samedi 24 octobre 2009
***Calvi : quand le vent l'emporte...***
***Depuis dix-huit ans, fin octobre, le Festival du vent de Calvi souffle un air frais sur le développement durable. Il a essaimé en Corse, où de plus en plus de projets « éco-respon sables » voient le jour.
Pas de sacs plastique au Festival du vent ! Cette année encore, les organisateurs de l'événement vont tenter de relever le pari.
Pour Serge Orru, directeur du WWF France, créateur et président d'honneur du festival, l'objectif est significatif du rôle que veut jouer, depuis dix-huit ans, le rendez-vous de Calvi. «Le premier appel "Halte aux sacs plastique !" a été lancé en 1997 et nous avons voulu l'étendre à toute la Corse, se souvient-il. A l'époque, l'accueil fut plutôt mitigé. Il a fallu une campagne de quatre ans auprès de la population, des médias et des élus locaux. On a même fait un référendum !»
Toutes les grandes surfaces de l'île ont fini par faire disparaître les sacs plastique de leurs caisses. L'initiative a ensuite touché le continent.
En partenariat avec l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), les organisateurs du festival ont également initié une charte « éco- festival » qui fait référence. Elle définit les moyens pour réduire le coût environnemental des grands événements publics. L'accumu lation de petits gestes change la donne, à commencer par l'utili sation de gobelets réutilisables. Cette simple idée permet d'économiser des millions de gobelets en plastique utilisés pendant les festivals. Certains, siglés du logo de l'événement, deviennent des collectors qui s'échangent sur internet.
Le Festival du vent a aussi imaginé le principe « locavore » (consommation d'aliments produits à proximité) avant qu'il ne devienne à la mode. Manger bio n'a de sens que si la nourriture consommée ne provient pas de l'autre côté de la planète. Favoriser les produits locaux et régionaux, c'est ce que propose depuis des années le Festival de Calvi, «même s'il reste encore des progrès à faire», reconnaît Serge Orru.
Une vitrine des bons usages pour l'environnement
Pour rester exemplaire, le festival trie aussi ses déchets, met à disposition des festivaliers des toilettes sèches et écologiques, imprime l'ensemble de ses affiches et autres cartes postales sur du papier recyclé, ne vend que des tee-shirts en coton bio imprimé à l'encre végétale, favorise l'usage du train et du covoiturage...
Portée par ce souffle, Calvi est devenue une vitrine des bons usages pour l'environnement. Dans son ensemble, la Corse en a profité pour initier des projets intéressants. La ville de Bastia devrait dévoiler fin 2009 les plans d'un éco-quartier, alors qu'Ajaccio travaille à la réalisation de bâtiments économes en énergie. Pour Camille de Rocca Serra, président de l'Assemblée de Corse, l'île«doit s'imposer comme une région pilote à l'avant-garde des questions écologiques». Le conseil général de Haute-Corse vient de s'engager dans un plan d'action pour le XXIe siècle, plus connu par les spécialistes sous le terme d'Agenda 21. Adoptée en 1992 pendant le sommet de la Terre à Rio, cette feuille de route permet de travailler sur des secteurs tels que le niveau de vie, les problèmes économiques et culturels ou l'éducation, où le développement durable doit s'appliquer. Comme le rappelle Serge Orru, «nous sommes ce que nous construisons et réalisons, et certainement pas ce que nous consommons. Le Festival du vent s'inscrit depuis le début dans cette philosophie, c'est un accélérateur de particules écologiques, mais sans aucun parti pris. Un lieu de débat libre et indépendant. »
C. D.
Le FIGARO
23/10/2009
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