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dimanche 22 février 2009

*Au Royaume-Uni, le sauvetage des banques passe avant le développement durable...*

***Sur le papier, Gordon Brown est un chevalier du développement durable. Le premier ministre britannique, qui s'est engagé à réduire les émissions de CO2 de 80 % d'ici à 2050 (comparé au niveau de 1990), a souvent répété que la crise financière serait l'occasion d'investir dans les secteurs porteurs de croissance "verte". Lord Nicholas Stern, qui a rédigé en 2006, pour le gouvernement, un rapport sur le changement climatique, avait d'ailleurs chiffré à quelque 10 milliards de livres (11,28 milliards d'euros) l'investissement public qui devait être fait en Grande-Bretagne dans les projets écologiques.

M. Brown aurait-il tout oublié, ou presque, de ce travail ? Il a surtout considéré que l'urgence, après la faillite le 15 septembre 2008 de Lehman Brothers, le joyau de Wall Street, était de sauver le système bancaire britannique : 37 milliards de livres (41,7 milliards d'euros) ont été injectés dans Royal Bank of Scotland, Halifax Bank of Scotland et Lloyds TSB. Les mois précédents, le gouvernement avait déjà dépensé 26 milliards de livres pour nationaliser Northern Rock et 42 milliards de livres pour voler au secours de Bradford & Bingley. Au total, 105 milliards de livres (118,4 milliards d'euros) d'argent public ont été dédiés aux banques. Sans compter les multiples garanties mises en place par le Trésor pour tenter de rouvrir le robinet du crédit.

La seconde urgence de M. Brown était de limiter les effets d'une récession annoncée comme violente. Le premier ministre a fait le choix de soutenir la consommation, avec un plan de relance de quelque 20 milliards de livres, soit près de 1,3 % du produit intérieur brut (PIB). La mesure phare du dispositif a été la baisse au 1er décembre de la TVA de 17,5 % à 15 %, qui prendra fin le 1er janvier 2010, et coûtera au total 12,5 milliards de livres (14 milliards d'euros). Il a aussi promis le lancement de grands travaux, où l'environnement fait figure de parent pauvre.

En dépit de l'opposition de plusieurs membres de son cabinet, dont celle d'Ed Miliband, ministre de l'énergie et du réchauffement climatique, M. Brown a même décidé de construire une troisième piste et un sixième terminal à l'aéroport d'Heathrow. Un projet privé de 9 milliards de livres qui devrait donner du travail à 65 000 personnes d'ici à 2020. "Un Heathrow étendu deviendra le plus gros émetteur de CO2 en Grande-Bretagne", s'insurge Greenpeace. De même, la préparation des JO 2012 ne semble pas très verte, même si elle ne devrait pas augmenter la pollution.

L'INTENTION "VERTE" DEMEURE

"La crise financière était une opportunité pour investir des milliards de livres dans une économie "low carbon", regrette-t-on chez Greenpeace. Pour l'heure, rien ne montre qu'elle ait été saisie." Le prince Charles, très engagé contre le réchauffement climatique, avait créé la surprise, le 25 novembre 2008, en prononçant un discours devant les journalistes étrangers à Londres qui critiquait l'action gouvernementale en faveur du climat, insuffisante selon lui.

L'annonce faite le 12 février ne devrait pas le faire changer d'avis, même si celle-ci se veut "verte". Les ménages britanniques bénéficieront d'une aide s'ils empruntent de l'argent pour isoler leur maison ou passer à des énergies moins polluantes. Le projet gouvernemental ne semble pas encore ficelé : son coût n'a pas été dévoilé et on ne sait pas encore qui paiera pour les prêts bonifiés (les groupes énergétiques ou l'Etat ?), mais l'intention est là.

Londres Correspondante
Virginie Malingre
Le Monde
22.02.09.

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