@ECOLOGIEI

@ECOLOGIEI
2006 création du HUB (VIADEO) *21ème Siècle-'ECOLOGIE & INNOVATION': DEVELOPPEMENT DURABLE DU XXIe siècle!2.0* Think Tank International : + de 3000 membres. *Morgane BRAVO Avocat de formation, études & expérience Diplomatique, Sciences Politiques... « Euroblogeur »...2002 en France : Candidate (titulaire) aux élections Législatives, dans la 14ème Circonscription de Paris. 16e arrondissement (Sud). Fondatrice *Morgane BRAVO, from Paris, France. She's graduate Lawyer and have a Master’s degree in Diplomacy & Political Science...Diplomatic experience.

dimanche 12 avril 2009

*La ville durable, relais espéré de la croissance verte...*

***Pas question de renoncer à verdir les villes, même si la crise a fait fondre les ressources publiques, s'évaporer les capacités d'investissement du privé et s'assécher les crédits bancaires. Ce voeu pieux a résonné tout au long du forum Global City, mardi 7 et mercredi 8 avril, à Abu Dhabi.

Ce rendez-vous international a réuni, autour de l'enjeu de l'urbanisme durable, des dizaines de représentants de municipalités du monde entier, des industriels, des investisseurs, des aménageurs et des architectes dans le décor irréel de l'Emirates Palace, dont la débauche de luxe contrastait avec les réflexions sur une consommation maîtrisée des ressources.

Créé par Reed Midem, société organisatrice de salons professionnels, Global City se veut une plate-forme de rencontre entre acteurs publics et privés de l'immobilier, invités à partager leurs stratégies. "Les villes demandaient un lieu où discuter avec le secteur privé, de manière transversale, de l'économie, de l'environnement, des mobilités, des services, de la cohésion sociale...", raconte Nathalie Depetro, la directrice du forum. "Le thème du développement durable a l'avantage d'obliger à articuler toutes ces problématiques", ajoute-t-elle.

D'ateliers en conférences, de nombreux orateurs ont dessiné le portrait d'une planète urbaine en chemin vers un développement équilibré et harmonieux, de l'écoquartiers de Tianjin, en Chine, à la ville "intelligente" de Songdo, en Corée du Sud, de la réhabilitation du centre ancien de Birmingham au plan climat de Sao Paulo, des transports en commun de Madrid, Bombay ou Singapour aux possibilités ouvertes par les nouvelles technologies d'information et de communication.

Autant d'investissements lourds et de partenariats public-privé pourtant mis à mal par la tempête financière mondiale et la récession économique. La sociologue Saskia Sassen, grand défenseur des villes globales, a eu beau estimer à Abu Dhabi que "l'autodestruction du système financier offre une chance au développement durable en permettant à une autre logique d'émerger", la crainte est forte "de voir revenir le vieux discours selon lequel verdir l'économie et les villes coûterait trop cher dans la conjoncture actuelle", comme le redoute Flavio Goldman, responsable des relations internationales de la ville de Sao Paulo.

Ce d'autant que "les villes manquent plus que jamais de moyens financiers et (que) les gouvernements ont du mal à articuler les actions à court terme, centrées sur le sauvetage de l'économie, et les objectifs à long terme", observe Lamia Kamal-Chaoui, responsable du programme de développement urbain à l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE).

Face au risque de voir abandonner les investissements dans les transports en commun, les énergies renouvelables et les bâtiments performants, unanimement reconnus comme des leviers majeurs de la lutte contre le changement climatique, les apôtres du durable chantent les louanges de la ville comme moteur de croissance. "Investir dans les technologies vertes permet de créer des emplois et de réconcilier l'économie et l'écologie", a ainsi témoigné Wade Crowfoot, responsable des questions de changement climatique pour la ville de San Francisco, qui se veut leader dans ce secteur d'innovation.

Le refrain était déjà à l'ordre du jour de l'OCDE, le 30 mars, à Paris, lors du forum "Crise mondiale, réponses régionales", au cours duquel l'option "verdir les villes" a été présentée comme un des principaux facteurs de relance économique par des dirigeants du monde entier. On l'entendra à nouveau à La Baule, du 3 au 5 juin, à l'occasion de la 7e Investment Conference (WIC), qui a pris pour thème "Investir dans les villes globales : opportunités et difficultés".

Au-delà de la relance, dans un contexte de changement climatique et de raréfaction des ressources, "seules les villes fondées sur les principes du développement durable resteront compétitives, car cela les rendra adaptables, résilientes", analyse Michael White, de l'Urban Planning Council d'Abu Dhabi. Une prédiction d'autant plus optimiste que l'émirat est un des rares endroits sur Terre à ne pas souffrir de la crise et à conserver les moyens d'une mutation radicale.

Le forum Global City s'était expatrié à Abu Dhabi cette année, après trois éditions à Cannes et à Lyon, pour se rapprocher des marchés du Golfe et de l'Asie, parmi les plus dynamiques. La délocalisation aura aussi permis à Reed Midem de réaliser une belle opération financière, l'émirat ayant dépensé sans compter pour recevoir la manifestation.

Pour Abu Dhabi, qui affiche l'empreinte écologique la plus élevée de la planète, l'occasion était belle de se présenter à un parterre international d'aménageurs et d'investisseurs sous un jour favorable. Nouveaux quartiers piétonniers, métro, tramways, normes environnementales de construction, champs de panneaux solaires : le récent plan stratégique "Vision 2030" vise rien moins que faire de l'émirat pétrolier "la capitale de la durabilité".

Avec pour vitrine futuriste, l'éco-cité expérimentale de Masdar, en cours de construction dans le désert.

ABU DHABI ENVOYÉ SPÉCIAL
Grégoire Allix
Le Monde
11.04.09.

Aucun commentaire: