jeudi 15 janvier 2009
*La crise du gaz ravive le débat sur l'énergie*
***La Russie achemine de nouveau du gaz vers l'Ouest via l'Ukraine. Après un arrêt des livraisons de six jours, le conflit gazier semble se détendre. Mais la crise de l'approvisionnement a ravivé le débat européen sur les énergies alternatives et l'énergie nucléaire.
die tageszeitung - Allemagne
Suite à la pénurie d'énergie provoquée par la crise du gaz en Slovaquie, le pays veut remettre en service le réacteur nucléaire de Jaslovské Bohunice. Le quotidien die tageszeitung estime que l'UE est en partie responsable de cette situation : "Avant d'adhérer à l'UE, la population slovaque et le gouvernement de l'époque avaient longtemps refusé d'arrêter le réacteur de Jaslovské Bohunice. Derrière ce refus se dissimulait la crainte d'une dépendance énergétique vis-à-vis de l'ex-puissance russe détestée. Pour leur part, les politiciens occidentaux faisaient de l'arrêt du nucléaire la condition préalable à l'adhésion car ils se méfiaient, en toute légitimité, des normes de sécurité des centrales de l'Est. Mais quand le porte-parole du commissaire à l'énergie [Andris] Piebalgs propose que la Slovaquie réduise sa production industrielle, cela est cynique. La situation économique est déjà suffisamment compliquée sans les problèmes énergétiques. Si Bruxelles ne parvient pas à acheminer assez de gaz dans les gazoducs slovaques d'ici ce week-end, Bohunice sera remise en route. Et la commission européenne n'osera pas tirer de conséquences juridiques."
(13.01.2009)
Népszabadság - Hongrie
Le quotidien progressiste de gauche Népszabadság écrit qu'avec la pénurie de gaz, le lobby du nucléaire espère une remise en activité des centrales nucléaires qui avaient été fermées. "En Slovaquie, la remise en service du bloc quatre de la centrale nucléaire de Jaslovske Bohunice vient juste d'être décidé, en Bulgarie des mesures semblables sont envisagées. ... Pour mémoire, il s'agit là de centrales nucléaires présentant des risques élevés pour la sécurité et dont la fermeture avait constitué la condition préalable à l'adhésion à l'UE. Il suffit donc d'une semaine de pénurie de gaz pour que tous les arguments et toutes les promesses avancés jusque là soient jetés par dessus bord. ... L'énergie nucléaire n'est pas une source d'énergie meilleur marché ou plus fiable que le gaz, le pétrole ou le vent. Il est en outre tout simplement faux de dire qu'elle réduirait la dépendance de l'étranger : la Slovaquie comme la Bulgarie se fournissent en combustible pour leurs centrales nucléaires en Russie et lui renvoient une fois utilisé. Cela signifie que la dépendance sera tout aussi importante qu'avec le gaz."
(13.01.2009)
Delo - Slovénie
Suite au conflit gazier, le quotidien Delo demande des efforts renforcés pour développer des sources d'énergie alternatives : "Les reportages des médias sur le conflit gazier russo-ukrainien ont eu le mérite de clarifier la situation. ... La part du gaz naturel dans l'approvisionnement en énergie de la Slovénie est faible comparé à celui d'autres pays. A une époque de crises gazières probablement à répétition, cela est positif. Mais ça l'est moins pour les émissions de gaz à effet de serre. On a immédiatement engagé des discussions sur des livraisons plus sûres, de possibles gazoducs, terminaux et lieux de stockage. Trop vite toutefois. Car les institutions ne travaillent pas au mieux sous la pression. La part de gaz naturel pourrait être augmentée aux dépens du fioul et du charbon, mais il convient de demander avant tout d'augmenter la part de sources d'énergie renouvelables. ... Nos politiques feront probablement au final d'une pierre deux coups : ils utiliseront le gaz comme excuse pour oublier notre bois et l'énergie solaire, et pour construire une deuxième centrale nucléaire."
(13.01.2009)
Aftonbladet - Suède
Le conflit gazier actuel entre la Russie et l'Ukraine pourrait également menacer l'Arctique, estime le journal de Stockholm Aftonbladet. Il convient dès lors de trouver de nouvelles sources d'énergie. ”La crise du gaz teste d'une autre façon l'engagement du gouvernement [suédois] envers l'environnement. Selon des géologues, environ 30 pour cent des réserves mondiales de gaz se situent autour du pôle Nord. Si les autres réserves touchent à leur fin, cela augmente la tentation de forer pour chercher du gaz et du pétrole en Arctique, environnement sensible où les dégradations causées par la pollution mettent beaucoup de temps à disparaitre. Il devient plus facile de percer cette glace qui fond en raison du réchauffement de la planète. … Jusque-là le gouvernement était très prudent dans le choix de ses mots quand il s'agissait de la protection de l'Arctique.“ A ce jour, le gouvernement n'est pas engagé par un traité relatif à la protection de l'Arctique. "La stratégie principale visant à éviter à l'avenir les crises liées au gaz doit consister à économiser l'énergie et à recourir aux sources d'énergie renouvelables. Le renouveau du nucléaire et l'exploitation de l'Arctique ne peuvent pas être la réponse."
(13.01.2009)
Die Presse - Autriche
Si l'on ne trouve pas de nouveaux fournisseurs d'énergie, le prochain conflit gazier touchera l'Europe encore plus durement, écrit le quotidien Die Presse, en quête de contre-mesures : "Afin de se débarasser de cette épée de Damoclès que constituent les gazoducs coupés, la première chose à faire est la suivante : prévoir plus de gazoducs. Pour illustration, les deux projets 'North Stream' et 'South Stream' qui doivent relier directement la Russie à l'UE via la Baltique d'un côté et les Balkans de l'autre. Le rôle de négociateurs joués par l'Ukraine et la Biélorussie en tant qu'uniques pays de transit, se trouvera alors affaibli vis-à-vis de Moscou. Les citoyens de l'UE ne pourront ainsi plus être pris si facilement en otages lors d'un conflit. … Il est primordial de trouver une solution efficace avec l'énergie existante pour avoir des effets immédiats. Procéder à une rénovation rapide des bâtiments et prendre des mesures fiscales immédiates pourraient aider . … Devenir complètement indépendant des importations d'énergie n'est pas réaliste pour l'UE, mais mieux digérer des chocs comme la crise du gaz reste cependant possible."
(13.01.2009)
Eurotopics
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