***Les démocrates ont perdu mardi leur majorité qualifiée au Sénat américain et les républicains auront l'opportunité, dès l'entrée en fonction du nouveau sénateur du Massachusetts Scott Brown, de bloquer les débats par des manoeuvres d'obstruction.
Les pays satisfaits du protocole de Kyoto, qui oblige les pays industrialisées, hormis les Etats-Unis qui ne l'ont pas ratifié, à réduire leurs émissions de gaz carbonique jusqu'en 2012, seront d'autant plus réticents à prendre de nouveaux engagements que Washington n'avancera pas.
La conférence sur le climat de Mexico, prévue en novembre sous l'égide de l'Onu, doit s'appuyer sur l'accord a minima trouvé à Copenhague en décembre. Les pays l'ayant paraphé, dont les Etats-Unis, ont fixé à 2°C l'objectif de limitation du réchauffement planétaire par rapport à l'ère pré-industrielle, sans dire comment ils y parviendraient.
Ils doivent s'engager sur des objectifs pour 2020 d'ici le 31 janvier.
La conférence de Mexico deviendrait compliquée si les Etats-Unis n'arrivent pas à se fixer des objectifs de réduction des émissions, estiment les experts.
Et faute d'accord au Mexique, chaque pays pourrait adopter à partir de 2013 ses propres règles, créant ainsi des distorsions de concurrence entre les économies.
"On ne peut pas laisser le climat subir un régime dysfonctionnel comme celui du commerce", dit Nick Mabey, président du groupe de réflexion sur le climat E3G, basé à Londres. Il craint un échec des négociations comparable à celui du cycle commercial de Doha, lancé en 2001 et toujours pas clos.
LA CHINE REGARDE WASHINGTON
Beaucoup de pays refusent de s'engager sur des objectifs d'émissions carbone tant que les Etats-Unis ne bougent pas.
Le président Barack Obama souhaiterait une baisse des émissions de 4% en 2020 par rapport aux niveaux de 1990, ou de 17% par rapport aux niveaux de 2005.
Les républicains, dont leur nouvel élu Scott Brown, s'opposent à la définition d'objectifs contraignants.
Avant même l'élection, un chef de file des sénateurs démocrates, Byron Dorgan, a reconnu qu'il était peu probable que le Sénat adopte un texte sur le climat en 2010. Il se concentrera plus probablement, a-t-il dit, sur un texte consacré à l'énergie promouvant le forage marin et les énergies renouvelables.
Steny Hoyer, président du groupe démocrate à la chambre des Représentants, a déclaré mercredi que le projet pourrait être séparé en deux, le volet énergie étant voté d'abord, avant celui concernant la réduction des émissions carbone.
Les îles Tuvalu, qui craignent d'êtres rayées de la carte du monde par la montée des eaux qu'implique le réchauffement climatique, s'inquiètent du bouleversement de la politique intérieure américaine.
Ian Fry, leur représentant à l'Onu, a dit que les objectifs des Etats-Unis devraient être ratifiés par le Parlement lors du premier semestre, faute de quoi le débat serait repoussé à 2011 en raison des élections sénatoriales de novembre.
Les militants écologistes s'alarment également du résultat de l'élection du Massachusetts.
"Au niveau international, pour ce qui est des négociations climatiques, la Chine se tourne en permanence vers les Etats-Unis", constate Ailun Yang, représentante de Greenpeace à Pékin. "C'est vraiment une mauvaise nouvelle. Ca ne donne pas confiance pour les négociations internationales", ajoute-t-elle.
L'Union européenne, qui s'est fixée un objectif de réduction de 20% des émissions de CO2 en 2020 par rapport aux niveaux de 1990, accepterait de passer à 30% si d'autres la rejoignent.
"Nous avons besoin d'une coopération mondiale et le progrès ne sera possible que s'il y a des engagements internationaux contraignants, mais pour tout le monde", a dit la chancelière allemande Angela Merkel mercredi devant le Bundestag.
L'Express
20/01/201
***A SUIVRE...***
Bien à vous,
Morgane BRAVO
jeudi 21 janvier 2010
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