mercredi 30 septembre 2009
*« Le plus important est de parvenir à un accord à Copenhague » UE*
***« La seule mesure la plus importante pour diminuer les rejets de CO2, est que tous les pays du monde se mettent d’accord sur une limitation contraignante des rejets lors de la conférence sur le changement climatique à Copenhague. » Ce sont les mots de Don Fullerton, Professeur de finance à l’Université de l’Illinois, l'un des orateurs invités au Conseil ministériel informel à Göteborg.
Jeudi et vendredi, les ministres européens des finances et les chefs des banques centrales vont se retrouver à Göteborg. Don Fullerton, spécialiste, notamment, des impôts et de l’économie de l’environnement, est invité à parler de politique rentable pour faire diminuer les rejets de gaz à effet de serre.
« Je pense que même les secteurs qui ne relève pas du système européen d’échange de quotas d’émission de gaz à effets de serre, pourraient se voir imposés sur leurs rejets à de gaz à effet de serre. C’est rentable puisque cela doit inciter les entreprises à diminuer leurs rejets de la manière la moins chère possible » explique Don Fullerton.
Le travail de Don fullerton est de trouver les méthodes les moins chères possibles pour faire diminuer les rejets. Plus une méthode est peu onéreuse, plus elle a de chance d'être acceptée par la société en général et d’être mise en place en tant que nouvelle réglementation.
Cela coûte moins cher d’agir maintenant
« Il n’est pas réaliste de croire que la diminution des rejets de gaz à effet de serre se fera gratuitement » ajoute Don Fullerton.
Mais le monde a tout à gagner de les faire diminuer maintenant puisque cela coûte moins cher d’agir maintenant que de devoir gérer les effets du réchauffement climatique si on ne fait rien. Plus on attend et plus les conséquences seront nombreuses, sous formes notamment de hausse du niveau des océans et de la diminution de la diversité biologique. Et le coût pour arrêter le réchauffement dans l’avenir sera encore plus élévé.
L’union fait la force.
Don Fullerton pense que les pays du monde doivent agir ensemble pour diminuer les rejets et pour se mettre d’accord à Copenhague.
« Un petit groupe de pays ne peut pas agir seul, les conséquences de la diminution d’un côté peuvent être entièrement effacées par une augmentation des gaz à effet de serre d’un autre côté. Lorsque les gouvernements seront parvenus à un accord à Copenhague et que tous les pays diminueront leurs rejets, il sera alors important pour chaque pays de définir un coût des rejets, soit par des systèmes d’échange d'émission, soit en imposant les gaz à effet de serre », termine Don Fullerton.
Les orateurs
Se joindront à Don Fullerton lors du Conseil ministériel de Göteborg, plusieurs autres économistes pour parler devant les ministres des finances et les chefs de banques centrales. Il y aura notamment, Lars Nyberg de la Banque centrale de Suède, qui parlera de la surveillance financière et de la gestion de crise, Jean Pisani-Ferry, chef du groupe de réflexion Bruegel à Bruxelles, Francesco Giavazzi, de l'Université de Bocconi et de MIT, qui s'exprimera sur les stratégies de sortie, et Stephen Nickell du Nuffield College, Université d’Oxford qui parlera de la politique de l'emploi.
se2009.eu
*UE : La Présidence lance un message sur l’importance et la valeur de la biodiversité*
***Dans une initiative de communication, la Présidence a adressé, aujourd’hui, une lettre aux ministres européens de l’environnement (se2009.eu/biodiversity).
- Il est crucial, pour l’être humain, de préserver la biodiversité. C’est également un des plus grands défis auquel nous devons faire face. Nous portons la responsabilité, nous les hommes politiques engagés dans le domaine de l’environnement, de faire connaître l’importance et la valeur de la biodiversité, au sein de nos gouvernements, partis et systèmes politiques, mais également, et de façon plus large, auprès du monde des affaires, des acteurs locaux et d’un public plus large. Nous tenons à soutenir ce travail, déclare Andreas Carlgren.
La Présidence suédoise a, à cette fin, créé une plateforme sur Internet à l’adresse se2009.eu/biodiversity. L’objectif est de contribuer à donner un élan à la question de la biodiversité et des services écosystémiques au sein du débat politique. Cet engagement est un premier pas en vue de l’Année internationale de la biodiversité, qui se tiendra l’année prochaine, ainsi que de la CDP COP10.
La Présidence suédoise de l’UE a organisé, du 7 au 9 septembre, à Strömstad (Suède) la réunion de haut niveau « Visions sur la biodiversité après 2010 - humanité, services écosystémiques et crise climatique ». Cette réunion a marqué un pas important dans la voie ouverte par l’UE vers un nouvel accord des Nations Unies sur la biodiversité, accord auquel nous entendons parvenir dans le courant de l’automne 2010.
Sur le site se2009.eu/biodiversity, vous pouvez consulter, outre le rapport de la réunion de Strömstad, un matériau de présentation, un diaporama constituant à la fois source d’inspiration et de réflexion, ainsi que l'exposition ayant été présentée à cette occasion. Un autre objectif est de créer une banque de données répertoriant les bonnes pratiques dans les États-membres de l’UE. Le dernier parc national européen en date, Kosterhavet, inauguré le 9 septembre, est un exemple illustrant bien la manière dont les acteurs locaux, habitants et pêcheurs, se sont engagés dans les travaux de préservation et d'utilisation durable de la biodiversité.
- Il existe de nombreux exemples à travers l’Europe et le monde entier sur la manière dont biodiversité et développement local peuvent être menés de concert. Les bonnes pratiques ont un pouvoir de persuasion et sont porteuses de message, conclut Andreas Carlgren.
se2009.eu
mardi 29 septembre 2009
*L'ouverture à la mode Cohn-Bendit...*
**L'animateur d'Europe Écologie veut «faire bouger les lignes» alors que des alliances s'esquissent pour les régionales.
Les Cohn-Bendit frères, «Dany» et «Gaby», sont déterminés à faire de «la politique autrement». Au moins bien décidés «à faire bouger les lignes». Dimanche, dans des petits bistrots de quartier situés dans le XIVe arrondissement de Paris, à l'initiative de Gaby, qui préside l'Association des amis d'Europe Écologie, ils ont reçu, pêle-mêle, Martin Hirsch, haut-commissaire aux Solidarités actives, Corinne Lepage, vice-présidente du MoDem et présidente de Cap 21, Christophe Caresche, député de Paris et animateur du Pôle écologique au PS, ainsi que Pascal Husting, directeur de Greenpeace, et Serge Oru, directeur du WWF. Pour Marielle de Sarnez, bras droit de François Bayrou, «il est très important que le dialogue se noue entre sensibilités différentes» car «c'est de nature à redonner espoir à tous ceux qui veulent que ça change».
Jean-Louis Borloo, numéro deux du gouvernement, embrasse Daniel Cohn-Bendit qu'il tutoie. Mais évite soigneusement les questions des journalistes sur l'interprétation politique à donner à sa présence. «Moi, je suis là pour parler du climat», dit le ministre du Développement durable, en s'en tenant à des échanges sur la taxe carbone et les enjeux du sommet de Copenhague.
« Rompre avec la réalpolitique »
«Alors, il paraît que t'es devenu un mec de droite !», lance Daniel Cohn-Bendit, en accueillant, un peu plus tôt, Martin Hirsch. «Celui qui me collera une étiquette n'est pas né !», répond le membre du gouvernement. Les deux hommes rigolent. Le ton de la journée est donné. «Nous sommes là pour rompre avec la réalpolitique qui, en fait, a toujours ignoré la réalité des grands enjeux», souligne Martin Hirsch.
Pour «Dany», «Europe Écologie doit montrer qu'on est capable de parler avec tout le monde». Y compris avec la droite ? Pour Corinne Lepage, face à l'urgence écologique «être de droite ou de gauche, aujourd'hui, ça ne veut plus rien dire». Daniel Cohn-Bendit poursuit : «Arrêtons d'être paranoïaques. Le gouvernement ne cherche pas à nous récupérer. Ce n'est pas parce que nous avons invité Borloo, que nos électeurs vont passer à l'UMP. C'est mon frère, qui connaît Borloo depuis Génération Écologie, qui l'a invité. N'y voyez rien d'autre.»
Sauf qu'il finit par ajouter : «En fait, il faut prendre Sarko à son propre jeu. C'est-à-dire renverser l'ouverture.» Il l'assure, «il faut trouver des passerelles des deux côtés». «Regardez la contribution énergie, le PCF et l'extrême gauche sont contre, le PS est partagé, le MoDem est pour. Donc, s'il fallait attendre que la gauche revienne au pouvoir, les jeunes seraient mal barrés…»
Pour autant, les invités de dimanche se déclaraient plutôt favorables à des listes séparées pour les régionales. «Ce qui ne doit pas empêcher de discuter ensemble dès maintenant d'éventuels rapprochements de second tour», explique Virginie Votier, déléguée du MoDem. Mais d'ici au mois de mars, des surprises pourraient venir troubler les débats. Dans la région Picardie, par exemple, le MoDem et Cap 21 discutent avec Europe Écologie pour une liste commune dès le premier tour. En Poitou-Charentes, Cap 21, cette fois sans le MoDem, a pris contact avec Europe Écologie.
Rodolphe Geisler
28/09/2009
Le Figaro
***A SUIVRE...!***
Bien à vous,
Morgane BRAVO
Les Cohn-Bendit frères, «Dany» et «Gaby», sont déterminés à faire de «la politique autrement». Au moins bien décidés «à faire bouger les lignes». Dimanche, dans des petits bistrots de quartier situés dans le XIVe arrondissement de Paris, à l'initiative de Gaby, qui préside l'Association des amis d'Europe Écologie, ils ont reçu, pêle-mêle, Martin Hirsch, haut-commissaire aux Solidarités actives, Corinne Lepage, vice-présidente du MoDem et présidente de Cap 21, Christophe Caresche, député de Paris et animateur du Pôle écologique au PS, ainsi que Pascal Husting, directeur de Greenpeace, et Serge Oru, directeur du WWF. Pour Marielle de Sarnez, bras droit de François Bayrou, «il est très important que le dialogue se noue entre sensibilités différentes» car «c'est de nature à redonner espoir à tous ceux qui veulent que ça change».
Jean-Louis Borloo, numéro deux du gouvernement, embrasse Daniel Cohn-Bendit qu'il tutoie. Mais évite soigneusement les questions des journalistes sur l'interprétation politique à donner à sa présence. «Moi, je suis là pour parler du climat», dit le ministre du Développement durable, en s'en tenant à des échanges sur la taxe carbone et les enjeux du sommet de Copenhague.
« Rompre avec la réalpolitique »
«Alors, il paraît que t'es devenu un mec de droite !», lance Daniel Cohn-Bendit, en accueillant, un peu plus tôt, Martin Hirsch. «Celui qui me collera une étiquette n'est pas né !», répond le membre du gouvernement. Les deux hommes rigolent. Le ton de la journée est donné. «Nous sommes là pour rompre avec la réalpolitique qui, en fait, a toujours ignoré la réalité des grands enjeux», souligne Martin Hirsch.
Pour «Dany», «Europe Écologie doit montrer qu'on est capable de parler avec tout le monde». Y compris avec la droite ? Pour Corinne Lepage, face à l'urgence écologique «être de droite ou de gauche, aujourd'hui, ça ne veut plus rien dire». Daniel Cohn-Bendit poursuit : «Arrêtons d'être paranoïaques. Le gouvernement ne cherche pas à nous récupérer. Ce n'est pas parce que nous avons invité Borloo, que nos électeurs vont passer à l'UMP. C'est mon frère, qui connaît Borloo depuis Génération Écologie, qui l'a invité. N'y voyez rien d'autre.»
Sauf qu'il finit par ajouter : «En fait, il faut prendre Sarko à son propre jeu. C'est-à-dire renverser l'ouverture.» Il l'assure, «il faut trouver des passerelles des deux côtés». «Regardez la contribution énergie, le PCF et l'extrême gauche sont contre, le PS est partagé, le MoDem est pour. Donc, s'il fallait attendre que la gauche revienne au pouvoir, les jeunes seraient mal barrés…»
Pour autant, les invités de dimanche se déclaraient plutôt favorables à des listes séparées pour les régionales. «Ce qui ne doit pas empêcher de discuter ensemble dès maintenant d'éventuels rapprochements de second tour», explique Virginie Votier, déléguée du MoDem. Mais d'ici au mois de mars, des surprises pourraient venir troubler les débats. Dans la région Picardie, par exemple, le MoDem et Cap 21 discutent avec Europe Écologie pour une liste commune dès le premier tour. En Poitou-Charentes, Cap 21, cette fois sans le MoDem, a pris contact avec Europe Écologie.
Rodolphe Geisler
28/09/2009
Le Figaro
***A SUIVRE...!***
Bien à vous,
Morgane BRAVO
samedi 26 septembre 2009
****L'impact du réchauffement en France se précise...***
***La France peut s'attendre à un impact globalement négatif du changement climatique, avec des coûts supérieurs à plusieurs centaines de millions d'euros par an dans les secteurs économiques qui n'auront pas pris des mesures d'adaptation suffisantes : telle est la conclusion du rapport sur "l'évaluation du coût des impacts du changement climatique et de l'adaptation en France", publié très discrètement, lundi 21 septembre, par l'Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique (Onerc), placé sous la tutelle du ministère de l'écologie.
Cette photographie de la France face au réchauffement nuance l'idée selon laquelle les pays tempérés peuvent se sentir relativement à l'abri. Certes, les enjeux ne sont pas comparables à ceux auxquels certains pays en développement seront confrontés, mais l'étude montre que la France aussi, devra faire un important effort d'adaptation si elle veut limiter les effets négatifs du réchauffement.
L'exercice de prospective de l'Onerc prend pour hypothèse que l'élévation des températures atteindra entre 3 °C et 4 °C à la fin du siècle. La répétition des événements climatiques extrêmes (canicules, tempêtes, inondations) ressort comme le risque majeur pour plusieurs secteurs comme l'agriculture, la forêt, ou la production d'énergie. Sans être encore en mesure de les quantifier avec précision, les auteurs mettent aussi en avant "l'existence de seuils au-delà desquels les impacts du changement climatique auront des conséquences graves voire irréversibles".
Toutes les régions - ce n'est pas surprenant - ne seront pas logées à la même enseigne, mais il faudra aussi gérer l'inégalité des individus face au bouleversement climatique. "Les plus défavorisés seront probablement les plus affectés et le plus rapidement (...) les inégalités pourraient alors se creuser", avertissent les auteurs. Le travail, destiné à éclairer les décideurs publics et privés, balaie tous les grands domaines sur lesquels le réchauffement aura le plus de prise.
Eau. A demande constante, la France pourrait connaître un déficit de 2 milliards de m3 par an pour satisfaire les besoins de l'industrie, de l'agriculture et de l'alimentation en eau potable à l'horizon 2050. Cela représente 13 % des besoins actuels. Les zones les plus touchées seraient les zones déjà concernées aujourd'hui par des déficits structurels comme le Sud-Ouest.
Agriculture. La hausse des températures serait globalement une bonne nouvelle si elle ne s'accompagnait pas d'une multiplication de pics climatiques et de tempêtes, de sécheresses et d'une grande variabilité d'une année sur l'autre. En prenant l'exemple du blé, l'étude arrive à la conclusion que la récurrence de canicules comparables à celle de 2003, "pourrait, en l'absence de mesures d'adaptation, représenter un coût annuel de plus de 300 millions d'euros" à l'horizon de la fin du siècle.
Il y aura également des gagnants et des perdants dans la viticulture. Avec des rendements en hausse pour les producteurs de Bourgogne, par exemple, mais en baisse pour ceux du Languedoc. En revanche, la qualité des vins pourrait partout souffrir.
Forêt. Bonne nouvelle, la hausse des températures va favoriser la pousse des arbres. Mauvaise nouvelle, les risques de sécheresse et d'incendie pourraient annuler ces gains. A partir de 2050, les experts estiment que les effets négatifs seront prépondérants notamment dans le sud de la France.
Risques naturels. Le rapport reste prudent sur certains risques, comme les inondations, admettant ne pas disposer de données suffisantes. En revanche, il estime qu'en l'absence de politiques d'adaptation, le recul de la côte liée à l'érosion ou à la montée des eaux, "devrait concerner plusieurs centaines de milliers de personnes et la destruction de logements pourrait coûter plusieurs dizaines de milliards d'euros à l'échelle du siècle pour la seule région Languedoc-Roussillon".
Tourisme. Presque toutes les régions vont devoir adapter leur offre, soit parce que les fortes chaleurs feront fuir les touristes en été, soit parce que la neige aura déserté les sommets en hiver dans les régions de montagne. Dans les Alpes, 143 stations bénéficient d'un enneigement fiable aujourd'hui, une hausse moyenne des températures de 2 °C ferait chuter ce nombre à 96 stations.
Sur d'autres domaines, comme la santé ou la biodiversité, le rapport souligne la difficulté de parvenir à des évaluations chiffrées mais dans l'un et l'autre cas, il note que les effets du changement climatique sont déjà observables.
http://www.lemonde.fr/planete/article/2009/09/26/le-rechauffement-climatique-aura-de-lourdes-consequences-en-france_1245468_3244.html#xtor=EPR-32280229-
Laurence Caramel
Le Monde
27.09.09.
Cette photographie de la France face au réchauffement nuance l'idée selon laquelle les pays tempérés peuvent se sentir relativement à l'abri. Certes, les enjeux ne sont pas comparables à ceux auxquels certains pays en développement seront confrontés, mais l'étude montre que la France aussi, devra faire un important effort d'adaptation si elle veut limiter les effets négatifs du réchauffement.
L'exercice de prospective de l'Onerc prend pour hypothèse que l'élévation des températures atteindra entre 3 °C et 4 °C à la fin du siècle. La répétition des événements climatiques extrêmes (canicules, tempêtes, inondations) ressort comme le risque majeur pour plusieurs secteurs comme l'agriculture, la forêt, ou la production d'énergie. Sans être encore en mesure de les quantifier avec précision, les auteurs mettent aussi en avant "l'existence de seuils au-delà desquels les impacts du changement climatique auront des conséquences graves voire irréversibles".
Toutes les régions - ce n'est pas surprenant - ne seront pas logées à la même enseigne, mais il faudra aussi gérer l'inégalité des individus face au bouleversement climatique. "Les plus défavorisés seront probablement les plus affectés et le plus rapidement (...) les inégalités pourraient alors se creuser", avertissent les auteurs. Le travail, destiné à éclairer les décideurs publics et privés, balaie tous les grands domaines sur lesquels le réchauffement aura le plus de prise.
Eau. A demande constante, la France pourrait connaître un déficit de 2 milliards de m3 par an pour satisfaire les besoins de l'industrie, de l'agriculture et de l'alimentation en eau potable à l'horizon 2050. Cela représente 13 % des besoins actuels. Les zones les plus touchées seraient les zones déjà concernées aujourd'hui par des déficits structurels comme le Sud-Ouest.
Agriculture. La hausse des températures serait globalement une bonne nouvelle si elle ne s'accompagnait pas d'une multiplication de pics climatiques et de tempêtes, de sécheresses et d'une grande variabilité d'une année sur l'autre. En prenant l'exemple du blé, l'étude arrive à la conclusion que la récurrence de canicules comparables à celle de 2003, "pourrait, en l'absence de mesures d'adaptation, représenter un coût annuel de plus de 300 millions d'euros" à l'horizon de la fin du siècle.
Il y aura également des gagnants et des perdants dans la viticulture. Avec des rendements en hausse pour les producteurs de Bourgogne, par exemple, mais en baisse pour ceux du Languedoc. En revanche, la qualité des vins pourrait partout souffrir.
Forêt. Bonne nouvelle, la hausse des températures va favoriser la pousse des arbres. Mauvaise nouvelle, les risques de sécheresse et d'incendie pourraient annuler ces gains. A partir de 2050, les experts estiment que les effets négatifs seront prépondérants notamment dans le sud de la France.
Risques naturels. Le rapport reste prudent sur certains risques, comme les inondations, admettant ne pas disposer de données suffisantes. En revanche, il estime qu'en l'absence de politiques d'adaptation, le recul de la côte liée à l'érosion ou à la montée des eaux, "devrait concerner plusieurs centaines de milliers de personnes et la destruction de logements pourrait coûter plusieurs dizaines de milliards d'euros à l'échelle du siècle pour la seule région Languedoc-Roussillon".
Tourisme. Presque toutes les régions vont devoir adapter leur offre, soit parce que les fortes chaleurs feront fuir les touristes en été, soit parce que la neige aura déserté les sommets en hiver dans les régions de montagne. Dans les Alpes, 143 stations bénéficient d'un enneigement fiable aujourd'hui, une hausse moyenne des températures de 2 °C ferait chuter ce nombre à 96 stations.
Sur d'autres domaines, comme la santé ou la biodiversité, le rapport souligne la difficulté de parvenir à des évaluations chiffrées mais dans l'un et l'autre cas, il note que les effets du changement climatique sont déjà observables.
http://www.lemonde.fr/planete/article/2009/09/26/le-rechauffement-climatique-aura-de-lourdes-consequences-en-france_1245468_3244.html#xtor=EPR-32280229-
Laurence Caramel
Le Monde
27.09.09.
*M. Obama a été mis au courant, à peine élu...*
***Sl s'agissait de frapper les esprits, la méthode a réussi. Au G20 l'annonce de la mise en demeure des présidents américain et français, Barack Obama et Nicolas Sarkozy, et du premier ministre britannique Gordon Brown, à l'Iran, a pris tout le monde de court. "Je ne veux pas préjuger de la suite mais, de toute évidence, il s'agit d'une révélation incroyablement importante que le monde a besoin de digérer", a dit la secrétaire d'Etat américaine, Mme Clinton.
Cette photographie de la France face au réchauffement nuance l'idée selon laquelle les pays tempérés peuvent se sentir relativement à l'abri. Certes, les enjeux ne sont pas comparables à ceux auxquels certains pays en développement seront confrontés, mais l'étude montre que la France aussi, devra faire un important effort d'adaptation si elle veut limiter les effets négatifs du réchauffement.
L'exercice de prospective de l'Onerc prend pour hypothèse que l'élévation des températures atteindra entre 3 °C et 4 °C à la fin du siècle. La répétition des événements climatiques extrêmes (canicules, tempêtes, inondations) ressort comme le risque majeur pour plusieurs secteurs comme l'agriculture, la forêt, ou la production d'énergie. Sans être encore en mesure de les quantifier avec précision, les auteurs mettent aussi en avant "l'existence de seuils au-delà desquels les impacts du changement climatique auront des conséquences graves voire irréversibles".
Toutes les régions - ce n'est pas surprenant - ne seront pas logées à la même enseigne, mais il faudra aussi gérer l'inégalité des individus face au bouleversement climatique. "Les plus défavorisés seront probablement les plus affectés et le plus rapidement (...) les inégalités pourraient alors se creuser", avertissent les auteurs. Le travail, destiné à éclairer les décideurs publics et privés, balaie tous les grands domaines sur lesquels le réchauffement aura le plus de prise.
Eau. A demande constante, la France pourrait connaître un déficit de 2 milliards de m3 par an pour satisfaire les besoins de l'industrie, de l'agriculture et de l'alimentation en eau potable à l'horizon 2050. Cela représente 13 % des besoins actuels. Les zones les plus touchées seraient les zones déjà concernées aujourd'hui par des déficits structurels comme le Sud-Ouest.
Agriculture. La hausse des températures serait globalement une bonne nouvelle si elle ne s'accompagnait pas d'une multiplication de pics climatiques et de tempêtes, de sécheresses et d'une grande variabilité d'une année sur l'autre. En prenant l'exemple du blé, l'étude arrive à la conclusion que la récurrence de canicules comparables à celle de 2003, "pourrait, en l'absence de mesures d'adaptation, représenter un coût annuel de plus de 300 millions d'euros" à l'horizon de la fin du siècle.
Il y aura également des gagnants et des perdants dans la viticulture. Avec des rendements en hausse pour les producteurs de Bourgogne, par exemple, mais en baisse pour ceux du Languedoc. En revanche, la qualité des vins pourrait partout souffrir.
Forêt. Bonne nouvelle, la hausse des températures va favoriser la pousse des arbres. Mauvaise nouvelle, les risques de sécheresse et d'incendie pourraient annuler ces gains. A partir de 2050, les experts estiment que les effets négatifs seront prépondérants notamment dans le sud de la France.
Risques naturels. Le rapport reste prudent sur certains risques, comme les inondations, admettant ne pas disposer de données suffisantes. En revanche, il estime qu'en l'absence de politiques d'adaptation, le recul de la côte liée à l'érosion ou à la montée des eaux, "devrait concerner plusieurs centaines de milliers de personnes et la destruction de logements pourrait coûter plusieurs dizaines de milliards d'euros à l'échelle du siècle pour la seule région Languedoc-Roussillon".
Tourisme. Presque toutes les régions vont devoir adapter leur offre, soit parce que les fortes chaleurs feront fuir les touristes en été, soit parce que la neige aura déserté les sommets en hiver dans les régions de montagne. Dans les Alpes, 143 stations bénéficient d'un enneigement fiable aujourd'hui, une hausse moyenne des températures de 2 °C ferait chuter ce nombre à 96 stations.
Sur d'autres domaines, comme la santé ou la biodiversité, le rapport souligne la difficulté de parvenir à des évaluations chiffrées mais dans l'un et l'autre cas, il note que les effets du changement climatique sont déjà observables.
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Le rapport de l'Onerc :
www.ecologie.gouv.fr/-ONERC-.html
Sur le Web
http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2009/09/26/site-nucleaire-iranien-obama-a-ete-mis-au-courant-des-son-election_1245480_3218.html#xtor=EPR-32280229-
Laurence Caramel
Le Monde
27.09.09.
Cette photographie de la France face au réchauffement nuance l'idée selon laquelle les pays tempérés peuvent se sentir relativement à l'abri. Certes, les enjeux ne sont pas comparables à ceux auxquels certains pays en développement seront confrontés, mais l'étude montre que la France aussi, devra faire un important effort d'adaptation si elle veut limiter les effets négatifs du réchauffement.
L'exercice de prospective de l'Onerc prend pour hypothèse que l'élévation des températures atteindra entre 3 °C et 4 °C à la fin du siècle. La répétition des événements climatiques extrêmes (canicules, tempêtes, inondations) ressort comme le risque majeur pour plusieurs secteurs comme l'agriculture, la forêt, ou la production d'énergie. Sans être encore en mesure de les quantifier avec précision, les auteurs mettent aussi en avant "l'existence de seuils au-delà desquels les impacts du changement climatique auront des conséquences graves voire irréversibles".
Toutes les régions - ce n'est pas surprenant - ne seront pas logées à la même enseigne, mais il faudra aussi gérer l'inégalité des individus face au bouleversement climatique. "Les plus défavorisés seront probablement les plus affectés et le plus rapidement (...) les inégalités pourraient alors se creuser", avertissent les auteurs. Le travail, destiné à éclairer les décideurs publics et privés, balaie tous les grands domaines sur lesquels le réchauffement aura le plus de prise.
Eau. A demande constante, la France pourrait connaître un déficit de 2 milliards de m3 par an pour satisfaire les besoins de l'industrie, de l'agriculture et de l'alimentation en eau potable à l'horizon 2050. Cela représente 13 % des besoins actuels. Les zones les plus touchées seraient les zones déjà concernées aujourd'hui par des déficits structurels comme le Sud-Ouest.
Agriculture. La hausse des températures serait globalement une bonne nouvelle si elle ne s'accompagnait pas d'une multiplication de pics climatiques et de tempêtes, de sécheresses et d'une grande variabilité d'une année sur l'autre. En prenant l'exemple du blé, l'étude arrive à la conclusion que la récurrence de canicules comparables à celle de 2003, "pourrait, en l'absence de mesures d'adaptation, représenter un coût annuel de plus de 300 millions d'euros" à l'horizon de la fin du siècle.
Il y aura également des gagnants et des perdants dans la viticulture. Avec des rendements en hausse pour les producteurs de Bourgogne, par exemple, mais en baisse pour ceux du Languedoc. En revanche, la qualité des vins pourrait partout souffrir.
Forêt. Bonne nouvelle, la hausse des températures va favoriser la pousse des arbres. Mauvaise nouvelle, les risques de sécheresse et d'incendie pourraient annuler ces gains. A partir de 2050, les experts estiment que les effets négatifs seront prépondérants notamment dans le sud de la France.
Risques naturels. Le rapport reste prudent sur certains risques, comme les inondations, admettant ne pas disposer de données suffisantes. En revanche, il estime qu'en l'absence de politiques d'adaptation, le recul de la côte liée à l'érosion ou à la montée des eaux, "devrait concerner plusieurs centaines de milliers de personnes et la destruction de logements pourrait coûter plusieurs dizaines de milliards d'euros à l'échelle du siècle pour la seule région Languedoc-Roussillon".
Tourisme. Presque toutes les régions vont devoir adapter leur offre, soit parce que les fortes chaleurs feront fuir les touristes en été, soit parce que la neige aura déserté les sommets en hiver dans les régions de montagne. Dans les Alpes, 143 stations bénéficient d'un enneigement fiable aujourd'hui, une hausse moyenne des températures de 2 °C ferait chuter ce nombre à 96 stations.
Sur d'autres domaines, comme la santé ou la biodiversité, le rapport souligne la difficulté de parvenir à des évaluations chiffrées mais dans l'un et l'autre cas, il note que les effets du changement climatique sont déjà observables.
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Le rapport de l'Onerc :
www.ecologie.gouv.fr/-ONERC-.html
Sur le Web
http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2009/09/26/site-nucleaire-iranien-obama-a-ete-mis-au-courant-des-son-election_1245480_3218.html#xtor=EPR-32280229-
Laurence Caramel
Le Monde
27.09.09.
vendredi 25 septembre 2009
*Changement climatique: la réunion de Bangkok doit permettre de progresser sérieusement sur la voie d'un accord mondial ambitieux...*
***Aujourd'hui, la présidence suédoise de l'Union européenne et la Commission européenne ont vivement encouragé les négociateurs internationaux à progresser de manière décisive sur la voie d'un accord mondial ambitieux en ce qui concerne le changement climatique, à l'approche des discussions sur le climat qui débuteront à Bangkok le 28 septembre. La réunion de Bangkok est l'avant-dernière réunion préparatoire avant la conférence des Nations unies sur le climat qui se tiendra à Copenhague en décembre et qui devrait déboucher sur un accord mondial.
Stavros Dimas, membre de la Commission chargé de l’environnement, a déclaré à ce propos: «L'Union européenne s'est fixé un programme complet dans la perspective de l'accord mondial ambitieux et nécessaire pour éviter de dangereux changements climatiques. Aujourd'hui, après deux années de discussions, le moment est venu pour toutes les parties de s'investir pleinement pour jeter les fondements des décisions qui doivent être prises à Copenhague. Des progrès décisifs doivent être réalisés à Bangkok. La Commission européenne a fait récemment des propositions relatives au financement, qui est un élément central de ces négociations. Je compte maintenant sur nos partenaires, tant des pays développés que des pays en développement, pour passer à la vitesse supérieure et faire preuve de plus d'ambition.»
M. Andreas Carlgren, ministre suédois de l'environnement, a ajouté: «L'Union européenne se félicite des progrès réalisés et notamment de la décision que vient de prendre le gouvernement japonais d'augmenter de manière substantielle son objectif de réduction des émissions. Il faut maintenant que les déclarations publiques encourageantes faites récemment par les grandes économies émergentes concernant la limitation de la croissance de leurs émissions se traduisent en actes concrets et soient prises en considération dans les négociations. Les messages du sommet des Nations unies et du G20 doivent être entendus et répercutés à Bangkok. En tant que dirigeants politiques, nous voulons parvenir à un accord et il faut que les négociateurs se concentrent sur le fond, ainsi que sur les éléments essentiels.»
Le processus de Copenhague
Les négociations relatives à l'élaboration d'un accord des Nations unies sur le changement climatique pour l'après 2012, lorsque le protocole de Kyoto viendra à expiration, devraient s'achever lors de la conférence de Copenhague, qui se tiendra du 7 au 18 décembre 2009. Les dernières sessions préparatoires se tiendront à Bangkok, du 28 septembre au 9 octobre, et à Barcelone, du 2 au 6 novembre.
La position de l'UE
L'Union européenne plaide en faveur d'un accord ambitieux et complet pour éviter que le réchauffement climatique n’atteigne les niveaux dangereux – plus de 2 °C au-dessus de la température de l'ère préindustrielle – prévus par la communauté scientifique. Des données scientifiques montrent que, pour respecter cet objectif, les pays industrialisés devront réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 25 à 40 % par rapport à leur niveau de 1990 d'ici à 2020 et que les pays en développement devront freiner la croissance rapide de leurs émissions pour que leur niveau en 2020 soit inférieur d'environ 15 à 30 % à celui qu'elles atteindraient si rien n'était tenté.
L'Union européenne a pris l'engagement inconditionnel de réduire ses émissions de 20 % au moins par rapport à leur niveau de 1990 d'ici à 2020 et elle met en œuvre à cet effet le train de mesures sur le climat et l'énergie (IP/09/628).Elle s'est également engagée à porter son objectif de réduction à 30 % à condition que les autres pays industrialisés acceptent de procéder à des réductions comparables et que les pays en développement plus avancés contribuent de manière adéquate à un accord mondial.
Le 10 septembre, la Commission a proposé des orientations globales pour augmenter le financement international destiné à aider les pays en développement à réduire leurs émissions et à s'adapter au changement climatique (IP/09/1297). Le Conseil européen disposera ainsi d'une base pour adopter la position de l'UE en matière de financement à la fin du mois d'octobre.
La réunion de Bangkok
Peu de progrès ont été obtenus lors des trois sessions de négociation officielles qui se sont déroulées cette année. La session informelle qui s'est tenue à Bonn, en Allemagne, le mois dernier, a débouché sur un texte de négociation de plus de 250 pages, peu structuré et truffé d'éléments entre crochets. Lors de la réunion de Bangkok, il faudra considérablement simplifier ce texte et passer à la vitesse supérieure pour pouvoir signer un accord global à Copenhague.
Il convient également d'améliorer le processus de négociation en envisageant, par exemple, de négocier au sein de petits groupes parallèles plutôt que lors de grandes séances plénières. Il importe, en priorité, de se mettre d'accord sur les éléments fondamentaux que devrait contenir l'accord de Copenhague et de progresser sur cette base.
En ce qui concerne l'UE, ces éléments fondamentaux sont les suivants:
- des réductions contraignantes des émissions de tous les pays industrialisés sur la base d'efforts comparables,
- des mesures appropriées de la part de pays en développement pour réduire leurs émissions,
- un cadre d'action concernant l'adaptation au changement climatique,
- des mesures pour réduire la déforestation et la dégradation des forêts et promouvoir une gestion durable des forêts dans les régions tropicales,
- des règles comptables actualisées en ce qui concerne l'évolution des émissions liées à l'utilisation des sols, au changement d'affectation des sols et à la foresterie,
- un marché du carbone international élargi pour générer une aide financière pour les pays en développement et promouvoir des réductions économiquement avantageuses des émissions,
- la fourniture d'une aide publique internationale aux pays en développement pour compléter les flux financiers du marché du carbone et les investissements intérieurs,
- un programme complet en matière de coopération technologique et de financement, destiné à accélérer le développement d'une économie mondiale à faible intensité de carbone.
Conférences de presse
La Suède, la Commission et l'Espagne rencontreront les médias à Bangkok aux dates suivantes:
- lundi 28 septembre à 12 heures, heure locale,
- vendredi 9 octobre à 14 heures, heure locale.
se2009.eu
mercredi 23 septembre 2009
*Sentiments partagés à l'occasion du sommet climatique...*
***Lors du sommet climatique de l'ONU à New York, le président chinois Hu Jintao a affirmé pour la première fois vouloir agir concrètement contre le réchauffement de la planète. Le nouveau Premier ministre japonais Yukio Hatoyama annonçait à son tour que son pays se donnait jusqu'en 2020 pour revenir à un niveau d'émissions de CO2 de 25 pour cent inférieur à celui de 1990. Dans le même temps, l'UE veut même réduire ses émissions de 30 pour cent. Les Etats-Unis ne s'engagent pas. Les réactions de la presse européenne sont partagées.
Delo - Slovénie
Dans le quotidien Delo, Zorana Bakovic se réjouit du revirement de la Chine en matière de protection du climat : "Le fait que la Chine se soit elle aussi inscrite dans le club des responsables a une valeur inestimable. A New York, son président populiste Hu Jintao a levé le petit livre vert et annoncé le début d'une révolution sur le territoire asiatique. Peu importe que le Premier ministre japonais [Yukio] Hatoyoama l'y ait incité par l'intermédiaire de ses promesses courageuses de parvenir à une réduction des émissions de CO2 dans son pays ou qu'il veuille uniquement dépasser l'Inde et prendre la tête du mouvement écologique dans les pays en développement. Ce qui est important c'est que la Chine a reconnu qu'il ne sert à rien de débattre pour savoir qui a la plus grande responsabilité envers la planète. … Au cours de la dernière décennie, on a promis aux Chinois qu'ils dirigeraient le monde si seulement ils restaient fidèles au seul parti [communiste]. Ils ont maintenant une véritable opportunité de prendre la tête d'un mouvement mondial. Mais pas un mouvement idéologique rouge [communiste] ou écologique noir [conservateur], mais vert, dans lequel tous les Etats du monde s'uniront." (23.09.2009)
Financial Times Deutschland - Allemagne
L'intervention du président américain Barack Obama à l'occasion du sommet de l'ONU à New York est restée en deçà des attentes, écrit le journal économique libéral Financial Times Deutschland et pour cette raison, il conseille de reporter le sommet climatique prévu en décembre à Copenhague : "Le sommet climatique de l'ONU, mardi dernier, à New York, a tout de même apporté un progrès concret. Ce dernier n'a toutefois rien à voir avec des objectifs de réduction ou avec les gaz à effet de serre mais avec une conclusion simple et politique : oubliez Copenhague. … Les chances que les résultats obtenus à Copenhague soient plus qu'une simple convention sans engagement ont encore diminué mardi. Elles sont actuellement pratiquement égales à zéro. Pour cette raison, le mieux serait de reporter cette conférence jusqu'à ce que les Etats-Unis soient prêts à faire des progrès et à mener de vraies négociations. Sinon il est fort à craindre qu'un compromis formel à Copenhague rende impossible une réelle progression à long terme parce que les grands détracteurs du climat peuvent se dissimuler derrière." (23.09.2009)
Corriere della Sera - Italie
Lors de la rencontre de l'ONU, les Etats-Unis ne se sont pas engagés fermement à réduire leurs émissions de CO2 et le quotidien libéral et conservateur Corriere della Sera est préoccupé par le sommet climatique qui doit se dérouler prochainement à Copenhague : "Les Etats-Unis sont aujourd'hui les plus grands producteurs de CO2. … La Chine et l'Inde qui prendront bientôt cette place, continuent de refuser d'accepter des limites draconniennes et contraignantes. Hier les dirigeants des deux géants asiatiques ont admis que pour eux aussi l'heure était venue d'endosser une part de responsabilité pour le climat. Mais ils ont souligné qu'ils n'acceptaient aucune directive quantitative. … Ce sont des difficultés qui touchent une Europe qui ne s'était pas préparée et qui n'a pas d'idée. Les partenaires de l'UE ont eu du mal hier à persuader le Premier ministre danois irrité [Lars Løkke] Rasmussen de ne pas annoncer à l'ONU que dans 75 jours, à Copenhague, aura lieu uniquement une explication politique et non la conclusion d'un accord. … On espère que les dirigeants s'engageront personnellement. Mais leur marge de manœuvre est restreinte aussi parce que les parlements et l'opinion publique sont souvent hostiles aux concessions qui touchent à leur souveraineté en matière de climat." (23.09.2009)
Le Temps - Suisse
Le quotidien suisse Le Temps se montre pessimiste après le sommet sur le climat des Nations unies à New York : "Est-il déjà trop tard pour sauver le climat ? En apparence, les discussions formelles et informelles que conduisent les Etats sur la route du sommet de Copenhague, en décembre, sont mal parties. Les Etats-Unis, revenus à la table des négociations avec la ferme intention d'œuvrer à un accord global, sont piégés par leur propre calendrier politique. Le président Barack Obama n'a toujours pas de feu vert du Sénat. ... La communauté scientifique multiplie les avertissements: si le processus de réduction des gaz à effet de serre n'est pas engagé dans cette décennie, les efforts pour ralentir les émissions ne permettront pas de stabiliser à temps les quantités de gaz à effet de serre émis à partir de 2030, soit au moment où les rejets des pays en développement progresseront le plus." (23.09.2009)
Eurotopics
mardi 22 septembre 2009
***Les Nations unies et le climat...***
***En 1972, se tenait à Stockholm une conférence sur l'environnement humain, la première conférence des Nations unies de cette nature, organisée pour mettre en lumière le problème le plu brûlant de notre temps. Les choses devaient se répéter quelques années plus tard. Cette fois, pour la première conférence organisée à Genève sur le climat de la planète, les changements climatiques avaient été portés à l’ordre du jour international. À Genève furent présentées des preuves scientifiques montrant comment l’homme, par son action, apportait des changements au climat.
La question climatique, ou plutôt la menace climatique comme on avait également commencé à l’appeler, devait être régulièrement discutée au niveau international durant les années qui suivirent. La Commission Bruntland présentait son rapport en 1987. Celui ci constatait que la planète ne supporterait de voir les pays du Sud se transformer comme l’avaient fait ceux du Nord. Les épreuves imposées à l’environnement seraient, selon le rapport, trop importantes.
En 1988, l’Assemblée générale des Nations unies (AGNU) adoptait une résolution exigeant une protection du climat de notre planète pour les générations présentes et futures. Façon de reconnaître que les transformations climatiques étaient un problèmes concernant l'humanité entière. La même année était constitué le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). Le comité de pilotage du groupe, une trentaine de chercheurs, fonde ses conclusions et recommandations sur les résultats de la recherche internationale.
En 1992, le Sommet « planète Terre », également dénommé Conférence de Rio, faisait office de réponse à la proposition faite par la Commission Bruntland, à savoir organiser une conférence 20 ans après la Conférence de Stockholm. Les observations scientifiques faites concernant l’impact de l’homme sur l’environnement, notamment sur l’appauvrissement de la couche d’ozone dû aux différents types d’émissions, marquèrent de leur empreinte la conférence de Rio. À cette conférence fut également adoptée une convention cadre internationale sur les changements climatiques, la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). En 2005, cette convention avait été ratifiée par 188 pays et la Commission européenne. Les États parties à la convention se réunissent chaque année. Ils se rencontrèrent pour la première fois à Berlin en 1995. Leur troisième réunion eut lieu en 1997 à Kyoto (Japon), où l’on adopta un protocole exigeant une réduction des fameuses émissions de gaz à effets de serre.
se2009.eu
La question climatique, ou plutôt la menace climatique comme on avait également commencé à l’appeler, devait être régulièrement discutée au niveau international durant les années qui suivirent. La Commission Bruntland présentait son rapport en 1987. Celui ci constatait que la planète ne supporterait de voir les pays du Sud se transformer comme l’avaient fait ceux du Nord. Les épreuves imposées à l’environnement seraient, selon le rapport, trop importantes.
En 1988, l’Assemblée générale des Nations unies (AGNU) adoptait une résolution exigeant une protection du climat de notre planète pour les générations présentes et futures. Façon de reconnaître que les transformations climatiques étaient un problèmes concernant l'humanité entière. La même année était constitué le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). Le comité de pilotage du groupe, une trentaine de chercheurs, fonde ses conclusions et recommandations sur les résultats de la recherche internationale.
En 1992, le Sommet « planète Terre », également dénommé Conférence de Rio, faisait office de réponse à la proposition faite par la Commission Bruntland, à savoir organiser une conférence 20 ans après la Conférence de Stockholm. Les observations scientifiques faites concernant l’impact de l’homme sur l’environnement, notamment sur l’appauvrissement de la couche d’ozone dû aux différents types d’émissions, marquèrent de leur empreinte la conférence de Rio. À cette conférence fut également adoptée une convention cadre internationale sur les changements climatiques, la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). En 2005, cette convention avait été ratifiée par 188 pays et la Commission européenne. Les États parties à la convention se réunissent chaque année. Ils se rencontrèrent pour la première fois à Berlin en 1995. Leur troisième réunion eut lieu en 1997 à Kyoto (Japon), où l’on adopta un protocole exigeant une réduction des fameuses émissions de gaz à effets de serre.
se2009.eu
lundi 21 septembre 2009
*Climat : à deux mois du Sommet de Copenhague, Nicolas Hulot se dit pessimiste...*
***A l'occasion de la présentation à Strasbourg de son film Le Syndrome du Titanic, Nicolas Hulot a exprimé ses inquiétudes quant à l'issue du sommet sur le climat qui aura lieu à Copenhague en décembre prochain. Les chances de conclure un accord sont selon lui compromises en l'absence d'une évolution significative de la position américaine.
A moins de deux mois de la réunion internationale qui vise à trouver un accord de lutte contre le réchauffement climatique qui remplacera en 2012 le protocole de Kyoto, Nicolas Hulot estime qu'il y a "peu de raisons d'être optimiste". Selon lui, la position américaine sur le sujet pourrait être en grande partie responsable de l'échec du Sommet de Copenhague.
"La position américaine était très importante, et on a cru à un moment que l'arrivée d'Obama allait peut-être inverser la vapeur. Sauf qu'Obama, malgré son charisme, sa volonté, découvre que les changements climatiques sont les dernières préoccupations des Américains" déplore-t-il.
Pour limiter à 2°C la hausse des températures par rapport au niveau de l'ère pré-industrielle, les experts préconisent, pour les pays industrialisés, une réduction des gaz à effet de serre de 25 à 40 % d'ici à 2020 et de 80 à 95 % d'ici à 2050 par rapport à 1990, or les États-Unis se refusent à fixer un objectif supérieur à 5 % de réduction des émissions. Une position qui n'encourage pas les autres États à s'engager dans des objectifs contraignants à la hauteur des recommandations des climatologues."Si on échoue à Copenhague, c'est comme si on se mettait un bandeau sur les yeux dans le brouillard avec les gaz à fond", insiste Nicolas Hulot dont la fondation a cosigné l'ultimatum climatique lancé à Nicolas Sarkozy, à l'instar de nombreuses associations telles que Greenpeace, le WWF, Action contre la faim, la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH) ou encore Médecins du monde. Pour l'instant, cet ultimatum a récolté près de 149.000 signatures.
MaxiSciences
21/09/2009
A moins de deux mois de la réunion internationale qui vise à trouver un accord de lutte contre le réchauffement climatique qui remplacera en 2012 le protocole de Kyoto, Nicolas Hulot estime qu'il y a "peu de raisons d'être optimiste". Selon lui, la position américaine sur le sujet pourrait être en grande partie responsable de l'échec du Sommet de Copenhague.
"La position américaine était très importante, et on a cru à un moment que l'arrivée d'Obama allait peut-être inverser la vapeur. Sauf qu'Obama, malgré son charisme, sa volonté, découvre que les changements climatiques sont les dernières préoccupations des Américains" déplore-t-il.
Pour limiter à 2°C la hausse des températures par rapport au niveau de l'ère pré-industrielle, les experts préconisent, pour les pays industrialisés, une réduction des gaz à effet de serre de 25 à 40 % d'ici à 2020 et de 80 à 95 % d'ici à 2050 par rapport à 1990, or les États-Unis se refusent à fixer un objectif supérieur à 5 % de réduction des émissions. Une position qui n'encourage pas les autres États à s'engager dans des objectifs contraignants à la hauteur des recommandations des climatologues."Si on échoue à Copenhague, c'est comme si on se mettait un bandeau sur les yeux dans le brouillard avec les gaz à fond", insiste Nicolas Hulot dont la fondation a cosigné l'ultimatum climatique lancé à Nicolas Sarkozy, à l'instar de nombreuses associations telles que Greenpeace, le WWF, Action contre la faim, la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH) ou encore Médecins du monde. Pour l'instant, cet ultimatum a récolté près de 149.000 signatures.
MaxiSciences
21/09/2009
dimanche 20 septembre 2009
*Développement durable : les entreprises communiquent-elles mieux ?...*
***Les résultats du deuxième Observatoire de la communication et du marketing responsables ont été présentés le 15 septembre 2009.
Effet de mode ou implication réelle ? Chacun l’aura constaté dans sa vie quotidienne : les entreprises communiquent de plus en plus sur leurs efforts en matière de développement durable.
Le deuxième Observatoire de la communication et du marketing responsables a été initié par l’Union des annonceurs (UDA), l’Association des agences-conseils en communication (AACC) et Syntec Conseil en Relations Publiques.
Cette étude, menée en ligne par le cabinet Limelight Consulting du 18 août au 4 septembre 2009, concerne 129 entreprises, parmi lesquelles 27 % de sociétés cotées. Sur les 138 répondants, on trouve 68 % de décisionnaires, dont 40 % de directeurs marketing et/ou communication. Banques, assurances, services et administrations constituent les secteurs les plus représentés.
Selon l’Observatoire, 90 % des entreprises interrogées disposent d’une stratégie RSE, contre 76 % en 2008. Ce taux atteint 97 % dans les sociétés cotées.
Environnement et stratégie d’entreprise
La responsabilité sociale des entreprises (RSE) concerne l’intégration volontaire, par les firmes, de préoccupations sociales et environnementales dans leurs activités et leurs relations avec autrui.
Pour 55 % des répondants, la crise économique ne possède aucune répercussion sur leur stratégie dans ce domaine. Entre 2008 et 2009, la politique RSE des entreprises aurait été principalement influencée par la demande interne et les principes du Grenelle de l’environnement.
En matière de développement durable, les principaux engagements des sociétés porteraient toujours sur l’environnement. 69 % des entreprises sondées affirment ainsi prendre en compte les effets environnementaux de leurs actions de communication. 67 % prépareraient même des cahiers des charges spécifiques à l’intention de leurs prestataires et agences de communication.
Toutefois, seules 14 % des entreprises réalisent systématiquement un bilan carbone de leurs opérations. 12 % des sondés estiment que l'appréciation des impacts environnementaux générés par leurs actions de communication et/ou marketing ne se justifie pas. Alors que l’enquête illustre l’avance des entreprises cotées, 24 % d’entre elles partagent ce point de vue. Mais les choix stratégiques n’expliquent pas tout : 19 % des répondants jugent ne pas avoir les moyens de procéder à cette évaluation.
Pourtant, 62 % des entreprises questionnées sont dotées d’un service dédié au développement durable. La démarche, qui mobilise 59 % des comités de direction, implique une consultation régulière des départements juridique et finances. Même si 62 % des sociétés déclarent avoir un groupe de travail sur le développement durable, la réalisation des projets est généralement confiée aux services achats et communication.
Renforcement de la communication produit
L’utilisation du développement durable dans les actions de communication sur l’image et les valeurs de l’entreprise reste prépondérante. Par ailleurs, l’interne et les clients constituent toujours des cibles prioritaires. Nouveauté pour 2009 : le renforcement de la communication sur les produits. Rien d’étonnant puisque 80 % des sociétés sondées ont développé depuis un an des produits ou services intégrant les enjeux du développement durable, selon elles. Nous sommes passés de l’intention aux actes, explique un représentant de Nestlé Waters France.
Après la ‘’Charte pour une publicité éco-responsable’’, signée le 11 avril 2008 avec le ministre de l'Environnement, le secrétaire d'Etat à l'Industrie et à la Consommation et les représentants de l'interprofession publicitaire, l'Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP) a publié, en juin 2009, de nouvelles règles de déontologie publicitaire relatives au développement durable. Le texte, qui entrera en vigueur en octobre, comporterait plusieurs nouveautés. Selon le président de l’ARPP, ces règles conduiraient notamment à une meilleure explication des auto-déclarations environnementales.
Moins de dialogue avec les parties prenantes
A l’inverse des actions de communication, le dialogue entre les entreprises et les autres acteurs du secteur : ONG, associations de consommateurs, actionnaires, et pouvoirs public connaît en 2009 des signes d’essoufflement. Pierre Séquier, vice-président de l’AACC, s’interroge : les entreprises estiment-elles ne pas pouvoir convaincre ou sont-elles parvenues à une réflexion plus aboutie sur le développement durable ? On est en droit d’en douter.
C.MONCEAU
Actu-Environnement
18/09/2009
Effet de mode ou implication réelle ? Chacun l’aura constaté dans sa vie quotidienne : les entreprises communiquent de plus en plus sur leurs efforts en matière de développement durable.
Le deuxième Observatoire de la communication et du marketing responsables a été initié par l’Union des annonceurs (UDA), l’Association des agences-conseils en communication (AACC) et Syntec Conseil en Relations Publiques.
Cette étude, menée en ligne par le cabinet Limelight Consulting du 18 août au 4 septembre 2009, concerne 129 entreprises, parmi lesquelles 27 % de sociétés cotées. Sur les 138 répondants, on trouve 68 % de décisionnaires, dont 40 % de directeurs marketing et/ou communication. Banques, assurances, services et administrations constituent les secteurs les plus représentés.
Selon l’Observatoire, 90 % des entreprises interrogées disposent d’une stratégie RSE, contre 76 % en 2008. Ce taux atteint 97 % dans les sociétés cotées.
Environnement et stratégie d’entreprise
La responsabilité sociale des entreprises (RSE) concerne l’intégration volontaire, par les firmes, de préoccupations sociales et environnementales dans leurs activités et leurs relations avec autrui.
Pour 55 % des répondants, la crise économique ne possède aucune répercussion sur leur stratégie dans ce domaine. Entre 2008 et 2009, la politique RSE des entreprises aurait été principalement influencée par la demande interne et les principes du Grenelle de l’environnement.
En matière de développement durable, les principaux engagements des sociétés porteraient toujours sur l’environnement. 69 % des entreprises sondées affirment ainsi prendre en compte les effets environnementaux de leurs actions de communication. 67 % prépareraient même des cahiers des charges spécifiques à l’intention de leurs prestataires et agences de communication.
Toutefois, seules 14 % des entreprises réalisent systématiquement un bilan carbone de leurs opérations. 12 % des sondés estiment que l'appréciation des impacts environnementaux générés par leurs actions de communication et/ou marketing ne se justifie pas. Alors que l’enquête illustre l’avance des entreprises cotées, 24 % d’entre elles partagent ce point de vue. Mais les choix stratégiques n’expliquent pas tout : 19 % des répondants jugent ne pas avoir les moyens de procéder à cette évaluation.
Pourtant, 62 % des entreprises questionnées sont dotées d’un service dédié au développement durable. La démarche, qui mobilise 59 % des comités de direction, implique une consultation régulière des départements juridique et finances. Même si 62 % des sociétés déclarent avoir un groupe de travail sur le développement durable, la réalisation des projets est généralement confiée aux services achats et communication.
Renforcement de la communication produit
L’utilisation du développement durable dans les actions de communication sur l’image et les valeurs de l’entreprise reste prépondérante. Par ailleurs, l’interne et les clients constituent toujours des cibles prioritaires. Nouveauté pour 2009 : le renforcement de la communication sur les produits. Rien d’étonnant puisque 80 % des sociétés sondées ont développé depuis un an des produits ou services intégrant les enjeux du développement durable, selon elles. Nous sommes passés de l’intention aux actes, explique un représentant de Nestlé Waters France.
Après la ‘’Charte pour une publicité éco-responsable’’, signée le 11 avril 2008 avec le ministre de l'Environnement, le secrétaire d'Etat à l'Industrie et à la Consommation et les représentants de l'interprofession publicitaire, l'Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP) a publié, en juin 2009, de nouvelles règles de déontologie publicitaire relatives au développement durable. Le texte, qui entrera en vigueur en octobre, comporterait plusieurs nouveautés. Selon le président de l’ARPP, ces règles conduiraient notamment à une meilleure explication des auto-déclarations environnementales.
Moins de dialogue avec les parties prenantes
A l’inverse des actions de communication, le dialogue entre les entreprises et les autres acteurs du secteur : ONG, associations de consommateurs, actionnaires, et pouvoirs public connaît en 2009 des signes d’essoufflement. Pierre Séquier, vice-président de l’AACC, s’interroge : les entreprises estiment-elles ne pas pouvoir convaincre ou sont-elles parvenues à une réflexion plus aboutie sur le développement durable ? On est en droit d’en douter.
C.MONCEAU
Actu-Environnement
18/09/2009
samedi 12 septembre 2009
***"Il faut faire plus de pédagogie sur la taxe carbone"...***
***Nicolas Sarkozy vient d'annoncer la création d'une taxe carbone. Gilles Carrez, rapporteur général du Budget à l'Assemblée nationale, explique à LExpansion.com pourquoi son principe même reste encore mal compris par l'opinion.
Nicolas Sarkozy a annoncé la création d'une nouvelle taxe, la taxe carbone, mais a indiqué que les impôts n'augmenteront pas... Comment s'y retrouver ?
Partout où je vais, et c'est la première fois que ça m'arrive, les gens me disent qu'ils ne comprennent pas pourquoi on crée une taxe, si c'est pour la rembourser.
Il va falloir faire beaucoup de pédagogie pour leur expliquer que ce n'est pas un impôt pour faire rentrer de l'argent dans les caisses de l'Etat, mais que son but est de modifier les comportements. Il va aussi falloir expliquer le mécanisme de compensation, avec toutes les injustices qu'un système de forfait peut engendrer... Ce travail n'a pas été assez fait et les premiers défenseurs de cette taxe doivent en prendre leur part.
Etes-vous d'accord avec le principe même de cette taxe ?
On n'a pas tellement le choix. Pour les gros consommateurs, c'est à dire les grandes entreprises, il existe déjà le système des quotas et du marché d'émissions. Il était temps d'agir pour les particuliers et les petites entreprises. Soit on interdit aux gens de se déplacer en voiture ou de se chauffer, soit on fixe un prix à la pollution qui, pour le moment, n'en a pas. L'idéal serait sans doute de fixer le montant de la taxe de façon différenciée selon l'empreinte carbone de chaque produit. Mais c'est très compliqué, et aucun pays n'est parvenu à le faire. Il faut donc se rabattre sur quelque chose de plus simple et frapper la consommation d'énergie, le facteur de pollution le plus important.
Les entreprises râlent parce que, d'un côté, on réforme la taxe professionnelle, mais que de l'autre, on leur impose une taxe carbone...
Je reviens de Suède, le premier pays à avoir mis en place la taxe carbone en 1991. Là bas, l'industrie et l'agriculture sont quasiment exonérées de la taxe carbone, parce que trop exposées à la concurrence internationale. Le pays a donné la priorité à la lutte contre les délocalisations, sur l'urgence environnementale. Résultat, l'industrie n'a pas fait les efforts nécessaires. Il est donc important que les entreprises payent la taxe carbone. Mais nous n'avons pas mis de côté la question de leur compétitivité. La réforme de la taxe professionnelle va engendrer 8 milliards d'euros d'exonérations, alors que la taxe professionnelle va coûter 2 milliards aux entreprises. Elles gagnent quand même 6 milliards.
Propos recueillis par Thomas Bronnec
L'Expansion
11/09/2009
Nicolas Sarkozy a annoncé la création d'une nouvelle taxe, la taxe carbone, mais a indiqué que les impôts n'augmenteront pas... Comment s'y retrouver ?
Partout où je vais, et c'est la première fois que ça m'arrive, les gens me disent qu'ils ne comprennent pas pourquoi on crée une taxe, si c'est pour la rembourser.
Il va falloir faire beaucoup de pédagogie pour leur expliquer que ce n'est pas un impôt pour faire rentrer de l'argent dans les caisses de l'Etat, mais que son but est de modifier les comportements. Il va aussi falloir expliquer le mécanisme de compensation, avec toutes les injustices qu'un système de forfait peut engendrer... Ce travail n'a pas été assez fait et les premiers défenseurs de cette taxe doivent en prendre leur part.
Etes-vous d'accord avec le principe même de cette taxe ?
On n'a pas tellement le choix. Pour les gros consommateurs, c'est à dire les grandes entreprises, il existe déjà le système des quotas et du marché d'émissions. Il était temps d'agir pour les particuliers et les petites entreprises. Soit on interdit aux gens de se déplacer en voiture ou de se chauffer, soit on fixe un prix à la pollution qui, pour le moment, n'en a pas. L'idéal serait sans doute de fixer le montant de la taxe de façon différenciée selon l'empreinte carbone de chaque produit. Mais c'est très compliqué, et aucun pays n'est parvenu à le faire. Il faut donc se rabattre sur quelque chose de plus simple et frapper la consommation d'énergie, le facteur de pollution le plus important.
Les entreprises râlent parce que, d'un côté, on réforme la taxe professionnelle, mais que de l'autre, on leur impose une taxe carbone...
Je reviens de Suède, le premier pays à avoir mis en place la taxe carbone en 1991. Là bas, l'industrie et l'agriculture sont quasiment exonérées de la taxe carbone, parce que trop exposées à la concurrence internationale. Le pays a donné la priorité à la lutte contre les délocalisations, sur l'urgence environnementale. Résultat, l'industrie n'a pas fait les efforts nécessaires. Il est donc important que les entreprises payent la taxe carbone. Mais nous n'avons pas mis de côté la question de leur compétitivité. La réforme de la taxe professionnelle va engendrer 8 milliards d'euros d'exonérations, alors que la taxe professionnelle va coûter 2 milliards aux entreprises. Elles gagnent quand même 6 milliards.
Propos recueillis par Thomas Bronnec
L'Expansion
11/09/2009
vendredi 11 septembre 2009
**Taxe carbone : mode d'emploi...***
***A l’occasion de son déplacement à Artemare, dans l’Ain, consacré au réchauffement climatique, le Chef de l’Etat a rendu ses arbitrages sur la contribution climat-énergie. Appliquée dès 2010, elle augmentera progressivement et sera intégralement compensée par la baisse d’autres prélèvements.
* * *
Un système de compensation intégrale
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Taxe carbone, à quoi ça sert ?
L’objectif de cette taxe est la réduction de nos émissions de CO2 qui est un gaz polluant, responsable de l’effet de serre et donc du réchauffement climatique. La logique est celle du pollueur-payeur qui doit inciter entreprises et ménages à adopter des pratiques de consommation et d’achat plus respectueuses de l’environnement, plus sobres en carbone et en énergie.
Sur quels produits portera cette taxe ?
La taxe carbone s’appliquera aux énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon, GPL), car leur combustion dégage du CO2. Pour chaque énergie, elle sera calculée en fonction de leur contenu en carbone.
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La taxe carbone sera calculée sur la base de 17 euros la tonne de CO2 émise et sera introduite de façon progressive.
Le Chef de l’Etat a rappelé son intention que « l’introduction de la taxe carbone soit un succès pour notre pays ». « C’est pourquoi je dis à tous les défenseurs les plus ardents de la taxe carbone, que nous mettrions en péril la réussite de cette mesure en demandant à nos concitoyens de s’adapter à une évolution trop brutale des prix de l’énergie. Pour une valeur de 17 € par tonne de CO2, la taxe carbone représentera déjà un effort significatif » a-t-il expliqué.
Il a annoncé que « la création de la taxe carbone n’augmentera pas les prélèvements dans notre pays ». En effet, « l’objectif de la fiscalité écologique n’est pas de remplir les caisses de l’Etat, mais d’inciter les Français et les entreprises à transformer leurs comportements », et ce sans pénaliser le pouvoir d’achat des ménages ou la compétitivité des entreprises.
Pour ce faire, la création de la taxe carbone sera compensée à 100%.
Les ménages imposables verront le montant de l’impôt sur le revenu réduit ; ceux qui ne le sont pas recevront un chèque vert en compensation.
Afin d’être juste, cette compensation tiendra compte de la taille de la famille et du lieu de vie.
Au total, pour une valeur de 17 € par tonne de CO2, un ménage avec deux enfants qui vit en zone urbaine bénéficiera dès le mois de février prochain d’une réduction de 110 € sur son premier tiers provisionnel s’il paie l’impôt sur le revenu. S’il ne le paie pas il recevra, à la même date, un chèque vert de 110 €
Un ménage avec deux enfants qui réside dans une zone rurale où il n’existe pas de transport en commun bénéficiera lui, à la même date, d’une réduction d’impôt de 140 € s’il paie l’impôt sur le revenu. S’il ne le paie pas il recevra un chèque vert de 140 €.
Pour les entreprises, la taxe professionnelle pesant sur l’investissement sera supprimée à partir de l’an prochain.
Le Gouvernement prend en considération la situation des industries des biens intermédiaires, les transports routiers, l’agriculture, la sylviculture et la pêche qui seront les plus exposés à la taxe carbone. Des aides ciblées et limitées à une période de transition pourraient leur être apportées afin de ne pas pénaliser leur compétitivité vis-à-vis de leurs concurrents étrangers et de leur laisser le temps de s’adapter à des modes de production et de transport plus économes en énergie et en carbone.
Par ailleurs, le Président de la République a rappelé dans son discours que « pour les émetteurs de CO2 les plus massifs qui représentent un gros tiers des émissions nationales, le paquet « climat-énergie » européen a d’ores et déjà prévu une harmonisation européenne. 1 400 grands sites industriels en France devront réduire drastiquement leurs émissions de CO2, - 21% d’ici à 2020, sous peine de devoir acheter très cher des quotas d’émissions supplémentaires ».
Le Chef de l’Etat a annoncé la création d’une commission indépendante chargée de suivre la fiscalité écologique, en toute transparence, et de s’assurer que les compensations fonctionnent bien à l’euro près.
Avec l’annonce de ces mesures, les conditions sont remplies pour que cette contribution soit bien acceptée par les Français. Pas de hausse des impôts, car d’autres impôts seront diminués ou supprimés, et une restitution de l’intégralité des recettes aux ménages et aux entreprises.
« Voilà comment, grâce à un mécanisme de bonus-malus, nous allons donner les moyens aux Français de changer leurs comportements pour réduire les consommations d’énergie et les émissions de CO2. Le malus, c’est la taxe carbone. Le bonus, c’est le chèque vert versé aux familles ou la réduction d’impôt de même montant » a déclaré le président de la République.
La contribution climat énergie sera créée dans la loi de finances pour 2010.
* * *
Un changement complet de comportement
La création d’une fiscalité écologique est un choix historique, conforme aux engagements pris dans la campagne présidentielle et dans le Grenelle de l'Environnement.
Pour le Chef de l’Etat, « il en va de la fiscalité écologique comme de tant d’autres choses : il y a ceux qui en parlent, et il y a ceux qui la font. C’est pour moi, profondément, une question de responsabilité » a-t-il déclaré. « Une question de responsabilité vis-à-vis de nos enfants et des générations à venir, car cette mesure contribuera à dessiner un monde meilleur pour eux. Une question de responsabilité vis-à-vis des Français d’aujourd’hui. Je leur ai donné ma parole, il y a deux ans et demi, en signant le pacte écologique proposé par Nicolas HULOT, où la création d’une taxe carbone figurait au second rang […] »
Parallèlement à la mise en œuvre de la contribution climat énergie, l’Etat va poursuivre massivement sa politique de soutien aux économies d’énergie et au développement des énergies renouvelables (avec par exemple l’éco-prêt à taux zéro pour l’isolation des logements, le bonus/malus écologique sur les véhicules, etc.).
Dans le domaine des transports, Jean-Louis Borloo présentera dans quelques jours un plan de développement des véhicules électriques et hybrides.
Le Président de la République avait annoncé il y a quelques jours qu’il demanderait à l’Union européenne de se doter d’une taxe carbone aux frontières. Il l’a confirmé dans son discours consacré à la stratégie de la France dans la lutte contre le réchauffement climatique : « La taxe carbone aux frontières est le complément naturel de la taxe carbone intérieure. Bien plus, la taxe carbone aux frontières est vitale pour nos industries et nos emplois ».
* * *
Un système de compensation intégrale
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Taxe carbone, à quoi ça sert ?
L’objectif de cette taxe est la réduction de nos émissions de CO2 qui est un gaz polluant, responsable de l’effet de serre et donc du réchauffement climatique. La logique est celle du pollueur-payeur qui doit inciter entreprises et ménages à adopter des pratiques de consommation et d’achat plus respectueuses de l’environnement, plus sobres en carbone et en énergie.
Sur quels produits portera cette taxe ?
La taxe carbone s’appliquera aux énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon, GPL), car leur combustion dégage du CO2. Pour chaque énergie, elle sera calculée en fonction de leur contenu en carbone.
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La taxe carbone sera calculée sur la base de 17 euros la tonne de CO2 émise et sera introduite de façon progressive.
Le Chef de l’Etat a rappelé son intention que « l’introduction de la taxe carbone soit un succès pour notre pays ». « C’est pourquoi je dis à tous les défenseurs les plus ardents de la taxe carbone, que nous mettrions en péril la réussite de cette mesure en demandant à nos concitoyens de s’adapter à une évolution trop brutale des prix de l’énergie. Pour une valeur de 17 € par tonne de CO2, la taxe carbone représentera déjà un effort significatif » a-t-il expliqué.
Il a annoncé que « la création de la taxe carbone n’augmentera pas les prélèvements dans notre pays ». En effet, « l’objectif de la fiscalité écologique n’est pas de remplir les caisses de l’Etat, mais d’inciter les Français et les entreprises à transformer leurs comportements », et ce sans pénaliser le pouvoir d’achat des ménages ou la compétitivité des entreprises.
Pour ce faire, la création de la taxe carbone sera compensée à 100%.
Les ménages imposables verront le montant de l’impôt sur le revenu réduit ; ceux qui ne le sont pas recevront un chèque vert en compensation.
Afin d’être juste, cette compensation tiendra compte de la taille de la famille et du lieu de vie.
Au total, pour une valeur de 17 € par tonne de CO2, un ménage avec deux enfants qui vit en zone urbaine bénéficiera dès le mois de février prochain d’une réduction de 110 € sur son premier tiers provisionnel s’il paie l’impôt sur le revenu. S’il ne le paie pas il recevra, à la même date, un chèque vert de 110 €
Un ménage avec deux enfants qui réside dans une zone rurale où il n’existe pas de transport en commun bénéficiera lui, à la même date, d’une réduction d’impôt de 140 € s’il paie l’impôt sur le revenu. S’il ne le paie pas il recevra un chèque vert de 140 €.
Pour les entreprises, la taxe professionnelle pesant sur l’investissement sera supprimée à partir de l’an prochain.
Le Gouvernement prend en considération la situation des industries des biens intermédiaires, les transports routiers, l’agriculture, la sylviculture et la pêche qui seront les plus exposés à la taxe carbone. Des aides ciblées et limitées à une période de transition pourraient leur être apportées afin de ne pas pénaliser leur compétitivité vis-à-vis de leurs concurrents étrangers et de leur laisser le temps de s’adapter à des modes de production et de transport plus économes en énergie et en carbone.
Par ailleurs, le Président de la République a rappelé dans son discours que « pour les émetteurs de CO2 les plus massifs qui représentent un gros tiers des émissions nationales, le paquet « climat-énergie » européen a d’ores et déjà prévu une harmonisation européenne. 1 400 grands sites industriels en France devront réduire drastiquement leurs émissions de CO2, - 21% d’ici à 2020, sous peine de devoir acheter très cher des quotas d’émissions supplémentaires ».
Le Chef de l’Etat a annoncé la création d’une commission indépendante chargée de suivre la fiscalité écologique, en toute transparence, et de s’assurer que les compensations fonctionnent bien à l’euro près.
Avec l’annonce de ces mesures, les conditions sont remplies pour que cette contribution soit bien acceptée par les Français. Pas de hausse des impôts, car d’autres impôts seront diminués ou supprimés, et une restitution de l’intégralité des recettes aux ménages et aux entreprises.
« Voilà comment, grâce à un mécanisme de bonus-malus, nous allons donner les moyens aux Français de changer leurs comportements pour réduire les consommations d’énergie et les émissions de CO2. Le malus, c’est la taxe carbone. Le bonus, c’est le chèque vert versé aux familles ou la réduction d’impôt de même montant » a déclaré le président de la République.
La contribution climat énergie sera créée dans la loi de finances pour 2010.
* * *
Un changement complet de comportement
La création d’une fiscalité écologique est un choix historique, conforme aux engagements pris dans la campagne présidentielle et dans le Grenelle de l'Environnement.
Pour le Chef de l’Etat, « il en va de la fiscalité écologique comme de tant d’autres choses : il y a ceux qui en parlent, et il y a ceux qui la font. C’est pour moi, profondément, une question de responsabilité » a-t-il déclaré. « Une question de responsabilité vis-à-vis de nos enfants et des générations à venir, car cette mesure contribuera à dessiner un monde meilleur pour eux. Une question de responsabilité vis-à-vis des Français d’aujourd’hui. Je leur ai donné ma parole, il y a deux ans et demi, en signant le pacte écologique proposé par Nicolas HULOT, où la création d’une taxe carbone figurait au second rang […] »
Parallèlement à la mise en œuvre de la contribution climat énergie, l’Etat va poursuivre massivement sa politique de soutien aux économies d’énergie et au développement des énergies renouvelables (avec par exemple l’éco-prêt à taux zéro pour l’isolation des logements, le bonus/malus écologique sur les véhicules, etc.).
Dans le domaine des transports, Jean-Louis Borloo présentera dans quelques jours un plan de développement des véhicules électriques et hybrides.
Le Président de la République avait annoncé il y a quelques jours qu’il demanderait à l’Union européenne de se doter d’une taxe carbone aux frontières. Il l’a confirmé dans son discours consacré à la stratégie de la France dans la lutte contre le réchauffement climatique : « La taxe carbone aux frontières est le complément naturel de la taxe carbone intérieure. Bien plus, la taxe carbone aux frontières est vitale pour nos industries et nos emplois ».
jeudi 10 septembre 2009
***Le Syndrome du Titanic...***
***Date de sortie : 07 Octobre 2009 // Réalisé par Nicolas Hulot, Jean-Albert Lièvre ...
Pour plus d'info : www.cinematok.com/Le-Syndrome-du-Titanic.html
Le Syndrome du Titanic - Bande annonce FR
envoyé par _Caprice_ - Les dernières bandes annonces en ligne.
*BREF APERCU-Nicolas Hulot a lancé EVOLUTION : CHAPITRE 2*
http://developpementdurablexxis.blogspot.com/2009/06/bref-aperc-la-fondation-nicolas-hulot.html
***Je ne suis pas née écologiste...En 1997 aux Nations Unies à New-York ..: "Je le suis devenue"!!! MB***
Bien à vous,
Morgane BRAVO
Pour plus d'info : www.cinematok.com/Le-Syndrome-du-Titanic.html
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*BREF APERCU-Nicolas Hulot a lancé EVOLUTION : CHAPITRE 2*
http://developpementdurablexxis.blogspot.com/2009/06/bref-aperc-la-fondation-nicolas-hulot.html
***Je ne suis pas née écologiste...En 1997 aux Nations Unies à New-York ..: "Je le suis devenue"!!! MB***
Bien à vous,
Morgane BRAVO
*Taxe carbone: «Ne rien faire est irresponsable»...*
***Pour Nicolas Hulot, la querelle politique sur la taxe carbone masque les enjeux. Il livre son mode d’emploi d’une fiscalité écologique et sociale.
Comme prévu, la taxe carbone et le cafouillage gouvernemental sur le dossier ont largement occupé le campus d’été de l’UMP, qui se déroulait ce week-end à Seignosse (Landes). Cafouillage ? Pas du tout, selon le conseiller élyséen Henri Guaino : «Il n’y a pas de cafouillage, il y a des discussions.» Mais rien d’anormal, officiellement, dans le désaveu infligé au Premier ministre sur les arbitrages. Les modalités de la taxe, les vraies, devraient être connues jeudi, selon Christine Lagarde. Sauf si les «discussions» s’éternisent…
Agacé par la tournure très politicienne prise par le débat, Nicolas Hulot, qui avec sa Fondation a porté et médiatisé la Contribution climat énergie (CCE) depuis le Grenelle, lance dans Libération un appel à la raison.
A entendre ses adversaires, Ségolène Royal en tête, la taxe carbone c’est 7 centimes de plus à la pompe et c’est inefficace...
C’est une présentation étriquée et simpliste des choses. Aucun expert objectif ne doute de l’efficacité du signal prix pour agir sur les comportements. Si, simple exemple inversé, le parc de diesel a tant augmenté en France, c’est parce que les gens ont intégré que le prix à la pompe du diesel serait durablement moins cher que celui du super. Si on veut créer de la vertu collective, que l’industrie propose des biens et des services de plus en plus sobres, il faut que chacun ait à l’esprit que le prix ne baissera plus jamais. Que l’horizon soit bien défini pour orienter ses investissements. Ceci dit, le contexte de la rentrée politique, a sans doute pesé notamment à gauche… Certains ont trouvé un point d’accroche, je ne trouve pas ça très adroit, ce n’est pas un sujet sur lequel il faut polémiquer. C’est trop grave, ne faisons pas de démagogie. C’est d’ailleurs contraire à l’esprit du Pacte Ecologique que tous avaient signé.
Quel est l’intérêt de la taxe carbone?
Donner un prix au carbone fait consensus chez tous les économistes qui se sont penchés sur ces problématiques. Rappelons le contexte. Il y a deux contraintes majeures, le changement climatique et la raréfaction des ressources. Pour lutter contre le réchauffement, on s’est engagé à Kyoto à diviser par quatre nos émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2050. Ca ne se fera pas avec des petites corrections à la marge. Nous aurons tous des efforts très importants à faire et plus l’on ajourne la transition plus ce sera lourd voir insupportable notamment pour les plus démunis.
«Si on ne fait rien, les plus précaires subiront»
Et sur les ressources ?
On va vers la fin des énergies fossiles et notamment du pétrole. L’idée qu’on ait le choix entre faire ou ne rien faire est fausse. Soit on organise cette mutation, soit on la subit. Les choses vont changer de gré ou de force. Et si c’est de force, par la raréfaction, les prix vont augmenter très brutalement… et ce sont les plus précaires qui vont subir. Planifier la hausse c’est pouvoir aussi amortir les crises à venir. C’est bien une préoccupation éminemment sociale, ce n’est pas juste histoire d’embêter le monde.
Ne faut-il pas d’abord se concentrer sur l’industrie ?
Le marché des quotas existe déjà : il touche les émissions industrielles concentrées. Il faudra le durcir, l’améliorer mais on ne peut pas dire que l’industrie lourde est épargnée. Mais cela ne représente de toute façon qu’environ 30% des émissions en France. Les deux tiers qui restent, les émissions diffuses des ménages et des autres entreprises, ne sont soumis à aucune contrainte. On ne peut pas réussir notre engagement international en laissant ça en jachère.
Cette taxe est accusée d’être socialement injuste...
Ce qui est injuste et dangereux, c’est de critiquer sans rien proposer de structurant et de livrer ceux qui sont en situation de précarité aux effets d’une crise majeure sans anticiper. Pour être efficace, la contribution climat énergie doit s’appliquer à tous, car c’est un problème de masse. Le produit de la CCE peut permettre d’accompagner les gens qui seront mis en difficulté. Pour ceux qui sont dans des impasses, les gens qui travaillent la nuit, qui n’ont pas accès à des transports en commun, il faut des dispositifs d’accompagnement, pour les aider à s’équiper différemment.. Ces cas particuliers, on les prend en compte. Il y a plusieurs propositions sur le tapis, soit on reverse, soit on aide par des subventions ponctuelles aux économies d’énergie.
Et puis, le débat sur le changement climatique ne s’arrête pas à la Contribution Climat Energie. Ce doit être une pièce centrale de tout un dispositif : normes, bonus, malus, crédit d’impôt, subventions…C’est aussi à celà que doit servir prioritairement le grand emprunt: il faut une écoconditionnalité intransigeante des investissements.
«Certains n'ont pas pris la mesure du problème »
Que proposez vous pour sortir de cette polémique, notamment en matière de redistribution ?
L’esprit de tout cela c’est à terme de basculer la fiscalité du travail sur la fiscalité énergétique et environnementale. Ce n’est pas l’emploi qu’il faut réduire, mais bien nos consommations d’énergies et nos impacts environnementaux. Avec la Fondation, nous avions proposé l’allocation universelle, la même somme reversée pour tout le monde (à l’exception des revenus élevés). Dans la majorité des cas, selon nos modèles, ceux qui ont les revenus les plus faibles allaient recevoir plus que ce qu’ils payaient. Et il fallait seulement ajuster pour les cas particuliers. Il y a d’autres pistes réduire simultanément les charges sociales ou l’impôt sur le revenu…C’est la responsabilité des politiques de trancher. Encore faut-il que le débat se fasse dans la raison et non pas dans la passion politicienne. Compte tenu de la tournure des évènements, il serait productif qu’on acte le principe de la Contribution climat énergie dans la loi de finances 2010 et de sa progressivité.
Comment revenir à un débat serein ?
Peut-être serait il sage que l’on se donne deux mois supplémentaires pour organiser un débat constructif entre la gauche et la droite sur l’affectation des ressources, l’équité de la taxe. Et l’on fera un projet de loi de finance rectificatif. Le chantier est ouvert. Il mérite de mutualiser les intelligences et l’imagination de tous bords, c’est là qu’est le rôle des politiques. Mais fustiger dans son principe la contribution climat énergie, après l’avoir soutenu, je trouve que ce n’est pas très responsable.
Il est indispensable de donner des garanties claires aux revenus modestes que tout cela ce fera au minimum à prélèvement constant. Il faut faire de la pédagogie sur les dispositifs d’accompagnement pour aider les précaires énergétiques à s’équiper pour consommer moins.
Comment faire pour que la population n’y voit pas qu’une taxe de plus ?
C’est une préoccupation légitime, mais si on ne trouve pas une solution, les conséquences sociales dans les années à venir seront bien plus importantes. Ne rien faire, c’est une lecture à très court terme. Le baril ne va pas rester au niveau d’aujourd’hui. Et les conséquences des changements climatiques si on laisse les phénomènes s’emballer seront cruellement tragiques. Quand j’entends dire qu’il suffit de faire des voitures électriques pour tenit nos engagements en matière climatique, je me dis que certains n’ont pas du tout pris la mesure du problème. Ce sont des arguments de magiciens, pas d’écologistes encore moins d’économistes. Si chacun est arc-bouté sur ses égoïsmes et sur ses certitudes, je ne vois pas comment on va y arriver. Il faut proposer des choses efficaces et structurantes.
La France peut elle agir seule ?
Et la France a intérêt à le faire unilatéralement, indépendamment des autres, parce que ça va nous permettre de prendre un temps d’avance. Et de se préparer à la pénurie. D’autant qu’on peut en attendre une autre vertu : si on baisse notre dépendance énergétique, et notamment au pétrole, on améliore notre balance commerciale et on crée de l’emploi, parce que les services et les biens qui permettent de réaliser cette baisse de consommation sont chez nous, non-délocalisables. D’ailleurs, nous ne sommes pas seuls. La Suède a déjà un taxe carbone à 100 euros par tonne de CO2.
«Il faut un niveau de départ élevé, à 20 euros la tonne au moins»
Le gouvernement n’a-t-il pas sa part de responsabilité dans cette confusion ?
Imaginer qu’une réforme comme celle çi puisse se faire sans remous fait preuve d’une certaine naïveté. Il y a eu des erreurs de communication, notamment on a laissé longtemps planer le doute sur le fait que cette taxe pouvait permettre de compenser la taxe professionnelle ou combler le déficit budgétaire.. Dans l’esprit des gens, ce que je comprends, c’est devenu : on va prendre l’argent des particuliers pour payer à la place des entreprises le trou des collectivités. Cela a créé une confusion et un rejet compréhensible. Il faut revenir à l’essentiel. Expliquer qu’on met cette taxe à ce niveau là, qu’ on va aller vers les 55 euros la tonne pour 2020 et 100 euros pour 2030. Ce que dit François Fillon va plutôt dans le bon sens.
Même à 14 euros seulement la tonne de CO2, et sans l’électricité ?
Le plus important c’est de démarrer. Mais si on considère que l’objectif c’est bien de changer les comportements et que le signal prix est un bon levier alors il faut être cohérent. Il faut un niveau de départ plus élevé, à 20 euros au moins, pour éviter toute ambiguïté sur l’objectif de cette contribution. Mais s’il n’y a pas de progressivité, 20 euros, ça ne sert à rien. Il faut s’engager pour 50 à 55 euros en 2020, 100 euros en 2030. Et on n’échappera pas évidemment à aussi réguler l’électricité. C’est bien la contribution « climat-énergie ». Quand on dit l’électricité ça n’émet pas de CO2, ce n’est pas vrai : dans les périodes de pointe, l’électricité on va la chercher dans les énergies fossiles. Tout le monde est d’accord pour dire que c’est toute la consommation énergétique qu’il faut baisser.
« Prospérer sans croître, c’est ça l’équation »
N’y a-t-il pas un fossé entre les paroles et les actes du gouvernement ?
Je m’efforce d’être le plus objectif, depuis deux ans il y a un niveau de réformes écologiques sans équivalent dans notre pays. C’est un changement assez majeur qui est en train de se produire. Mais une fois qu’on a dit cela les phénomènes qui eux ne nous attendent pas, exigent d’aller plus vite et plus loin.
Lors de la Conférence d’expert, le consensus était fort. Aussi bien au niveau des partenaires sociaux que des associations de consommateurs. C’est une avancée essentielle, qui montre la maturité de ce sujet. Maintenant, c’est normal que les grands corps d’Etat, qui ont une espèce d’inertie culturelle sur ce sujet, et qui ont des contraintes de réduction de déficit, ne soient pas très enthousiastes . Le choix est de la responsabilité des politiques.
Ces questions sont quand même devenues centrales, le Grenelle, le Grenelle de la mer, ce n’est pas insignifiant même si ce n’est pas suffisant. D’autant plus pour un gouvernement de droite, ça prouve qu’il y a des choses qui ont bougé.
On vous rétorque que c’est de l’écologie de la punition...
Rouler vite, c’est une liberté ou une addiction ? L’étymologie du mot liberté, c’est la loi qu’on se fixe à soi-même. L’absence de limites, de mon point de vue, ce n’est pas la liberté. Moi j’ai aimé la vitesse dans une période où c’était possible.
Ne rien faire, c’est d’une irresponsabilité absolue. Si on ne remet pas en cause, une certaine forme de croissance, si on n’est pas capable d’organiser une croissance sélective et une décroissance sélective en fonction des contraintes naturelles, et économiques, on va dans le mur. Ça c’est le vrai sujet de société aujourd’hui.
La mutation écologique est -elle incompatible avec le libéralisme ?
C’est incompatible parce que le libéralisme, au sens où je l’entends, c’est l’absence de limites. Il en est des sociétés comme des enfants, sans limites pour s’appuyer, ils basculent. Ce qui pose problème dans nos sociétés, ce sont tous nos excès. La planète nous fixe des limites. Comment prospérer sans croître c’est ça l’équation du développement durable, même si c’est un mot que je n’aime plus trop, parce qu’il est utilisé à toutes les sauces, c’est devenu parfois une camomille mielleuse pour nous faire ingérer tous nos excès de civilisation. Notre économie repose historiquement sur l’exploitation des ressources naturelles et des matières premières, et si on arrive à épuisement sur la plupart des stocks je ne vois pas comment les systèmes sociaux et économiques vont perdurer et comment nos démocraties vont résister quand on aura plus comme marge de manœuvre que de gérer des additions de pénuries. Et c’est une perspective qui est tout à fait envisageable. Sur le pétrole, on n’a pas de plan B.
Sur ces questions, les Français sont-ils plus en avance que leurs dirigeants?
Nous avons réalisé un sondage délibératif. 15000 personnes y ont participé et bien informée une écrasante majorité se déclare favorable à la taxe carbone. Ça montre une certain maturité, les gens comprennent que les choses vont changer de gré ou de force. Et que dès qu’il y a changement, c’est que ça va être différent. Effectivement, on va rouler moins vite, il y a des choses qu’on pourra plus faire. C’est pour ça qu’il ya une période de transition, le temps qu’on nous fournisse du choix, notamment dans des équipements. Si on avait fixé des normes plus ambitieuses, sur le bâtiment, sur la voiture, la question ne se poserait pas de cette manière.
Candidat en 2012 ?« Mon horizon se limite à Copenhague »
Le carton d’Europe ecologie aux européenne vous a surpris?
Le succès d’Europe Ecologie est quand même très significatif. Ça montre que dans notre pays, le travail de fond progresse, le terrain est bien préparé. Et quand, pour une fois, des écologistes ne s’étripent pas mais font campagne sur l’Europe et l’écologie, ça fonctionne. Ce n’était pas sain que l’écologie politique soit si disproportionnellement faible, si petite par rapport à l’aspiration de nos citoyens. Ça oblige les politiques à recentrer le jeu sur le sujet, ça va obliger le PS, qui était quand même aux abonnés absent. Peut-être qu’on avance pour des raisons politiciennes mais pour moi peu importent les raisons, l’important c’est qu’on avance. J’observe que l’on rentre parfois dans ce périmètre d’action par opportunisme et qu’on finit par y rester par conviction.
Faut-il des présidences de région 100% écolos?
Et pourquoi pas ? Pourquoi n’y aurait il pas des régions un peu laboratoires ? Les écologistes sont ni plus ni moins intelligents que les autres. Ça ne me choquerait pas. Ils ont souvent montré localement leur sens des responsabilités.
Et une candidature Hulot en 2012?
Honnêtement, sans langue de bois, mon horizon se limite à la conférence climatique de Copenhague, en décembre. Toute mon énergie est là, en tant qu’ONG, dans le travail avec la Commission européenne. 2012, c’est le grand futur, il va se passer tellement de choses d’ici là que, au moment ou on se parle, mon rôle me semble plus important là ou je suis. J’ai tendance à penser que ce sera le cas pour longtemps. C’est beaucoup trop loin pour moi. Europe Ecologie, pour l’instant doit se préoccuper des régionales, faire son boulot à Bruxelles, se structurer. Mais ne nous laissons pas guider par ces jalons de la politique française qui font brûler des étapes. Il y a tellement de choses à faire, tellement de travail. Il y a vraiment du pain sur la planche, maintenant.
A quelques semaines de Copenhague, vous êtes inquiet?
Garder l’espoir devient un acte de bravoure. Quand Obama est arrivé tout le monde s’est emballé. Il y a eu un sondage aux Etats-Unis plaçant le changement climatique au vingtième rang des préoccupations des américains. La loi sur l’énergie que le Congrès vient de voter comprend pour la première fois un mécanisme de quotas, mais elle est très en deçà des enjeux. On pensait que les américains allaient prendre la main et que cela allait entraîner la Chine et l’Inde. J’ai rencontré avec Barroso, à Berlin, les négociateurs indiens et chinois, si les américains ne sont pas agressifs, ils ne bougeront pas.
« On est condamnés à partager»
Pourquoi l’écologie politique est souvent considérée comme une préoccupation de bobos?
Ceux qui disent ça jouent avec le feu. Cela fait vingt ans que j’entends que l’écologie c’est un truc de riches. Mais c’est un devoir de riches. Au nord comme au sud, c’est toujours les mêmes qui vont trinquer. Et pas dans 150 ans. On est face à des menaces de crises majeures, à coté desquelles celles qu’on vient de traverser vous nous sembler de vulgaires échantillons. Ma préoccupation et ma réflexion ne se limitent pas à la crise climatique. La crise écologique ne peut pas se résoudre sur le dos de la pauvreté. Les instruments qu’on doit mettre en place pour régler la crise écologique sont les mêmes que ceux qui devront permettre de réduire les inégalités. On est condamnés à partager, pas pour une raison morale, la morale chacun se la construit, mais pour des raisons pragmatiques. Pour partager encore faut-il avoir quelque chose dans la corbeille: si on n’a plus de ressources et de matières premières, ce sera chacun pour soi et comme d’habitude la loi du plus fort. Donc pour partager, il faut préserver. D’où la nécessité de réduire la voilure: avec les trois R : réduire nos prélèvements, rallonger la durée de vie de ce que l’on produit et recycler.
Votre documentaire met en lumière un autre effet de la mondialisation...
Il y a un facteur qui change toute la donne et dont on n’ a pas mesuré l’importance:c’est l’effet de la communication . On a pensé qu’elle allait avoir pour vertu par la télévision, Internet et la mobilité, de rendre compréhensibles les différences, de lever les malentendus à l’origine de nombreux conflits. Cela a été parfois le cas. Mais cela a un autre effet: comme le dit si bien Patrick Viveret vous ajoutez à l’exclusion et à la misère, un élément explosif : l’humiliation. Vous ne pouvez pas condamner ceux qui sont exclus et dans la marge à observer indéfiniment ceux qui s’en sont sortis et fortiori ceux qui se vautrent dans l’opulence. Ca ne peut pas tenir. Car face à cette humiliation, l’homme réagit. L’idée que des murs ou des frontières pourront nous affranchir de cela est farfelue. Donc on est obligés de partager: avec un nouveau modèle économique qui va limiter les concentrations de richesses.
Vous devenez gauchiste?
Au risque de vous choquer, je ne sais pas où je me situe. Je ne sais pas s’il y a un protocole de gauche ou de droite. Les contraintes sont telles que le réalisme prime sur l’idéologie. Il me semble que dans le contexte de gravité et de complexité actuelle, ce clivage là n’est plus opérant. J’ai beaucoup lu ou rencontré des gens comme Joseph Stiglitz, Nicholas Stern ou bien d’autres des gens qui ont été dans le système et qui voient bien que ce n’est pas tenable. Tant mieux si l’on y vient par la réalité des choses.
« On veut surtout éviter de revenir à la lampe à huile»
Votre fondation est financée par des multinationales. Cela n’affecte-t-il pas vos vues?
Ca fait des années que j’assume que pour agir il faut des moyens. Plutôt que d’aller les chercher seulement auprès des citoyens ou des particuliers, je souhaite aussi me tourner vers les entreprises, pour nouer un dialogue. Ne diabolisons pas les entreprises, ce qu’il faut, c’est changer de modèle économique, inventer un moyen de poursuivre l’activité sans détruire les ressources. Pour faire du lobby et des campagnes il faut des moyens. A la condition expresse que mon indépendance de parole ne soit jamais prise en défaut. On est dans une forme de guerre. Et il faut utiliser les moyens du bord, sinon le système sera plus fort que nous. Le système je le travaille aussi de l’intérieur. je me refuse à me tenir à l’écart dans une attitude de puriste.
Pourquoi avoir intitulé votre film sur l’impact social du réchauffement climatique, le Syndrome du Titanic (sortie le 7 octobre)?
Depuis trois ans, la crise écologique a rencontré la crise énergétique, économique et démocratique.Ce titre est toujours valable: on voit l’obstacle, on est incapables de changer de cap; on prend l’eau, l’orchestre continue à jouer, les gens qui sont en cabine de luxe pensent qu’ils vont mieux s’en sortir que ceux qui sont en fond de cale et on garde toute confiance dans l’invulnérabilité de notre paquebot! Parce que le positivisme est encore tenace. Qu’on le veuille ou pas. On ne va pas s’en sortir simplement avec des panneaux solaires, des éoliennes. Tout ça s’est gentillet, mais on n’a pas de rupture technologique immédiatement opérante. On a pas de plan B pour le pétrole. Décarboner notre société nous oblige à nous préparer à cette transition. Il faut une révolution culturelle autant qu’économique.
C’est vrai qu’on n’ est pas culturellement habitués à anticiper. C’est le paradoxe de notre époque. Bossuet disait: on est des créatures étranges: on s’afflige des effets et on continue d’adorer les causes. Lors du Tsunami on a regretté de ne pas avoir anticipé la vague? Là, tous les scénarios sont prévisibles, même si régionalement il faut être prudent. On a tout a gagner à prendre en main la mutation. J’entends encore les vieux refrains: vous les écolos vous voulez nous faire revenir à la lampe à huile. Mais on veut surtout éviter d’y revenir justement! L’archaïsme c’est l’inertie, le modernisme c’est la mutation écologique. Si on laisse tous les phénomènes s’emballer je ne suis pas sur que les garde-fous démocratiques résistent longtemps.
Par MATTHIEU ECOIFFIER, GUILLAUME LAUNAY
Libération
07/09/2009
Comme prévu, la taxe carbone et le cafouillage gouvernemental sur le dossier ont largement occupé le campus d’été de l’UMP, qui se déroulait ce week-end à Seignosse (Landes). Cafouillage ? Pas du tout, selon le conseiller élyséen Henri Guaino : «Il n’y a pas de cafouillage, il y a des discussions.» Mais rien d’anormal, officiellement, dans le désaveu infligé au Premier ministre sur les arbitrages. Les modalités de la taxe, les vraies, devraient être connues jeudi, selon Christine Lagarde. Sauf si les «discussions» s’éternisent…
Agacé par la tournure très politicienne prise par le débat, Nicolas Hulot, qui avec sa Fondation a porté et médiatisé la Contribution climat énergie (CCE) depuis le Grenelle, lance dans Libération un appel à la raison.
A entendre ses adversaires, Ségolène Royal en tête, la taxe carbone c’est 7 centimes de plus à la pompe et c’est inefficace...
C’est une présentation étriquée et simpliste des choses. Aucun expert objectif ne doute de l’efficacité du signal prix pour agir sur les comportements. Si, simple exemple inversé, le parc de diesel a tant augmenté en France, c’est parce que les gens ont intégré que le prix à la pompe du diesel serait durablement moins cher que celui du super. Si on veut créer de la vertu collective, que l’industrie propose des biens et des services de plus en plus sobres, il faut que chacun ait à l’esprit que le prix ne baissera plus jamais. Que l’horizon soit bien défini pour orienter ses investissements. Ceci dit, le contexte de la rentrée politique, a sans doute pesé notamment à gauche… Certains ont trouvé un point d’accroche, je ne trouve pas ça très adroit, ce n’est pas un sujet sur lequel il faut polémiquer. C’est trop grave, ne faisons pas de démagogie. C’est d’ailleurs contraire à l’esprit du Pacte Ecologique que tous avaient signé.
Quel est l’intérêt de la taxe carbone?
Donner un prix au carbone fait consensus chez tous les économistes qui se sont penchés sur ces problématiques. Rappelons le contexte. Il y a deux contraintes majeures, le changement climatique et la raréfaction des ressources. Pour lutter contre le réchauffement, on s’est engagé à Kyoto à diviser par quatre nos émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2050. Ca ne se fera pas avec des petites corrections à la marge. Nous aurons tous des efforts très importants à faire et plus l’on ajourne la transition plus ce sera lourd voir insupportable notamment pour les plus démunis.
«Si on ne fait rien, les plus précaires subiront»
Et sur les ressources ?
On va vers la fin des énergies fossiles et notamment du pétrole. L’idée qu’on ait le choix entre faire ou ne rien faire est fausse. Soit on organise cette mutation, soit on la subit. Les choses vont changer de gré ou de force. Et si c’est de force, par la raréfaction, les prix vont augmenter très brutalement… et ce sont les plus précaires qui vont subir. Planifier la hausse c’est pouvoir aussi amortir les crises à venir. C’est bien une préoccupation éminemment sociale, ce n’est pas juste histoire d’embêter le monde.
Ne faut-il pas d’abord se concentrer sur l’industrie ?
Le marché des quotas existe déjà : il touche les émissions industrielles concentrées. Il faudra le durcir, l’améliorer mais on ne peut pas dire que l’industrie lourde est épargnée. Mais cela ne représente de toute façon qu’environ 30% des émissions en France. Les deux tiers qui restent, les émissions diffuses des ménages et des autres entreprises, ne sont soumis à aucune contrainte. On ne peut pas réussir notre engagement international en laissant ça en jachère.
Cette taxe est accusée d’être socialement injuste...
Ce qui est injuste et dangereux, c’est de critiquer sans rien proposer de structurant et de livrer ceux qui sont en situation de précarité aux effets d’une crise majeure sans anticiper. Pour être efficace, la contribution climat énergie doit s’appliquer à tous, car c’est un problème de masse. Le produit de la CCE peut permettre d’accompagner les gens qui seront mis en difficulté. Pour ceux qui sont dans des impasses, les gens qui travaillent la nuit, qui n’ont pas accès à des transports en commun, il faut des dispositifs d’accompagnement, pour les aider à s’équiper différemment.. Ces cas particuliers, on les prend en compte. Il y a plusieurs propositions sur le tapis, soit on reverse, soit on aide par des subventions ponctuelles aux économies d’énergie.
Et puis, le débat sur le changement climatique ne s’arrête pas à la Contribution Climat Energie. Ce doit être une pièce centrale de tout un dispositif : normes, bonus, malus, crédit d’impôt, subventions…C’est aussi à celà que doit servir prioritairement le grand emprunt: il faut une écoconditionnalité intransigeante des investissements.
«Certains n'ont pas pris la mesure du problème »
Que proposez vous pour sortir de cette polémique, notamment en matière de redistribution ?
L’esprit de tout cela c’est à terme de basculer la fiscalité du travail sur la fiscalité énergétique et environnementale. Ce n’est pas l’emploi qu’il faut réduire, mais bien nos consommations d’énergies et nos impacts environnementaux. Avec la Fondation, nous avions proposé l’allocation universelle, la même somme reversée pour tout le monde (à l’exception des revenus élevés). Dans la majorité des cas, selon nos modèles, ceux qui ont les revenus les plus faibles allaient recevoir plus que ce qu’ils payaient. Et il fallait seulement ajuster pour les cas particuliers. Il y a d’autres pistes réduire simultanément les charges sociales ou l’impôt sur le revenu…C’est la responsabilité des politiques de trancher. Encore faut-il que le débat se fasse dans la raison et non pas dans la passion politicienne. Compte tenu de la tournure des évènements, il serait productif qu’on acte le principe de la Contribution climat énergie dans la loi de finances 2010 et de sa progressivité.
Comment revenir à un débat serein ?
Peut-être serait il sage que l’on se donne deux mois supplémentaires pour organiser un débat constructif entre la gauche et la droite sur l’affectation des ressources, l’équité de la taxe. Et l’on fera un projet de loi de finance rectificatif. Le chantier est ouvert. Il mérite de mutualiser les intelligences et l’imagination de tous bords, c’est là qu’est le rôle des politiques. Mais fustiger dans son principe la contribution climat énergie, après l’avoir soutenu, je trouve que ce n’est pas très responsable.
Il est indispensable de donner des garanties claires aux revenus modestes que tout cela ce fera au minimum à prélèvement constant. Il faut faire de la pédagogie sur les dispositifs d’accompagnement pour aider les précaires énergétiques à s’équiper pour consommer moins.
Comment faire pour que la population n’y voit pas qu’une taxe de plus ?
C’est une préoccupation légitime, mais si on ne trouve pas une solution, les conséquences sociales dans les années à venir seront bien plus importantes. Ne rien faire, c’est une lecture à très court terme. Le baril ne va pas rester au niveau d’aujourd’hui. Et les conséquences des changements climatiques si on laisse les phénomènes s’emballer seront cruellement tragiques. Quand j’entends dire qu’il suffit de faire des voitures électriques pour tenit nos engagements en matière climatique, je me dis que certains n’ont pas du tout pris la mesure du problème. Ce sont des arguments de magiciens, pas d’écologistes encore moins d’économistes. Si chacun est arc-bouté sur ses égoïsmes et sur ses certitudes, je ne vois pas comment on va y arriver. Il faut proposer des choses efficaces et structurantes.
La France peut elle agir seule ?
Et la France a intérêt à le faire unilatéralement, indépendamment des autres, parce que ça va nous permettre de prendre un temps d’avance. Et de se préparer à la pénurie. D’autant qu’on peut en attendre une autre vertu : si on baisse notre dépendance énergétique, et notamment au pétrole, on améliore notre balance commerciale et on crée de l’emploi, parce que les services et les biens qui permettent de réaliser cette baisse de consommation sont chez nous, non-délocalisables. D’ailleurs, nous ne sommes pas seuls. La Suède a déjà un taxe carbone à 100 euros par tonne de CO2.
«Il faut un niveau de départ élevé, à 20 euros la tonne au moins»
Le gouvernement n’a-t-il pas sa part de responsabilité dans cette confusion ?
Imaginer qu’une réforme comme celle çi puisse se faire sans remous fait preuve d’une certaine naïveté. Il y a eu des erreurs de communication, notamment on a laissé longtemps planer le doute sur le fait que cette taxe pouvait permettre de compenser la taxe professionnelle ou combler le déficit budgétaire.. Dans l’esprit des gens, ce que je comprends, c’est devenu : on va prendre l’argent des particuliers pour payer à la place des entreprises le trou des collectivités. Cela a créé une confusion et un rejet compréhensible. Il faut revenir à l’essentiel. Expliquer qu’on met cette taxe à ce niveau là, qu’ on va aller vers les 55 euros la tonne pour 2020 et 100 euros pour 2030. Ce que dit François Fillon va plutôt dans le bon sens.
Même à 14 euros seulement la tonne de CO2, et sans l’électricité ?
Le plus important c’est de démarrer. Mais si on considère que l’objectif c’est bien de changer les comportements et que le signal prix est un bon levier alors il faut être cohérent. Il faut un niveau de départ plus élevé, à 20 euros au moins, pour éviter toute ambiguïté sur l’objectif de cette contribution. Mais s’il n’y a pas de progressivité, 20 euros, ça ne sert à rien. Il faut s’engager pour 50 à 55 euros en 2020, 100 euros en 2030. Et on n’échappera pas évidemment à aussi réguler l’électricité. C’est bien la contribution « climat-énergie ». Quand on dit l’électricité ça n’émet pas de CO2, ce n’est pas vrai : dans les périodes de pointe, l’électricité on va la chercher dans les énergies fossiles. Tout le monde est d’accord pour dire que c’est toute la consommation énergétique qu’il faut baisser.
« Prospérer sans croître, c’est ça l’équation »
N’y a-t-il pas un fossé entre les paroles et les actes du gouvernement ?
Je m’efforce d’être le plus objectif, depuis deux ans il y a un niveau de réformes écologiques sans équivalent dans notre pays. C’est un changement assez majeur qui est en train de se produire. Mais une fois qu’on a dit cela les phénomènes qui eux ne nous attendent pas, exigent d’aller plus vite et plus loin.
Lors de la Conférence d’expert, le consensus était fort. Aussi bien au niveau des partenaires sociaux que des associations de consommateurs. C’est une avancée essentielle, qui montre la maturité de ce sujet. Maintenant, c’est normal que les grands corps d’Etat, qui ont une espèce d’inertie culturelle sur ce sujet, et qui ont des contraintes de réduction de déficit, ne soient pas très enthousiastes . Le choix est de la responsabilité des politiques.
Ces questions sont quand même devenues centrales, le Grenelle, le Grenelle de la mer, ce n’est pas insignifiant même si ce n’est pas suffisant. D’autant plus pour un gouvernement de droite, ça prouve qu’il y a des choses qui ont bougé.
On vous rétorque que c’est de l’écologie de la punition...
Rouler vite, c’est une liberté ou une addiction ? L’étymologie du mot liberté, c’est la loi qu’on se fixe à soi-même. L’absence de limites, de mon point de vue, ce n’est pas la liberté. Moi j’ai aimé la vitesse dans une période où c’était possible.
Ne rien faire, c’est d’une irresponsabilité absolue. Si on ne remet pas en cause, une certaine forme de croissance, si on n’est pas capable d’organiser une croissance sélective et une décroissance sélective en fonction des contraintes naturelles, et économiques, on va dans le mur. Ça c’est le vrai sujet de société aujourd’hui.
La mutation écologique est -elle incompatible avec le libéralisme ?
C’est incompatible parce que le libéralisme, au sens où je l’entends, c’est l’absence de limites. Il en est des sociétés comme des enfants, sans limites pour s’appuyer, ils basculent. Ce qui pose problème dans nos sociétés, ce sont tous nos excès. La planète nous fixe des limites. Comment prospérer sans croître c’est ça l’équation du développement durable, même si c’est un mot que je n’aime plus trop, parce qu’il est utilisé à toutes les sauces, c’est devenu parfois une camomille mielleuse pour nous faire ingérer tous nos excès de civilisation. Notre économie repose historiquement sur l’exploitation des ressources naturelles et des matières premières, et si on arrive à épuisement sur la plupart des stocks je ne vois pas comment les systèmes sociaux et économiques vont perdurer et comment nos démocraties vont résister quand on aura plus comme marge de manœuvre que de gérer des additions de pénuries. Et c’est une perspective qui est tout à fait envisageable. Sur le pétrole, on n’a pas de plan B.
Sur ces questions, les Français sont-ils plus en avance que leurs dirigeants?
Nous avons réalisé un sondage délibératif. 15000 personnes y ont participé et bien informée une écrasante majorité se déclare favorable à la taxe carbone. Ça montre une certain maturité, les gens comprennent que les choses vont changer de gré ou de force. Et que dès qu’il y a changement, c’est que ça va être différent. Effectivement, on va rouler moins vite, il y a des choses qu’on pourra plus faire. C’est pour ça qu’il ya une période de transition, le temps qu’on nous fournisse du choix, notamment dans des équipements. Si on avait fixé des normes plus ambitieuses, sur le bâtiment, sur la voiture, la question ne se poserait pas de cette manière.
Candidat en 2012 ?« Mon horizon se limite à Copenhague »
Le carton d’Europe ecologie aux européenne vous a surpris?
Le succès d’Europe Ecologie est quand même très significatif. Ça montre que dans notre pays, le travail de fond progresse, le terrain est bien préparé. Et quand, pour une fois, des écologistes ne s’étripent pas mais font campagne sur l’Europe et l’écologie, ça fonctionne. Ce n’était pas sain que l’écologie politique soit si disproportionnellement faible, si petite par rapport à l’aspiration de nos citoyens. Ça oblige les politiques à recentrer le jeu sur le sujet, ça va obliger le PS, qui était quand même aux abonnés absent. Peut-être qu’on avance pour des raisons politiciennes mais pour moi peu importent les raisons, l’important c’est qu’on avance. J’observe que l’on rentre parfois dans ce périmètre d’action par opportunisme et qu’on finit par y rester par conviction.
Faut-il des présidences de région 100% écolos?
Et pourquoi pas ? Pourquoi n’y aurait il pas des régions un peu laboratoires ? Les écologistes sont ni plus ni moins intelligents que les autres. Ça ne me choquerait pas. Ils ont souvent montré localement leur sens des responsabilités.
Et une candidature Hulot en 2012?
Honnêtement, sans langue de bois, mon horizon se limite à la conférence climatique de Copenhague, en décembre. Toute mon énergie est là, en tant qu’ONG, dans le travail avec la Commission européenne. 2012, c’est le grand futur, il va se passer tellement de choses d’ici là que, au moment ou on se parle, mon rôle me semble plus important là ou je suis. J’ai tendance à penser que ce sera le cas pour longtemps. C’est beaucoup trop loin pour moi. Europe Ecologie, pour l’instant doit se préoccuper des régionales, faire son boulot à Bruxelles, se structurer. Mais ne nous laissons pas guider par ces jalons de la politique française qui font brûler des étapes. Il y a tellement de choses à faire, tellement de travail. Il y a vraiment du pain sur la planche, maintenant.
A quelques semaines de Copenhague, vous êtes inquiet?
Garder l’espoir devient un acte de bravoure. Quand Obama est arrivé tout le monde s’est emballé. Il y a eu un sondage aux Etats-Unis plaçant le changement climatique au vingtième rang des préoccupations des américains. La loi sur l’énergie que le Congrès vient de voter comprend pour la première fois un mécanisme de quotas, mais elle est très en deçà des enjeux. On pensait que les américains allaient prendre la main et que cela allait entraîner la Chine et l’Inde. J’ai rencontré avec Barroso, à Berlin, les négociateurs indiens et chinois, si les américains ne sont pas agressifs, ils ne bougeront pas.
« On est condamnés à partager»
Pourquoi l’écologie politique est souvent considérée comme une préoccupation de bobos?
Ceux qui disent ça jouent avec le feu. Cela fait vingt ans que j’entends que l’écologie c’est un truc de riches. Mais c’est un devoir de riches. Au nord comme au sud, c’est toujours les mêmes qui vont trinquer. Et pas dans 150 ans. On est face à des menaces de crises majeures, à coté desquelles celles qu’on vient de traverser vous nous sembler de vulgaires échantillons. Ma préoccupation et ma réflexion ne se limitent pas à la crise climatique. La crise écologique ne peut pas se résoudre sur le dos de la pauvreté. Les instruments qu’on doit mettre en place pour régler la crise écologique sont les mêmes que ceux qui devront permettre de réduire les inégalités. On est condamnés à partager, pas pour une raison morale, la morale chacun se la construit, mais pour des raisons pragmatiques. Pour partager encore faut-il avoir quelque chose dans la corbeille: si on n’a plus de ressources et de matières premières, ce sera chacun pour soi et comme d’habitude la loi du plus fort. Donc pour partager, il faut préserver. D’où la nécessité de réduire la voilure: avec les trois R : réduire nos prélèvements, rallonger la durée de vie de ce que l’on produit et recycler.
Votre documentaire met en lumière un autre effet de la mondialisation...
Il y a un facteur qui change toute la donne et dont on n’ a pas mesuré l’importance:c’est l’effet de la communication . On a pensé qu’elle allait avoir pour vertu par la télévision, Internet et la mobilité, de rendre compréhensibles les différences, de lever les malentendus à l’origine de nombreux conflits. Cela a été parfois le cas. Mais cela a un autre effet: comme le dit si bien Patrick Viveret vous ajoutez à l’exclusion et à la misère, un élément explosif : l’humiliation. Vous ne pouvez pas condamner ceux qui sont exclus et dans la marge à observer indéfiniment ceux qui s’en sont sortis et fortiori ceux qui se vautrent dans l’opulence. Ca ne peut pas tenir. Car face à cette humiliation, l’homme réagit. L’idée que des murs ou des frontières pourront nous affranchir de cela est farfelue. Donc on est obligés de partager: avec un nouveau modèle économique qui va limiter les concentrations de richesses.
Vous devenez gauchiste?
Au risque de vous choquer, je ne sais pas où je me situe. Je ne sais pas s’il y a un protocole de gauche ou de droite. Les contraintes sont telles que le réalisme prime sur l’idéologie. Il me semble que dans le contexte de gravité et de complexité actuelle, ce clivage là n’est plus opérant. J’ai beaucoup lu ou rencontré des gens comme Joseph Stiglitz, Nicholas Stern ou bien d’autres des gens qui ont été dans le système et qui voient bien que ce n’est pas tenable. Tant mieux si l’on y vient par la réalité des choses.
« On veut surtout éviter de revenir à la lampe à huile»
Votre fondation est financée par des multinationales. Cela n’affecte-t-il pas vos vues?
Ca fait des années que j’assume que pour agir il faut des moyens. Plutôt que d’aller les chercher seulement auprès des citoyens ou des particuliers, je souhaite aussi me tourner vers les entreprises, pour nouer un dialogue. Ne diabolisons pas les entreprises, ce qu’il faut, c’est changer de modèle économique, inventer un moyen de poursuivre l’activité sans détruire les ressources. Pour faire du lobby et des campagnes il faut des moyens. A la condition expresse que mon indépendance de parole ne soit jamais prise en défaut. On est dans une forme de guerre. Et il faut utiliser les moyens du bord, sinon le système sera plus fort que nous. Le système je le travaille aussi de l’intérieur. je me refuse à me tenir à l’écart dans une attitude de puriste.
Pourquoi avoir intitulé votre film sur l’impact social du réchauffement climatique, le Syndrome du Titanic (sortie le 7 octobre)?
Depuis trois ans, la crise écologique a rencontré la crise énergétique, économique et démocratique.Ce titre est toujours valable: on voit l’obstacle, on est incapables de changer de cap; on prend l’eau, l’orchestre continue à jouer, les gens qui sont en cabine de luxe pensent qu’ils vont mieux s’en sortir que ceux qui sont en fond de cale et on garde toute confiance dans l’invulnérabilité de notre paquebot! Parce que le positivisme est encore tenace. Qu’on le veuille ou pas. On ne va pas s’en sortir simplement avec des panneaux solaires, des éoliennes. Tout ça s’est gentillet, mais on n’a pas de rupture technologique immédiatement opérante. On a pas de plan B pour le pétrole. Décarboner notre société nous oblige à nous préparer à cette transition. Il faut une révolution culturelle autant qu’économique.
C’est vrai qu’on n’ est pas culturellement habitués à anticiper. C’est le paradoxe de notre époque. Bossuet disait: on est des créatures étranges: on s’afflige des effets et on continue d’adorer les causes. Lors du Tsunami on a regretté de ne pas avoir anticipé la vague? Là, tous les scénarios sont prévisibles, même si régionalement il faut être prudent. On a tout a gagner à prendre en main la mutation. J’entends encore les vieux refrains: vous les écolos vous voulez nous faire revenir à la lampe à huile. Mais on veut surtout éviter d’y revenir justement! L’archaïsme c’est l’inertie, le modernisme c’est la mutation écologique. Si on laisse tous les phénomènes s’emballer je ne suis pas sur que les garde-fous démocratiques résistent longtemps.
Par MATTHIEU ECOIFFIER, GUILLAUME LAUNAY
Libération
07/09/2009
mercredi 9 septembre 2009
***L’ensemble des pays du monde doivent se mobiliser pour la biodiversité***
***Le lien entre la politique climatique et les mesures à prendre pour la biodiversité a besoin d'être renforcé. Il est nécessaire d’avoir une vision claire pour l’avenir. Mettre un prix sur les services que la nature met à notre disposition est un moyen de souligner ce que nous devons faire pour protéger la diversité biologique.
« L’UE envoie maintenant un signal important en vue de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques à Copenhague : nous voulons mobiliser les pays du monde entier à stopper la déforestation, à travailler en faveur du reboisement et d’une sylviculture viable », a déclaré le ministre suédois Andreas Carlgren.
« Au cours des négociations climatiques, nous discutons souvent de la question du stockage artificiel de CO2, mais le stockage de CO2 existe déjà dans la nature et ce, sans aucun coût. Nous avons besoin de protéger cette ressource fondamentale, c'est pourquoi les mesures que nous devons prendre pour préserver la forêt devraient tenir une place prédominante dans les négociations climatiques », a expliqué Andreas Carlgren.
La Présidence suédoise de l’UE a fait de la biodiversité l’une de ses priorités dans le domaine de l’environnement. Les ministres de l’environnement et autres représentants des états membres de l’UE se sont réunis à Strömstad du 7 au 9 septembre, à l’occasion de la réunion de haut niveau « Visions sur la biodiversité après 2010 – humanité, services écosystémiques et crise climatique ».
L’un des objectifs de la réunion est de discuter des principes nécessaires à la continuation du travail international entrepris pour préserver la biodiversité. La réunion de haut niveau a lancé la discussion de la position de l’UE en vue de la réunion sur la biodiversité qui aura lieu l’année prochaine au Japon et où sera réalisé le suivi des objectifs de 2010 pour la biodiversité.
Au cours de la réunion, l’économiste Pavan Sukhdev, qui encadre les travaux du TEEB (l’Économie des écosystèmes et de la biodiversité), a présenté la valeur économique de la forêt tropicale et de la barrière de corail, qui sont toutes deux menacées par les changements climatiques.
« Le rapport du TEEB montre que le fait que notre écosystème perde chaque année de ses capacités a des répercussions économiques bien plus graves que celle de la crises financière actuelle ». « Cela renforce encore plus l’idée qu'il est urgent d'agir et de modifier notre comportement vis à vis de ce que la nature nous offre généreusement. Nous devons utiliser notre écosystème, sans pour autant abuser des ressources de la nature », a expliqué Andreas Carlgren.
Le climat subit l’incidence négative d’une biodiversité amoindrie, qui, à son tour, a des incidences négatives sur le climat et qui, à son tour, a des incidences négatives sur la biodiversité : ce cercle vicieux doit être rompu. Des mesures visant à protéger l’écosystème peuvent renforcer la capacité de la nature à résister aux changements climatiques.
Les conclusions de la réunion de haut niveau de Strömstad seront publiées prochainement sur le site internet de la Présidence.
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