***Le Secrétaire général de l’OCDE, M. Angel Gurría, a salué l’appel lancé par les ministres de l’Allemagne, de la France, et du Royaume-Uni qui ont préconisé de porter à 30 % à l'horizon 2020 l'objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre de l'Union européenne par rapport aux niveaux de 1990.
« Parvenir à un accord sur les gaz à effet de serre, qui engagera une coalition de pays assez large pour assurer des progrès suffisants, fait partie des enjeux les plus importants de l’actualité internationale. Il est encourageant de voir que ces pays sont prêts à plaider pour une avancée ambitieuse. »
« Somme toute, nous savons ce qu’il nous reste à faire – réduire les émissions de gaz à effet de serre – et nous savons comment le faire au moindre coût. Agir dès maintenant, et agir ensemble, est la meilleure façon de s’attaquer aux questions de compétitivité » a déclaré M. Gurría. « Si l’UE fait sien l’objectif plus ambitieux de porter à 30 % la réduction des émissions à l’horizon 2020, cette décision pourrait susciter un courant favorable à la conclusion d’un accord plus large qui intégrerait progressivement des économies développées et en développement. »
M. Gurría a constaté que si les pays décident d’adopter les objectifs ambitieux indispensables pour éviter que la hausse de la température mondiale dépasse 2oC, il leur faudra aussi trouver des panoplies de mesures efficaces par rapport à leur coût. Toutefois, contrairement à ce que certains affirment, l’objectif de 30 % n’aura pas nécessairement un coût économique élevé, a-t-il ajouté.
L’UE a déjà mis en place la législation nécessaire pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de 20 % à l’horizon 2020 et a proposé de porter ce chiffre à 30 %, à condition que les autres pays développés visent des objectifs de réduction comparables et que les pays en développement participent également à l’effort.
L’analyse de l’OCDE présentée dans un récent rapport (OCDE, 2010, “Costs and Effectiveness of the Copenhagen Pledges: Assessing Global Greenhouse Gas Emissions Targets and Actions for 2020”, Tableau 2) indique que les coûts additionnels du relèvement à 30 % de l’objectif de l’UE seraient modérés -- autour de 0.3 % du PIB en 2020 en présence de marchés du carbone couplés, contre 0.2 % pour un objectif de réduction des émissions de 20 % et en l’absence de marchés couplés.
De plus, la réalisation de cet objectif pourrait générer des recettes importantes utiles pour assainir les finances publiques et réduire la dette publique qui va croissant au sortir de la crise économique actuelle. Par exemple, si l’on décidait d’atteindre l’objectif de 30 % en recourant à la vente aux enchères de permis dans le cadre du SCEQE ou à des taxes carbone, les recettes produites dans l’UE pourraient atteindre 1% du PIB en 2020.
Certains pays craignent que l’adoption d’objectifs ambitieux nuise à la compétitivité de leurs industries par rapport aux entreprises situées dans des pays n’appliquant pas de telles politiques climatiques. Les analyses de l’OCDE montrent à cet égard que le coût économique de l’objectif de réduction des émissions de 30 % dans l’UE ne sera guère différent des coûts que devront assumer de nombreux autres pays développés et pays en développement pour honorer les engagements souscrits à Copenhague. Certains secteurs à forte intensité énergétique ou exposés aux échanges internationaux risquent de voir leurs coûts augmenter, mais les gouvernements ont à leur disposition toute une série d’outils pour atténuer les effets produits et faciliter la transition vers une économie sobre en carbone.
Climate change: Gurría welcomes calls for further emissions reductions (Anglais )
Climate change: Gurría welcomes calls for further emissions reductions (Anglais )
Bien à vous,
Morgane BRAVO
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire