale ? De l'Algérie, terre d'émigration, et du Canada, d'immigration ? Aujourd'hui la natalité des pays les moins développés progresse six fois plus vite que celle des pays développés – qui vieillissent et se stabilisent. En 2050, 86 % de la population mondiale habitera un pays pauvre ou émergent – la moitié en Chine et en Inde, dotés d'une politique antinataliste. Les répercussions d'un tel peuplement varieront fortement d'une région et d'un pays à l'autre, selon la fertilité des sols, l'eau, la qualité des terres. Mais surtout selon les politiques des gouvernements – économiques, agricoles, sociales. Le Prix Nobel d'économie 1998, l'Indien Amartya Sen, a bien montré combien la pauvreté et les famines découlent avant tout, non d'une population trop nombreuse, mais du manque de vitalité démocratique et de l'absence d'Etat social. L'Inde, par exemple, a connu des grandes famines jusqu'en 1947, date de son indépendance. Ensuite, le multipartisme, l'existence d'une opposition et d'une presse libre ont permis de prévenir et circonvenir les désastres. Qui plus est, l'Inde nourrit aujourd'hui une population de 1 milliard d'habitants parce qu'elle a réussi sa "révolution verte" – irrigation, conservation des sols, engrais, rendements – grâce à une politique d'Etat résolument tournée vers l'autosuffisance.
Aujourd'hui, 850 millions de personnes souffrent de malnutrition dans le monde. La plupart vivent dans les pays du Sud qui ont été secoués par les émeutes du pain du printemps 2008. Est-ce parce qu'ils sont trop peuplés ? En juin, réagissant dans l'urgence, les responsables de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) ont tenu un sommet. Ses experts n'ont pas accusé la surpopulation, mais avant tout l'augmentation de 50 % du prix des céréales. Ils ont aussi dénoncé une production agricole mondiale insuffisante. Pas à cause de l'épuisement des terres, mais de leur mauvais usage.
Les agronomes rappellent combien, depuis un demi-siècle, sans se soucier des populations locales, les pays du Nord ont financé les cultures d'exportation des pays du Sud (notamment en Amérique latine) – le coton, l'herbage d'élevage – au détriment des cultures vivrières. A l'inverse de ce qui s'est passé en Inde, ces politiques néocoloniales ont ruiné l'agriculture de ces pays, avec l'aide de gouvernements autoritaires et corrompus. Résultat : l'Afrique subsaharienne, hier autosuffisante, se trouve contrainte d'importer ses produits de subsistance. Ici encore, comme l'analyse Amartya Sen, rien ne sert d'accuser la croissance démographique. Il faut s'en prendre aux politiques. Voilà pourquoi la FAO appelle maintenant à une gouvernance agricole mondiale, sous l'égide de l'OMC, aidée par la Banque mondiale, pour relancer les productions vivrières et de céréales – jusque dans les jachères d'Europe. Avec une politique agricole concertée, la planète pourrait tout à fait survenir aux besoins d'une population de 10 milliards d'habitants .
Le rapport 2008 de l'OCDE, Perspectives de l'environnement à l'horizon 2030, est aussi alarmiste que la FAO. Il nous promet, en l'absence d'une politique mondiale volontariste, un avenir très désagréable. Nous en connaissons le refrain. Un réchauffement de 1,7 oC à 2,4 oC en 2050 – prévision basse. Sécheresse, tempêtes, inondations, destruction des infrastructures. Un appauvrissement considérable des " précieux services des écosystèmes ". L'accroissement du " stress hydrique " pour 3 milliards d'humains – une eau mal répartie. Une pollution accrue de l'air. La croissance de la population humaine est-elle la cause première des fléaux annoncés ? Dans une lettre au Monde 2, des experts de l'OCDE répondent : "La population ne pose pas un problème en soi. Les pressions exercées sur les ressources naturelles et l'environnement ne proviennent pas du nombre d'habitants mais de leurs habitudes de consommation."
Politiques irresponsables
Notre malheur viendra des modes de vie dépensiers, des politiques industrielles, des égoïsmes nationaux – de comportements que nous pourrions changer. Quelques exemples frappent. Selon le rapport 2008 de l'Agence internationale de l'énergie (World Energy Outlook 2008), des millions de voitures rouleront encore au pétrole en 2030, émettant quantités de CO2. Pourquoi au pétrole ? Parce que les grands constructeurs automobiles résistent pour changer leurs chaînes de montage et fabriquer des voitures "vertes" – comme les y engagent les gouvernements qui les renflouent depuis la crise financière de 2008. Le rapport de la FAO, L'Etat de l'insécurité alimentaire dans le monde (novembre 2008), note qu'avec l'amélioration du niveau de vie des pays émergents, des millions de personnes mangeront plus de viande. Ce qui nécessitera un bétail plus nombreux, buvant quantité d'eau, paissant sur des terres dévolues aux herbages – donc perdues pour les cultures vivrières. Ici encore, n'y a-t-il rien à faire ? Ou faut-il mener campagne pour que les Occidentaux contiennent leur "boulimie de viande", comme le préconise l'économiste Jeremy Rifkin ?
Autre remarque des experts de l'OCDE au Monde 2. Nous savons parfaitement que, par leurs vertus régénératrices, les écosystèmes nous sauvent d'une pollution terrestre accélérée et d'un appauvrissement général. Mais gouvernements et industriels, aux Etats-Unis comme dans les pays émergents, poursuivent encore des politiques irresponsables : subventions à l'agriculture intensive, aux pétroliers pollueurs, laisser-faire à l'emploi de produits chimiques, à la pêche industrielle – sans oublier les émissions massives de CO2. "Si aucune action nouvelle n'est entreprise, nous risquons de modifier de façon irréversible les conditions environnementales sur lesquelles repose le maintien de la prospérité économique" : les conclusions du rapport 2008 de l'OCDE sont encore plus inquiétantes que celles du rapport Stern (L'Economie du changement climatique, 2006), qui appelait à consacrer 1 % du PIB mondial à "décarboner" l'industrie. A nouveau, les politiques sont en cause. Pas le nombre d'habitants.
Frédéric Joignot
LE MONDE 2
09.01.09
*Les sautes d'humeur du «tapis roulant» des océans...*
***Le grand courant qui parcourt toutes les mers du globe est un élément essentiel du climat mondial.
Il s'agit d'un «tapis roulant» qui fait le tour du monde des océans. Erik Orsenna le raconte dans son Portrait du Gulf Stream, les chercheurs l'auscultent, tentent de le suivre à la trace, traquent chacun de ses soubresauts.
L'hiver dernier, cet incroyable courant marin, qui évolue en surface dans les mers chaudes avant de plonger dans les abysses lorsqu'il se frotte aux eaux froides des mers d'Irminger et du Labrador, leur a réservé une surprise.
Alors que depuis le début des années 2000, cette plongée ne dépassait pas les 1 000 mètres, le phénomène a subitement retrouvé, l'hiver dernier, le chemin des grands fonds, comme au bon vieux temps, atteignant 1 800 mètres au large du Labrador. À la fin des années 1980, lorsque les hivers étaient très rigoureux, marqués par des températures très basses et des vents très forts, le mélange hivernal descendait en effet jusqu'à des profondeurs supérieures à 2000 mètres.
«On ne s'y attendait absolument pas», raconte Virginie Thierry, chercheuse à l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer), qui a participé à une campagne de mesures dont les résultats ont été publiés dans le numéro de novembre de la revue Nature Geoscience. Un travail qui s'inscrit dans le cadre du projet Ovide mené par le Laboratoire de physique des océans (1). « En effet, l'indice NAO (North Atlantic Oscillation) qui nous permet de caractériser le temps en Atlantique Nord, était légèrement plus faible l'hiver dernier que lors de l'hiver 2006-2007 », explique-t-elle. Or, cette année-là, le plongeon du courant (la convection profonde en termes scientifiques) s'était limité à quelques centaines de mètres en dessous de la surface.
«On s'est donc rendu compte que si l'indice NAO était pertinent, il n'en était pas moins insuffisant»,poursuit Mme Thierry qui, avec ses collègues, est allée trouver les explications ailleurs.
«Glace de mer»
Deux se sont imposées : l'hiver beaucoup plus rigoureux qui a sévi sur l'Atlantique Nord l'an dernier par rapport à l'hiver 2006-2007 et une extension du phénomène dit de «glace de mer». La fonte massive des glaces de l'Arctique durant l'été 2007, probablement due au réchauffement climatique, a fait couler une grande quantité d'eau froide et peu salée à la surface de la mer du Labrador favorisant la formation de glace durant l'hiver 2007-2008.
Ces observations ont été possibles grâce au programme international Argo, auquel participe l'Ifremer. Celui-ci dispose depuis quelques années de quelque 3 000 flotteurs autonomes répartis dans tous les océans du monde. «La compréhension des phénomènes va nous permettre d'améliorer les modèles numériques actuels des océans et, dans un deuxième temps, ceux destinés aux prévisions à long terme», précise encore Virginie Thierry. Et ainsi, d'affiner un peu plus la compréhension des mécanismes permettant de relier la variabilité de la convection profonde à celle du tapis roulant océanique. L'une des grandes interrogations est bien sûr de savoir si le phénomène constaté l'hiver dernier va se reproduire cette année ou s'il n'est qu'un cas isolé.
La profondeur du plongeon effectué par le courant a un impact majeur sur le CO2 : plus les eaux froides s'enfoncent dans la mer, plus elles stockent de gaz carbonique précédemment capté dans l'atmosphère. Un stockage qui peut durer jusqu'à un millier d'années avant que le CO2 ne soit éventuellement relâché lorsque le courant remonte vers les eaux de surface. Le phénomène du tapis roulant, quant à lui, est un acteur essentiel du climat mondial : «il redistribue la chaleur entre les zones polaires et les zones équatoriales », souligne encore la chercheuse de l'Ifremer. «A priori, il n'est pas question que ce courant, dont fait partie le Gulf Stream s'arrête.» Mais ses évolutions ne sont pas sans conséquences.
(1) UMR 6523, CNRS/Ifremer/IRD/UBO
Marielle Court
Le Figaro
09/01/2009
Il s'agit d'un «tapis roulant» qui fait le tour du monde des océans. Erik Orsenna le raconte dans son Portrait du Gulf Stream, les chercheurs l'auscultent, tentent de le suivre à la trace, traquent chacun de ses soubresauts.
L'hiver dernier, cet incroyable courant marin, qui évolue en surface dans les mers chaudes avant de plonger dans les abysses lorsqu'il se frotte aux eaux froides des mers d'Irminger et du Labrador, leur a réservé une surprise.
Alors que depuis le début des années 2000, cette plongée ne dépassait pas les 1 000 mètres, le phénomène a subitement retrouvé, l'hiver dernier, le chemin des grands fonds, comme au bon vieux temps, atteignant 1 800 mètres au large du Labrador. À la fin des années 1980, lorsque les hivers étaient très rigoureux, marqués par des températures très basses et des vents très forts, le mélange hivernal descendait en effet jusqu'à des profondeurs supérieures à 2000 mètres.
«On ne s'y attendait absolument pas», raconte Virginie Thierry, chercheuse à l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer), qui a participé à une campagne de mesures dont les résultats ont été publiés dans le numéro de novembre de la revue Nature Geoscience. Un travail qui s'inscrit dans le cadre du projet Ovide mené par le Laboratoire de physique des océans (1). « En effet, l'indice NAO (North Atlantic Oscillation) qui nous permet de caractériser le temps en Atlantique Nord, était légèrement plus faible l'hiver dernier que lors de l'hiver 2006-2007 », explique-t-elle. Or, cette année-là, le plongeon du courant (la convection profonde en termes scientifiques) s'était limité à quelques centaines de mètres en dessous de la surface.
«On s'est donc rendu compte que si l'indice NAO était pertinent, il n'en était pas moins insuffisant»,poursuit Mme Thierry qui, avec ses collègues, est allée trouver les explications ailleurs.
«Glace de mer»
Deux se sont imposées : l'hiver beaucoup plus rigoureux qui a sévi sur l'Atlantique Nord l'an dernier par rapport à l'hiver 2006-2007 et une extension du phénomène dit de «glace de mer». La fonte massive des glaces de l'Arctique durant l'été 2007, probablement due au réchauffement climatique, a fait couler une grande quantité d'eau froide et peu salée à la surface de la mer du Labrador favorisant la formation de glace durant l'hiver 2007-2008.
Ces observations ont été possibles grâce au programme international Argo, auquel participe l'Ifremer. Celui-ci dispose depuis quelques années de quelque 3 000 flotteurs autonomes répartis dans tous les océans du monde. «La compréhension des phénomènes va nous permettre d'améliorer les modèles numériques actuels des océans et, dans un deuxième temps, ceux destinés aux prévisions à long terme», précise encore Virginie Thierry. Et ainsi, d'affiner un peu plus la compréhension des mécanismes permettant de relier la variabilité de la convection profonde à celle du tapis roulant océanique. L'une des grandes interrogations est bien sûr de savoir si le phénomène constaté l'hiver dernier va se reproduire cette année ou s'il n'est qu'un cas isolé.
La profondeur du plongeon effectué par le courant a un impact majeur sur le CO2 : plus les eaux froides s'enfoncent dans la mer, plus elles stockent de gaz carbonique précédemment capté dans l'atmosphère. Un stockage qui peut durer jusqu'à un millier d'années avant que le CO2 ne soit éventuellement relâché lorsque le courant remonte vers les eaux de surface. Le phénomène du tapis roulant, quant à lui, est un acteur essentiel du climat mondial : «il redistribue la chaleur entre les zones polaires et les zones équatoriales », souligne encore la chercheuse de l'Ifremer. «A priori, il n'est pas question que ce courant, dont fait partie le Gulf Stream s'arrête.» Mais ses évolutions ne sont pas sans conséquences.
(1) UMR 6523, CNRS/Ifremer/IRD/UBO
Marielle Court
Le Figaro
09/01/2009
vendredi 9 janvier 2009
***La Semaine du Développement Durable 2009***
***L’organisation de la Semaine du développement durable est pilotée par le ministère du Développement durable.
Cette opération a pour objectifs :
*D’expliciter auprès du grand public la notion de développement durable
*D’inciter le grand public à adopter des comportements quotidiens favorables au développement durable
*D’apporter au grand public des solutions concrètes de valoriser le Grenelle Environnement et les mesures qui en sont issues
La Semaine du développement durable se place, cette année encore, dans la ligne du Grenelle Environnement, qui donne un sens nouveau à cette opération : outre la nécessité de provoquer une prise de conscience, qui a désormais eu lieu en France, il est nécessaire de donner au citoyen les moyens d’agir concrètement en faveur du développement durable.
http://www.semainedudeveloppementdurable.gouv.fr
Bien à vous,
Morgane BRAVO
http://www.bravo-associatesw.eu
*Le Grenelle redescend sur terre*
***Finies les envolées lyriques sur la révolution écologique. Contrairement à sa présentation de la loi Grenelle I, en avril 2008, le ministre du Développement durable, Jean-Louis Borloo, s'est livré hier à une description rapide du Grenelle II.
Finies les envolées lyriques sur la révolution écologique. Contrairement à sa présentation de la loi Grenelle I, en avril 2008, le ministre du Développement durable, Jean-Louis Borloo, s'est livré hier à une description rapide du Grenelle II. Un dispositif qualifiée de « texte dense de 104 articles ». Sans référence à la croissance de 2,8 % avec 500 000 créations d'emplois promise l'an dernier, grâce à « une société économe en ressources naturelles ».
Où en est-on ? En octobre 2007, industriels, partenaires sociaux, associations et pouvoirs publics avaient défini des pistes pour concilier l'activité économique avec la protection de l'environnement. Leurs conclusions ont été reprises par la loi Grenelle I, qui devait être suivie de deux textes d'application, Grenelle II et III. En réalité, Grenelle I ne sera adoptée qu'à la fin janvier, et Grenelle III a été abandonnée au profit de mesures déjà intégrées au projet de loi de Finances 2009 (prêt à taux zéro pour les travaux d'isolation, etc.).
Quelles nouveautés ? En cas de chauffage collectif, des travaux d'économie d'énergie pourront être décidés par l'assemblée générale des copropriétaires, y compris sur des parties privatives aux frais du copropriétaire concerné. Autre mesure, l'interdiction de la publicité sur les pesticides. Le Grenelle II crée aussi un écolabel pour les produits de la pêche qui font l'objet d'une gestion durable, ainsi qu'un label pour l'autopartage.
Angeline Benoit
20Minutes
08.01.09
Finies les envolées lyriques sur la révolution écologique. Contrairement à sa présentation de la loi Grenelle I, en avril 2008, le ministre du Développement durable, Jean-Louis Borloo, s'est livré hier à une description rapide du Grenelle II. Un dispositif qualifiée de « texte dense de 104 articles ». Sans référence à la croissance de 2,8 % avec 500 000 créations d'emplois promise l'an dernier, grâce à « une société économe en ressources naturelles ».
Où en est-on ? En octobre 2007, industriels, partenaires sociaux, associations et pouvoirs publics avaient défini des pistes pour concilier l'activité économique avec la protection de l'environnement. Leurs conclusions ont été reprises par la loi Grenelle I, qui devait être suivie de deux textes d'application, Grenelle II et III. En réalité, Grenelle I ne sera adoptée qu'à la fin janvier, et Grenelle III a été abandonnée au profit de mesures déjà intégrées au projet de loi de Finances 2009 (prêt à taux zéro pour les travaux d'isolation, etc.).
Quelles nouveautés ? En cas de chauffage collectif, des travaux d'économie d'énergie pourront être décidés par l'assemblée générale des copropriétaires, y compris sur des parties privatives aux frais du copropriétaire concerné. Autre mesure, l'interdiction de la publicité sur les pesticides. Le Grenelle II crée aussi un écolabel pour les produits de la pêche qui font l'objet d'une gestion durable, ainsi qu'un label pour l'autopartage.
Angeline Benoit
20Minutes
08.01.09
***Grenelle 2 : Un engagement national pour l’environnement***
***Le projet de loi "Engagement national pour l’environnement", dit "Grenelle 2", a été présenté le 7 janvier en Conseil des ministres. Selon Jean-Louis Borloo, il constitue "la boîte à outils juridiques du Grenelle de l’environnement".
* * *
Le Grenelle de l'Environnement lancé en mai 2007 a pour objectif de faire progresser la démarche de mutation environnementale de la société française.
Après le vote à l’Assemblée nationale, en octobre 2008, de la loi Grenelle 1, la présentation du projet de loi « Engagement national pour l’environnement » (Grenelle 2) est une nouvelle étape dans la mise en œuvre législative du Grenelle Environnement.
Ce projet de loi concrétise différents objectifs du Grenelle : lutter contre le réchauffement climatique, protéger la biodiversité et relever le défi de la transition énergétique. Il offre ainsi de nouveaux outils juridiques et techniques aux acteurs de terrain, à commencer par les collectivités locales.
* * *
Les principaux points de ce projet :
Bâtiments et Urbanisme :
- améliorer la performance énergétique des bâtiments ;
- modifier le code de l’urbanisme pour limiter l'étalement urbain
Transports : favoriser le développement de transports collectifs urbains et périurbains et l’utilisation de moyens de transports durables.
Energie :
- renforcer la réduction de la consommation d’énergie et la prévention des émissions de gaz à effet de serre ;
- instauration des schémas régionaux du climat, de l’air et de l’énergie ;
- obligation d’un bilan ded émissions directes de gaz à effet de serre, pour les grandes entités publiques et privés.
Biodiversité :
- interdiction de la publicité sur les pesticides destination des jardiniers amateurs ;
- mise en place d’un dispositif de certification environnementale volontaire et gradué des exploitations agricoles jusqu’au niveau de haute valeur environnementale ;
- création de la « trame verte » et de la « trame bleue » qui sont des outils d’aménagement du territoire et favorisent la protection des espèces, des habitats, de l’eau et la biodiversité marine ;
Santé et gestion des déchets :
- renforcer les dispositifs face aux nuisance lumineuses, sonores, électromagnétiques et améliorer le cadre juridique dans la gestion de la vie des déchets.
- rendre obligatoire la surveillance de la qualité de l'air intérieur pour le propriétaire ou l'exploitant de lieux destinés à recevoir du public
Gouvernance :
- obligation à partier de 2011 d'afficher le « prix carbone » des produits en fonction des émissions de gaz à effet de serre générés par la fabrication ou la distribution
- réforme des enquêtes publiques et des études d’impact afin de clarifier les champs d’application.
* * *
Ce projet de loi va permettre d’adapter notre droit aux nouvelles exigences définies par le projet de loi de programme relatif à la mise en oeuvre du Grenelle de l’environnement et achèvera ainsi la traduction législative du Grenelle de l’environnement.
***En savoir plus :
Le guide simplifié des principales mesures...
***CABINET INTERNATIONAL :
"DEVELOPPEMENT DURABLE " du XXIe siècle! :
http://www.bravo-associatesw.eu
Je reste à votre disposition.
Bien à vous,
Morgane BRAVO
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******Halte à l'intox !!! : Roger KAROUTCHI******
***Demain, un journal publie comme par hasard, un sondage fait par internet (sic !) avec comme objectif de déstabiliser ma candidature aux régionales.
Une fois de plus, certains, inquiets de l'attachement et du soutien de la majorité d'entre vous à mon égard, se lancent dans la manipulation la plus intolérable et la plus inacceptable par rapport au vote sincère des adhérents que l'on cherche à influencer, à travestir, à dénaturer.
Ce n'est ni la première, ni probablement la dernière fois.
Que personne n'imagine me faire dévier de ma ligne de conduite depuis le début de cette campagne : une pleine confiance dans la clairvoyance des militants qui savent parfaitement qui a un projet pour la région, qui peut le mieux les rassembler et d'ici le vote de Mars 2010 qui peut les faire gagner en battant la gauche !!! Mon seul souhait c'est notre victoire !
Je sais que vous ne vous laisserez pas voler votre vote par ces méthodes scandaleuses.
Comme toujours, je fais une confiance totale en nos parlementaires, nos élus, nos cadres et tous nos adhérents. Comme toujours, vous pouvez compter sur ma détermination et mon engagement.
Amicalement à vous,
Roger Karoutchi
Une fois de plus, certains, inquiets de l'attachement et du soutien de la majorité d'entre vous à mon égard, se lancent dans la manipulation la plus intolérable et la plus inacceptable par rapport au vote sincère des adhérents que l'on cherche à influencer, à travestir, à dénaturer.
Ce n'est ni la première, ni probablement la dernière fois.
Que personne n'imagine me faire dévier de ma ligne de conduite depuis le début de cette campagne : une pleine confiance dans la clairvoyance des militants qui savent parfaitement qui a un projet pour la région, qui peut le mieux les rassembler et d'ici le vote de Mars 2010 qui peut les faire gagner en battant la gauche !!! Mon seul souhait c'est notre victoire !
Je sais que vous ne vous laisserez pas voler votre vote par ces méthodes scandaleuses.
Comme toujours, je fais une confiance totale en nos parlementaires, nos élus, nos cadres et tous nos adhérents. Comme toujours, vous pouvez compter sur ma détermination et mon engagement.
Amicalement à vous,
Roger Karoutchi
mercredi 7 janvier 2009
***EXCELLENTE ANNEE 2009! HAPPY NEW YEAR, FELIZ AÑO NUEVO, GUTES JAHR, BUON ANNO, BOM ANO, DOBRY ROK...***
***BRAVO & ASSOCIATES WORLDWIDE vous souhaitent une très bonne année 2009 pour vous et tous vos proches!
SANTE, AMOUR, BONHEUR...! Il faut "POSITIVER"!
***"Nous devons être le changement que nous voulons voir dans le monde " Gandhi ***
Ecologiquement votre.
Morgane BRAVO
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mardi 6 janvier 2009
Jean-Claude FONVIEILLE nous écrit : Nouveau concept hydraulique breveté "*
***Le concept :
Elaboration d'un nouveau concept hydraulique breveté ( Brevet français et Brevet international ) nommé << Station Hydraulique de Récupération de Gestion et de Distribution des Eaux Pluviales >> pour subvenir aux besoins en eau secondaire et en eau potable pour les : Partriculiers, Collectivités et communes afin de les commercialiser à l'international.
Ce nouveau concept sert à réguler ces eaux lors des précipitations météorologiques, il permet également de collecter les eaux souterraines par manque d'eau pluviale pour satisfaire aux besoins des usagers, et par surplus d'eau pluviale, il permet d'évacuer par infiltration vers les sous couches terrestres ces eaux pluviales.
*Pour ce faire j'ai sollicité les divers organismes publics pour bénéficier de soutiens techniques et financiers, en vain.
La seule et unique aide que je peux avoir est celle d'une école d'ingénieurs française à qui j'ai confié l'élaboration du prototype, vu que depuis trois ans je me suis investi personnellement et financièrement dans ce projet, aujourd'hui je ne peux plus financer le prototypage.
Mon concept a pour objectif de contribuer à limiter les inondations, les pollutions, la désertification, la malnutrition, l'exode, l'immigration, les catastrophes économiques, environnementales et humaines et également à développer des milliers d'emploi.
A savoir que je veux industrialiser et commercialiser ces Stations Hydrauliques à l'international vu la problématique hydraulique mondiale, les demandes qui m'ont été faites et les contacts internationaux que j'entretiens.
Jean-Claude FONVIEILLE
Direction, BAT-FON
***Si vous souhaitez aider M. FONVIEILLE : Soutiens techniques et financiers, Partenariat ou autre...
Merci de me contacter.***
Bien à vous,
Morgane BRAVO
http://www.bravo-associatesw.eu
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Elaboration d'un nouveau concept hydraulique breveté ( Brevet français et Brevet international ) nommé << Station Hydraulique de Récupération de Gestion et de Distribution des Eaux Pluviales >> pour subvenir aux besoins en eau secondaire et en eau potable pour les : Partriculiers, Collectivités et communes afin de les commercialiser à l'international.
Ce nouveau concept sert à réguler ces eaux lors des précipitations météorologiques, il permet également de collecter les eaux souterraines par manque d'eau pluviale pour satisfaire aux besoins des usagers, et par surplus d'eau pluviale, il permet d'évacuer par infiltration vers les sous couches terrestres ces eaux pluviales.
*Pour ce faire j'ai sollicité les divers organismes publics pour bénéficier de soutiens techniques et financiers, en vain.
La seule et unique aide que je peux avoir est celle d'une école d'ingénieurs française à qui j'ai confié l'élaboration du prototype, vu que depuis trois ans je me suis investi personnellement et financièrement dans ce projet, aujourd'hui je ne peux plus financer le prototypage.
Mon concept a pour objectif de contribuer à limiter les inondations, les pollutions, la désertification, la malnutrition, l'exode, l'immigration, les catastrophes économiques, environnementales et humaines et également à développer des milliers d'emploi.
A savoir que je veux industrialiser et commercialiser ces Stations Hydrauliques à l'international vu la problématique hydraulique mondiale, les demandes qui m'ont été faites et les contacts internationaux que j'entretiens.
Jean-Claude FONVIEILLE
Direction, BAT-FON
***Si vous souhaitez aider M. FONVIEILLE : Soutiens techniques et financiers, Partenariat ou autre...
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Morgane BRAVO
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lundi 5 janvier 2009
***2009-Nouveau : CABINET INTERNATIONAL "DEVELOPPEMENT DURABLE"***UE
*Groenland : le développement au détriment du climat*
***Une réalisation titanesque d'environ 3 milliards d'euros d'investissement, qui nécessitera le travail de 5 000 ouvriers, sans doute polonais et chinois, pour le chantier, sur une île qui ne compte que 56 000 habitants. Mais un autre défi est bien plus pressant, et délicat : avec cette usine, le Groenland, aujourd'hui dans le camp des victimes du réchauffement climatique (fonte de la calotte et des glaciers, bouleversement de la culture traditionnelle inuit), rejoindra celui des pollueurs. "Nous allons devenir une partie du problème. Je préférerais que l'on soit une partie de la solution", lance Aqqaluk Lynge, président groenlandais du Conseil circumpolaire inuit.
RÊVES D'INDÉPENDANCE
Le Danemark, qui accueillera dans un an la conférence de l'après-Kyoto, COP 15, est embarrassé. Lors de la signature du protocole de Kyoto, le Danemark, qui devait baisser ses rejets de 21 %, avait négocié un accord spécial pour le Groenland, de 8 % seulement. "Nous leur reconnaissons le droit de se développer. Pour la suite, ce n'est pas à nous de leur dire ce qu'ils doivent faire", souligne Tore Keller, porte-parole du ministère danois du climat. Les Danois attendent maintenant le plan climat que doit présenter le Groenland dans les semaines à venir.
Ancienne députée, Ellen Christoffersen, aujourd'hui porte-parole de Greenland Development, agence du gouvernement autonome groenlandais qui coordonne les négociations avec Alcoa, admet que la question est difficile : "Je suis contente de ne plus être députée et de ne pas avoir à voter là-dessus." La production d'aluminium est très polluante et la discussion a, jusqu'à présent, surtout montré les lacunes du Groenland. Alors que le pays vient de voter, le 25 novembre 2008, en faveur d'une autonomie élargie vis-à-vis du Danemark, il ne dispose toujours d'aucune stratégie climatique. Dès aujourd'hui, "le Groenland n'arrive pas à respecter la baisse de 8 % de ses rejets de gaz à effet de serre", note le journal Sermitsiaq. La tâche se compliquera encore si les rêves groenlandais se concrétisent. "L'usine d'aluminium, à elle seule, augmenterait de 75 % les rejets groenlandais de gaz à effet de serre", ajoute le journal.
"C'est vrai, concède Per Berthelsen, ministre groenlandais des finances et des affaires étrangères. Mais l'industrie de la pêche, qui représente 90 % de nos exportations, est vulnérable à cause du changement climatique. Il faut que l'on trouve des sources de revenus à terre. C'est pour cela que l'on attend beaucoup d'Alcoa. Si cela marche, les revenus fiscaux s'élèveront à 200 millions de couronnes (27 millions d'euros) par an dès 2011." Une manne importante pour financer les rêves d'indépendance du Groenland. "Il faut voir cette production d'aluminium d'un point de vue global, note Kaj Kleist, directeur de cabinet du premier ministre groenlandais. Ailleurs dans le monde, ils choisissent du charbon ou du gaz naturel pour produire de l'aluminium, ici au moins, on utilisera une énergie verte avec deux usines hydroélectriques pour produire cet aluminium." Ce qui, selon lui, produirait huit à neuf fois moins de gaz à effet de serre que les usines alimentées au charbon, comme en Chine, ou au gaz naturel comme au Moyen-Orient. "Même si l'on augmente le niveau de rejets de gaz carbonique localement, poursuit M. Kleist, on aide le monde avec cet aluminium qui est demandé."
Kim Kielsen, ministre groenlandais des ressources, est tout aussi décidé : "Nous devons pouvoir nous développer." Selon lui, les contraintes climatiques ne doivent pas être un frein pour le Groenland.
Olivier Truc
Article paru dans l'édition du 06.01.09.
Une réalisation titanesque d'environ 3 milliards d'euros d'investissement, qui nécessitera le travail de 5 000 ouvriers, sans doute polonais et chinois, pour le chantier, sur une île qui ne compte que 56 000 habitants. Mais un autre défi est bien plus pressant, et délicat : avec cette usine, le Groenland, aujourd'hui dans le camp des victimes du réchauffement climatique (fonte de la calotte et des glaciers, bouleversement de la culture traditionnelle inuit), rejoindra celui des pollueurs. "Nous allons devenir une partie du problème. Je préférerais que l'on soit une partie de la solution", lance Aqqaluk Lynge, président groenlandais du Conseil circumpolaire inuit.
RÊVES D'INDÉPENDANCE
Le Danemark, qui accueillera dans un an la conférence de l'après-Kyoto, COP 15, est embarrassé. Lors de la signature du protocole de Kyoto, le Danemark, qui devait baisser ses rejets de 21 %, avait négocié un accord spécial pour le Groenland, de 8 % seulement. "Nous leur reconnaissons le droit de se développer. Pour la suite, ce n'est pas à nous de leur dire ce qu'ils doivent faire", souligne Tore Keller, porte-parole du ministère danois du climat. Les Danois attendent maintenant le plan climat que doit présenter le Groenland dans les semaines à venir.
Ancienne députée, Ellen Christoffersen, aujourd'hui porte-parole de Greenland Development, agence du gouvernement autonome groenlandais qui coordonne les négociations avec Alcoa, admet que la question est difficile : "Je suis contente de ne plus être députée et de ne pas avoir à voter là-dessus." La production d'aluminium est très polluante et la discussion a, jusqu'à présent, surtout montré les lacunes du Groenland. Alors que le pays vient de voter, le 25 novembre 2008, en faveur d'une autonomie élargie vis-à-vis du Danemark, il ne dispose toujours d'aucune stratégie climatique. Dès aujourd'hui, "le Groenland n'arrive pas à respecter la baisse de 8 % de ses rejets de gaz à effet de serre", note le journal Sermitsiaq. La tâche se compliquera encore si les rêves groenlandais se concrétisent. "L'usine d'aluminium, à elle seule, augmenterait de 75 % les rejets groenlandais de gaz à effet de serre", ajoute le journal.
"C'est vrai, concède Per Berthelsen, ministre groenlandais des finances et des affaires étrangères. Mais l'industrie de la pêche, qui représente 90 % de nos exportations, est vulnérable à cause du changement climatique. Il faut que l'on trouve des sources de revenus à terre. C'est pour cela que l'on attend beaucoup d'Alcoa. Si cela marche, les revenus fiscaux s'élèveront à 200 millions de couronnes (27 millions d'euros) par an dès 2011." Une manne importante pour financer les rêves d'indépendance du Groenland. "Il faut voir cette production d'aluminium d'un point de vue global, note Kaj Kleist, directeur de cabinet du premier ministre groenlandais. Ailleurs dans le monde, ils choisissent du charbon ou du gaz naturel pour produire de l'aluminium, ici au moins, on utilisera une énergie verte avec deux usines hydroélectriques pour produire cet aluminium." Ce qui, selon lui, produirait huit à neuf fois moins de gaz à effet de serre que les usines alimentées au charbon, comme en Chine, ou au gaz naturel comme au Moyen-Orient. "Même si l'on augmente le niveau de rejets de gaz carbonique localement, poursuit M. Kleist, on aide le monde avec cet aluminium qui est demandé."
Kim Kielsen, ministre groenlandais des ressources, est tout aussi décidé : "Nous devons pouvoir nous développer." Selon lui, les contraintes climatiques ne doivent pas être un frein pour le Groenland.
NUUK (GROENLAND) ENVOYÉ SPÉCIAL
Olivier Truc
Le Monde
06.01.09.
RÊVES D'INDÉPENDANCE
Le Danemark, qui accueillera dans un an la conférence de l'après-Kyoto, COP 15, est embarrassé. Lors de la signature du protocole de Kyoto, le Danemark, qui devait baisser ses rejets de 21 %, avait négocié un accord spécial pour le Groenland, de 8 % seulement. "Nous leur reconnaissons le droit de se développer. Pour la suite, ce n'est pas à nous de leur dire ce qu'ils doivent faire", souligne Tore Keller, porte-parole du ministère danois du climat. Les Danois attendent maintenant le plan climat que doit présenter le Groenland dans les semaines à venir.
Ancienne députée, Ellen Christoffersen, aujourd'hui porte-parole de Greenland Development, agence du gouvernement autonome groenlandais qui coordonne les négociations avec Alcoa, admet que la question est difficile : "Je suis contente de ne plus être députée et de ne pas avoir à voter là-dessus." La production d'aluminium est très polluante et la discussion a, jusqu'à présent, surtout montré les lacunes du Groenland. Alors que le pays vient de voter, le 25 novembre 2008, en faveur d'une autonomie élargie vis-à-vis du Danemark, il ne dispose toujours d'aucune stratégie climatique. Dès aujourd'hui, "le Groenland n'arrive pas à respecter la baisse de 8 % de ses rejets de gaz à effet de serre", note le journal Sermitsiaq. La tâche se compliquera encore si les rêves groenlandais se concrétisent. "L'usine d'aluminium, à elle seule, augmenterait de 75 % les rejets groenlandais de gaz à effet de serre", ajoute le journal.
"C'est vrai, concède Per Berthelsen, ministre groenlandais des finances et des affaires étrangères. Mais l'industrie de la pêche, qui représente 90 % de nos exportations, est vulnérable à cause du changement climatique. Il faut que l'on trouve des sources de revenus à terre. C'est pour cela que l'on attend beaucoup d'Alcoa. Si cela marche, les revenus fiscaux s'élèveront à 200 millions de couronnes (27 millions d'euros) par an dès 2011." Une manne importante pour financer les rêves d'indépendance du Groenland. "Il faut voir cette production d'aluminium d'un point de vue global, note Kaj Kleist, directeur de cabinet du premier ministre groenlandais. Ailleurs dans le monde, ils choisissent du charbon ou du gaz naturel pour produire de l'aluminium, ici au moins, on utilisera une énergie verte avec deux usines hydroélectriques pour produire cet aluminium." Ce qui, selon lui, produirait huit à neuf fois moins de gaz à effet de serre que les usines alimentées au charbon, comme en Chine, ou au gaz naturel comme au Moyen-Orient. "Même si l'on augmente le niveau de rejets de gaz carbonique localement, poursuit M. Kleist, on aide le monde avec cet aluminium qui est demandé."
Kim Kielsen, ministre groenlandais des ressources, est tout aussi décidé : "Nous devons pouvoir nous développer." Selon lui, les contraintes climatiques ne doivent pas être un frein pour le Groenland.
Olivier Truc
Article paru dans l'édition du 06.01.09.
Une réalisation titanesque d'environ 3 milliards d'euros d'investissement, qui nécessitera le travail de 5 000 ouvriers, sans doute polonais et chinois, pour le chantier, sur une île qui ne compte que 56 000 habitants. Mais un autre défi est bien plus pressant, et délicat : avec cette usine, le Groenland, aujourd'hui dans le camp des victimes du réchauffement climatique (fonte de la calotte et des glaciers, bouleversement de la culture traditionnelle inuit), rejoindra celui des pollueurs. "Nous allons devenir une partie du problème. Je préférerais que l'on soit une partie de la solution", lance Aqqaluk Lynge, président groenlandais du Conseil circumpolaire inuit.
RÊVES D'INDÉPENDANCE
Le Danemark, qui accueillera dans un an la conférence de l'après-Kyoto, COP 15, est embarrassé. Lors de la signature du protocole de Kyoto, le Danemark, qui devait baisser ses rejets de 21 %, avait négocié un accord spécial pour le Groenland, de 8 % seulement. "Nous leur reconnaissons le droit de se développer. Pour la suite, ce n'est pas à nous de leur dire ce qu'ils doivent faire", souligne Tore Keller, porte-parole du ministère danois du climat. Les Danois attendent maintenant le plan climat que doit présenter le Groenland dans les semaines à venir.
Ancienne députée, Ellen Christoffersen, aujourd'hui porte-parole de Greenland Development, agence du gouvernement autonome groenlandais qui coordonne les négociations avec Alcoa, admet que la question est difficile : "Je suis contente de ne plus être députée et de ne pas avoir à voter là-dessus." La production d'aluminium est très polluante et la discussion a, jusqu'à présent, surtout montré les lacunes du Groenland. Alors que le pays vient de voter, le 25 novembre 2008, en faveur d'une autonomie élargie vis-à-vis du Danemark, il ne dispose toujours d'aucune stratégie climatique. Dès aujourd'hui, "le Groenland n'arrive pas à respecter la baisse de 8 % de ses rejets de gaz à effet de serre", note le journal Sermitsiaq. La tâche se compliquera encore si les rêves groenlandais se concrétisent. "L'usine d'aluminium, à elle seule, augmenterait de 75 % les rejets groenlandais de gaz à effet de serre", ajoute le journal.
"C'est vrai, concède Per Berthelsen, ministre groenlandais des finances et des affaires étrangères. Mais l'industrie de la pêche, qui représente 90 % de nos exportations, est vulnérable à cause du changement climatique. Il faut que l'on trouve des sources de revenus à terre. C'est pour cela que l'on attend beaucoup d'Alcoa. Si cela marche, les revenus fiscaux s'élèveront à 200 millions de couronnes (27 millions d'euros) par an dès 2011." Une manne importante pour financer les rêves d'indépendance du Groenland. "Il faut voir cette production d'aluminium d'un point de vue global, note Kaj Kleist, directeur de cabinet du premier ministre groenlandais. Ailleurs dans le monde, ils choisissent du charbon ou du gaz naturel pour produire de l'aluminium, ici au moins, on utilisera une énergie verte avec deux usines hydroélectriques pour produire cet aluminium." Ce qui, selon lui, produirait huit à neuf fois moins de gaz à effet de serre que les usines alimentées au charbon, comme en Chine, ou au gaz naturel comme au Moyen-Orient. "Même si l'on augmente le niveau de rejets de gaz carbonique localement, poursuit M. Kleist, on aide le monde avec cet aluminium qui est demandé."
Kim Kielsen, ministre groenlandais des ressources, est tout aussi décidé : "Nous devons pouvoir nous développer." Selon lui, les contraintes climatiques ne doivent pas être un frein pour le Groenland.
NUUK (GROENLAND) ENVOYÉ SPÉCIAL
Olivier Truc
Le Monde
06.01.09.
***Hervé Novelli présente ses voeux 2009 : devenir auto-entrepreneur ***
***Il vous rappelle que dès le 1er janvier 2009, vous pourrez devenir auto-entrepreneur en vous déclarant sur le site www.lautoentrepreneur.fr
dimanche 4 janvier 2009
*Remise du Prix "Entreprise de développement durable"*
***Cent-quatre entreprises ont reçu le Prix "Entreprise de développement durable", lors d'une cérémonie organisée pour la première fois samedi à Hanoi par le ministère de l'Industrie et du Commerce et de l'Institut national de Politique et d'Administration de Hô Chi Minh.
Le président Nguyên Minh Triêt y a envoyé une lettre de félicitations.
On a vu à cette manifestation la présence, entre autres, de Mme Ha Thi Khiêt, présidente du Département de sensibilisation auprès des masses du CC du PCV; de Trân Van Hang, président du Département des relations extérieures du CC du PCV.
Ces entreprises récipiendaires ont satifait aux critères : ayant une recette annuelle de 100 milliards de dôngs au moins, une croissance annuelle élevée, quittes de toutes dettes ou d'impôts et passant des contrats d'assurance pour au moins 50 employés.
Vietnam News Agency
Hanoi
3 janvier (AVI)
Le président Nguyên Minh Triêt y a envoyé une lettre de félicitations.
On a vu à cette manifestation la présence, entre autres, de Mme Ha Thi Khiêt, présidente du Département de sensibilisation auprès des masses du CC du PCV; de Trân Van Hang, président du Département des relations extérieures du CC du PCV.
Ces entreprises récipiendaires ont satifait aux critères : ayant une recette annuelle de 100 milliards de dôngs au moins, une croissance annuelle élevée, quittes de toutes dettes ou d'impôts et passant des contrats d'assurance pour au moins 50 employés.
Vietnam News Agency
Hanoi
3 janvier (AVI)
*Salon PRODURABLE 2009, le salon professionnel pour les acteurs du développement durable et de la RSE*
***2 journées de conférences et d’exposition, les 25 et 26 mars 2009, à l’Espace Grande Arche – Paris La Défense
Les nouveautés de PRODURABLE 2009 :
1-Une DIMENSION INTERNATIONALE : au travers de 2 grands débats, l’objectif est d’accueillir des témoins internationaux pour mettre en perspective la RSE européenne, et replacer les enjeux dans le contexte de l’economie mondiale.
2-Un programme dédié “TERRITOIRES DURABLES” : moteur de la mise en pratique des mesures issues du Grenelle 1, les Territoires seront à l’honneur sur PRODURABLES 2009
3 -Un trophée: La ETHICAL ACADEMY: Elle récompensera un homme ou une femme qui aura fait progresser son entreprise sur le terrain de la Responsabilité (environnement / Social / Ethique/ Gouvernance)
4 - La Market Place des MEILLEURES PRATIQUES: quelques grands groupes pionniers réunis pour partager et faire partager leurs meilleures pratiques
7 000 visiteurs professionnels attendus !
*GAZ : La Charte européenne de l'énergie*
***Voici les principaux points de la Charte européenne de l'énergie :
La Charte de l'énergie, évoquée dans le conflit gazier entre la Russie et l'Ukraine, à été adopté en 1991, à la sortie de la guerre froide, par 51 Etats pour faciliter la coopération dans le domaine de l'énergie avec les pays d'Europe de l'Est et de l'ex-URSS.
Le traité sur la Charte, signé depuis 1994 par 49 pays et l'Union européenne, mais jamais ratifié par la Russie, vise à améliorer la sécurité des approvisionnements énergétiques et à optimiser la production, le transport et la distribution de l'énergie.
Il fixe des procédures strictes pour le règlement des différends entre les Etats ainsi qu'entre les Etats et des entreprises. Le traité reconnaît clairement les droits souverains des Etats sur leurs ressources énergétiques.
Le commerce des produits énergétiques entre les parties contractantes est soumis aux règles du GATT (Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce). Cela signifie que les pays signataires doivent appliquer ces règles au commerce des matières et des produits énergétiques, même s'ils ne font pas partie du GATT ou de l'Organisation mondiale du commerce (OMC).
Le traité oblige également chaque partie à faciliter le transit des matières et produits énergétiques sans distinction quant à leur origine ou destination et interdit de l'interrompre ou de le réduire en cas de litige sur les modalités de transit.
NOUVELOBS.COM
03.01.2009 |
La Charte de l'énergie, évoquée dans le conflit gazier entre la Russie et l'Ukraine, à été adopté en 1991, à la sortie de la guerre froide, par 51 Etats pour faciliter la coopération dans le domaine de l'énergie avec les pays d'Europe de l'Est et de l'ex-URSS.
Le traité sur la Charte, signé depuis 1994 par 49 pays et l'Union européenne, mais jamais ratifié par la Russie, vise à améliorer la sécurité des approvisionnements énergétiques et à optimiser la production, le transport et la distribution de l'énergie.
Il fixe des procédures strictes pour le règlement des différends entre les Etats ainsi qu'entre les Etats et des entreprises. Le traité reconnaît clairement les droits souverains des Etats sur leurs ressources énergétiques.
Le commerce des produits énergétiques entre les parties contractantes est soumis aux règles du GATT (Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce). Cela signifie que les pays signataires doivent appliquer ces règles au commerce des matières et des produits énergétiques, même s'ils ne font pas partie du GATT ou de l'Organisation mondiale du commerce (OMC).
Le traité oblige également chaque partie à faciliter le transit des matières et produits énergétiques sans distinction quant à leur origine ou destination et interdit de l'interrompre ou de le réduire en cas de litige sur les modalités de transit.
NOUVELOBS.COM
03.01.2009 |
samedi 3 janvier 2009
*L'aviation teste les vertus des biocarburants...*
***Un Boeing 747 d'Air New Zealand (ANZ) a été le premier avion à voler, mardi 30 décembre, avec un mélange de kérosène et de biocarburant qualifié de "deuxième génération". Parti de l'aéroport international d'Auckland, le gros-porteur y est revenu sans encombre après un vol expérimental de deux heures, au cours duquel l'un de ses quatre moteurs a brûlé un carburant composé à 50 % de diester tiré d'huile de jatropha.
Cet essai vise à déterminer si cette plante pourra un jour se substituer pour partie au pétrole comme source de carburant aérien. Conduit par ANZ, en lien avec Boeing et Rolls-Royce, il s'inscrit dans une politique plus générale de l'aviation civile visant à trouver des alternatives au carburant traditionnel, le Jet-A1, accusé comme les autres hydrocarbures de concourir aux émissions de gaz à effet de serre et d'être, de plus, soumis aux cours erratiques du pétrole.
Pour l'heure, le transport aérien ne contribue qu'à hauteur de 2 % à 3 % aux émissions de CO2, mais des projections de la Commission européenne tablent sur une augmentation de 90 % du trafic d'ici à 2020. L'Association internationale du transport aérien (IATA), qui représente 230 compagnies aériennes, a fixé un objectif d'introduction de 10 % de biocarburants dans la consommation des flottes d'ici à 2017. Les compagnies aériennes sont conscientes des limites des agrocarburants de première génération (tirés de la canne à sucre, du soja, du colza ou du maïs) : certains gèlent à des températures trop élevées ; leur culture est accusée d'empiéter sur les terres arables destinées à l'alimentation, de contribuer à la crise alimentaire en gonflant les cours des matières premières et d'encourager la déforestation.
Air New Zealand souligne donc que son essai devait respecter trois critères "non négociables" : la source du carburant ne devait pas entrer en compétition avec des cultures alimentaires ; l'utilisation du carburant ne devait imposer aucune modification technique sur les appareils ; il devait être compétitif avec le kérosène et immédiatement disponible.
L'huile utilisée a été récoltée en Inde, au Malawi, au Mozambique et en Tanzanie. La plante, originaire d'Amérique du Sud, peut être cultivée sur des sols arides, ses graines ne sont pas comestibles, si bien que sa culture pourrait ne pas entrer en compétition avec l'agriculture alimentaire. L'Inde mise déjà sur le jatropha pour propulser une partie des camions qui sillonnent le sous-continent : 7,4 millions d'hectares pousseraient déjà près des grandes voies de communication et un plan prévoirait de passer à 12 millions d'hectares d'ici à 2012.
Mais il faudra plusieurs années d'expertises avant que l'huile de jatropha obtienne les certifications nécessaires à son utilisation en vol commercial. Et un des manageurs d'Air New Zealand a estimé que la compagnie ne pourrait pas s'assurer un approvisionnement pour l'ensemble de ses vols avant 2013.
Le jatropha semble certes prometteur : ses graines peuvent contenir jusqu'à 40 % d'huile et on évoque des niveaux de production de 2 tonnes par hectare - de quoi propulser un 747 sur plus de 100 km. Mais des essais ont révélé que les rendements pouvaient être décevants et certains agriculteurs - au Ghana, notamment - ont montré des réticences à se lancer dans une production à forte main-d'oeuvre dont le débouché est mal assuré et qui les rendrait financièrement dépendants des raffineurs. En outre, certains chercheurs soulignent la toxicité de la plante, qui pourrait avoir un impact sanitaire.
Le jatropha n'est pas le seul biocarburant dans la ligne de mire de l'aviation. En février 2008, Boeing et Virgin Atlantic avaient effectué un vol d'essai avec un mélange comprenant de l'huile de palmier (babassu) et de noix de coco. Les défenseurs de l'environnement avaient critiqué un "coup de pub", arguant que les quantités nécessaires aux flottes aériennes ne pourraient pas être fournies par cette forme de sylviculture. Ils réclamaient plutôt une réduction du trafic aérien.
Les algues seront-elles plus vertueuses ? Enviro.aero, un centre de réflexion mis en place par l'industrie aéronautique, estime que leur culture, en bassin, pourrait ne nécessiter "que" l'équivalent de la surface de la Belgique pour répondre aux besoins de l'ensemble de la flotte aérienne mondiale. Le 7 janvier, un 737 de Continental Airlines doit effectuer un vol d'essai avec un moteur alimenté avec 50 % d'huile d'algues...
Hervé Morin
Le Monde
03.01.09.
Cet essai vise à déterminer si cette plante pourra un jour se substituer pour partie au pétrole comme source de carburant aérien. Conduit par ANZ, en lien avec Boeing et Rolls-Royce, il s'inscrit dans une politique plus générale de l'aviation civile visant à trouver des alternatives au carburant traditionnel, le Jet-A1, accusé comme les autres hydrocarbures de concourir aux émissions de gaz à effet de serre et d'être, de plus, soumis aux cours erratiques du pétrole.
Pour l'heure, le transport aérien ne contribue qu'à hauteur de 2 % à 3 % aux émissions de CO2, mais des projections de la Commission européenne tablent sur une augmentation de 90 % du trafic d'ici à 2020. L'Association internationale du transport aérien (IATA), qui représente 230 compagnies aériennes, a fixé un objectif d'introduction de 10 % de biocarburants dans la consommation des flottes d'ici à 2017. Les compagnies aériennes sont conscientes des limites des agrocarburants de première génération (tirés de la canne à sucre, du soja, du colza ou du maïs) : certains gèlent à des températures trop élevées ; leur culture est accusée d'empiéter sur les terres arables destinées à l'alimentation, de contribuer à la crise alimentaire en gonflant les cours des matières premières et d'encourager la déforestation.
Air New Zealand souligne donc que son essai devait respecter trois critères "non négociables" : la source du carburant ne devait pas entrer en compétition avec des cultures alimentaires ; l'utilisation du carburant ne devait imposer aucune modification technique sur les appareils ; il devait être compétitif avec le kérosène et immédiatement disponible.
L'huile utilisée a été récoltée en Inde, au Malawi, au Mozambique et en Tanzanie. La plante, originaire d'Amérique du Sud, peut être cultivée sur des sols arides, ses graines ne sont pas comestibles, si bien que sa culture pourrait ne pas entrer en compétition avec l'agriculture alimentaire. L'Inde mise déjà sur le jatropha pour propulser une partie des camions qui sillonnent le sous-continent : 7,4 millions d'hectares pousseraient déjà près des grandes voies de communication et un plan prévoirait de passer à 12 millions d'hectares d'ici à 2012.
Mais il faudra plusieurs années d'expertises avant que l'huile de jatropha obtienne les certifications nécessaires à son utilisation en vol commercial. Et un des manageurs d'Air New Zealand a estimé que la compagnie ne pourrait pas s'assurer un approvisionnement pour l'ensemble de ses vols avant 2013.
Le jatropha semble certes prometteur : ses graines peuvent contenir jusqu'à 40 % d'huile et on évoque des niveaux de production de 2 tonnes par hectare - de quoi propulser un 747 sur plus de 100 km. Mais des essais ont révélé que les rendements pouvaient être décevants et certains agriculteurs - au Ghana, notamment - ont montré des réticences à se lancer dans une production à forte main-d'oeuvre dont le débouché est mal assuré et qui les rendrait financièrement dépendants des raffineurs. En outre, certains chercheurs soulignent la toxicité de la plante, qui pourrait avoir un impact sanitaire.
Le jatropha n'est pas le seul biocarburant dans la ligne de mire de l'aviation. En février 2008, Boeing et Virgin Atlantic avaient effectué un vol d'essai avec un mélange comprenant de l'huile de palmier (babassu) et de noix de coco. Les défenseurs de l'environnement avaient critiqué un "coup de pub", arguant que les quantités nécessaires aux flottes aériennes ne pourraient pas être fournies par cette forme de sylviculture. Ils réclamaient plutôt une réduction du trafic aérien.
Les algues seront-elles plus vertueuses ? Enviro.aero, un centre de réflexion mis en place par l'industrie aéronautique, estime que leur culture, en bassin, pourrait ne nécessiter "que" l'équivalent de la surface de la Belgique pour répondre aux besoins de l'ensemble de la flotte aérienne mondiale. Le 7 janvier, un 737 de Continental Airlines doit effectuer un vol d'essai avec un moteur alimenté avec 50 % d'huile d'algues...
Hervé Morin
Le Monde
03.01.09.
*Un logiciel pour concevoir en 3D sa maison écologique*
***Concevoir, rénover ou aménager une «maison verte» demande à la fois un minimum de connaissance en architecture classique mais aussi d'accéder aux bases de données qui répertorie les matériaux et les technologies écologiques. Un logiciel* vient de sortir proposant différant modèles d'habitations réalisés par des architectes mais aussi une bibliothèque de 700 000 textures et objets de tous styles permettant de personnaliser les 6 500 plans en 2D et en 3D de séjours, chambres, cuisines, etc.
Un estimateur de coût permet de mieux évaluer son projet, le budget restant souvent la clé majeure de la réussite de l'aménagement comme de la décoration. Un guide pratique de l'éco-construction aide à mieux comprendre les enjeux du développement durable et des énergies renouvelables, livre quelques trucs et astuces pour économiser l'énergie.
* Ma maison écologique 3D , éditions Micro Application, DVD-ROM PC, 39,95 €.
Thierry Vigoureux
Le Figaro
02/01/2009
*5ème Assises du Développement Durable : Du 19/01/2009 au 21/01/2009 à Lyon*
***La Région Rhône-Alpes s'est engagée à placer le Développement Durable au coeur de ses politiques. Elle va accueillir à Lyon, les 19, 20 et 21 janvier 2009, les 5e Assises Nationales du Développement Durable en collaboration avec le Grand Lyon et la Ville de Lyon. Ce temps fort sera l'occasion d'échanger autour du thème "Trouvons la richesse, qu'est-ce qui compte vraiment pour vous ?"
Face à la complexité des questions et aux contradictions posées à la fois par les crises climatiques, économiques, sociales et géopolitiques, ces Assises entendent démontrer que les perspectives existent pour une sortie par le haut. Elles seront structurées pour une montée en puissance sur 3 jours et en 3 temps : état des lieux, interrogations, préconisations, et reposeront sur 3 axes : changeons de cap, changeons de repères et changeons d'échelle.
Renseignements : Pour vous accueillir, des lieux emblématiques de rencontres ont été choisi en plein coeur de la Ville de Lyon : l'Opéra de Lyon, la Bourse du Travail, la Chambre de Commerce et d'industrie, la péniche "la Plateforme" et la Chapelle de la Trinité.
Pour en savoir plus, rendez-vous sur l'espace internet des 5e Assises !
Site internet : http://www.rhonealpes.fr/299-5e-assises-nationales.htm
jeudi 1 janvier 2009
***Les voeux du Président...***
***"Mes chers compatriotes,
L'année 2008 s'achève. Elle a été rude. C'est la raison pour laquelle je veux penser d'abord à ceux que la vie a durement éprouvés, à ceux qui ont perdu leur emploi sans y être pour quoi que ce soit, à ceux qui sont victimes d'injustice, à ceux qui doivent affronter l'absence d'un être cher.
Je veux penser à nos soldats qui en ce moment même risquent leur vie pour notre sécurité et pour la paix. Je veux penser à leurs familles qui vivent douloureusement cette séparation. Et plus encore à ceux qui pleurent un fils, un mari, un fiancé, un père.
Pour tous les Français, cette année a été difficile. La crise économique et financière mondiale est venue ajouter son lot de peines et de souffrances. Chacun d'entre vous en subit les conséquences.
Face à cette crise je mesure la responsabilité qui est la mienne. Cette responsabilité je l'assumerai pour que tous ceux qui en ont besoin soient protégés par l'Etat et que notre pays sorte plus fort de cette épreuve.
Depuis que les difficultés sont apparues je vous ai toujours dit la vérité et j'ai agi. C'était mon devoir.
Le pire aurait été que, dans cette situation, chaque pays décide sans se préoccuper des autres. Les initiatives que j'ai prises au nom de la présidence française de l'Union européenne pour coordonner l'action de tous les Européens et pour réunir les chefs d'État des vingt plus grandes puissances mondiales à Washington, ont permis d'éviter que le monde s'engage sur la pente du chacun pour soi qui aurait été fatale. De même, l'immobilisme serait une faute.
J'ai promis que les mêmes causes ne produiraient plus les mêmes effets. La France a exigé des changements pour moraliser le capitalisme, promouvoir l'entrepreneur sur le spéculateur, sanctionner les excès inacceptables qui vous ont scandalisés à juste titre, pour redonner à la dimension humaine toute sa place dans l'économie. Nous obtiendrons des résultats lors du prochain sommet de Londres le 2 avril.
Dans une période de crise comme le monde n'en avait pas connu depuis bien longtemps, j'ai essayé de changer l'Europe. Depuis toujours j'ai la conviction que l'Europe ne doit pas subir mais agir et protéger. Avec la réponse commune à la crise financière, la résolution de la crise géorgienne, la création de l'Union pour la Méditerranée, l'accord sur le climat et l'énergie, la preuve est faite désormais que c'est possible. Ce n'était qu'un premier pas. Il faut continuer car je reste persuadé que le monde a besoin d'une Europe forte, indépendante, imaginative.
Les difficultés qui nous attendent en 2009 seront grandes. J'en suis pleinement conscient. Je suis plus décidé que jamais à y faire face, avec le souci de la justice, avec l'obsession d'obtenir des résultats. Après avoir préservé les économies de chacun grâce au plan de sauvetage des banques, ce sont les emplois de tous qu'il faut désormais sauver. Le plan de relance massif de l'investissement de 26 milliards d'euros qui a été décidé y contribuera. C'est un effort considérable. Des mesures ont été arrêtées pour sauver notre industrie automobile, en contrepartie de l'engagement des constructeurs de ne plus délocaliser leur production. D'autres initiatives seront prises avec le fonds souverain dont nous nous sommes dotés pour préserver notre tissu industriel.
Nous serons pragmatiques, attentifs, réactifs et s'il faut faire davantage, nous le ferons mais en gardant notre sang froid.
Les difficultés, mes chers compatriotes, nous avons les moyens de les affronter.
A condition d'être solidaires les uns des autres. Je ne laisserai pas les plus fragiles se débattre seuls dans les pires difficultés. Dans l'épreuve, la solidarité doit jouer sans que le travail soit découragé. C'est pourquoi j'ai voulu que soit créé le RSA, qui s'appliquera pour la 1ère fois en 2009. Désormais, chaque Français qui reprendra un travail sera encouragé, valorisé, récompensé.
Pour nous en sortir chacun devra faire des efforts. Car de cette crise va naître un monde nouveau auquel nous devons nous préparer en travaillant plus, en investissant davantage, en poursuivant les réformes qu'il n'est pas question d'arrêter car elles sont vitales pour notre avenir.
Durant l'année 2009, nous réformerons l'hôpital dont les personnels sont admirables de dévouement et de compétences, la formation professionnelle indispensable pour que chacun ait la chance d'un emploi, notre organisation territoriale que tant de conservatismes ont rendu inextricables, la recherche qui conditionne notre compétitivité.
Je pense aussi à la réforme du lycée qui est nécessaire pour éviter l'échec de tant de nos enfants dans l'enseignement supérieur et l'injustice qui fait que tant de fils et de filles, de familles modestes n'ont pas les mêmes chances que les autres. J'ai demandé que soit pris le temps de la concertation, parce que prendre le temps de réfléchir ensemble, ce n'est pas perdre du temps pour la réforme. C'est en gagner.
Je pense enfin à la réforme de notre procédure pénale si importante pour mieux protéger nos libertés individuelles, dont la nécessité s'est faite jour plusieurs fois de façon criante durant l'année écoulée.
Mes chers compatriotes, toutes ces réformes, je les mènerai avec le Premier ministre François Fillon et le gouvernement, non par esprit de système mais parce qu'elles sont la condition qui permettra à la France de se faire une place dans ce nouveau monde qui se construit. Ainsi, nous deviendrons plus compétitifs, plus innovants. Et en même temps, nous préserverons les valeurs qui font notre spécificité : le travail, l'effort, le mérite, la laïcité et la solidarité, sans laquelle aucun effort n'est acceptable.
Enfin, la France continuera d'agir en Afrique, en Asie, et bien sûr au Moyen Orient où je me rendrai dès lundi parce que c'est la vocation de la France de chercher partout les chemins de la paix, comme c'est dans sa vocation d'agir pour les droits de l'homme.
Mes chers Compatriotes,
La crise nous oblige à changer plus vite et plus profondément. La crise est une épreuve. Elle est aussi un défi. Ce défi là, je veux le relever avec vous. Vous pouvez compter sur moi.
Nous avons des atouts considérables. Il y a dans le peuple français quand il est rassemblé assez d'énergie, d'intelligence et de courage pour que nous ayons ensemble confiance dans l'avenir.
Nous allons sortir renforcés de cette crise.
Du fond du cœur je présente à chacun d'entre vous mes meilleurs vœux pour 2009.
Vive la République,
Et vive la France".
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