jeudi 17 juin 2010
*Eau : Un juste prix pour promouvoir l’efficience et l’investissement...OCDE*
OECD Secretary-General, says water is a precious resource and must be priced accordingly.
***La conséquence du changement climatique et de la surexploitation de l'eau sera que près d’une personne sur deux vivra dans des régions en situation de stress hydrique d’ici à 2030. Les ménages, l’industrie et l’agriculture se disputeront de plus en plus les ressources en eau, dont seule une petite partie contribuera au maintien des écosystèmes.
Trois nouvelles études de l’OCDE affirment qu’une tarification adéquate de l’eau encouragera les populations à moins gaspiller, à moins polluer et à investir davantage dans les infrastructures d’approvisionnement en eau.
Dans de nombreux pays de l'OCDE, les ménages et l’industrie se voient de plus en plus facturer l’eau qu’ils consomment sur la base de son coût réel. La publication Le prix de l'eau et des services d'eau potable et d'assainissement montre qu’à cette fin on applique des tarifs – les prix pour les usagers – qui tiennent mieux compte de la consommation effective et des coûts du traitement, notamment des prélèvements et de la distribution ainsi que du traitement des eaux usées destiné à éviter la pollution.
La tarification de l’eau et des services d’épuration varie considérablement selon les pays de l’OCDE. Une baignoire d’eau au Danemark et en Écosse peut coûter 10 fois plus cher qu’au Mexique, tandis que les ménages irlandais ne paient pas de redevances directes sur l’eau. La hausse des factures d’eau au cours de la dernière décennie a résulté principalement de l’augmentation des charges pour les eaux usées destinée à couvrir les dépenses d’investissement dans des installations de traitement et d’évacuation respectueuses de l’environnement. Dans beaucoup de pays de l’OCDE, l’évacuation des eaux usées coûte aujourd’hui plus cher que l’alimentation en eau potable.
Trouver le bon équilibre entre les objectifs financiers, environnementaux et sociaux dans les politiques de tarification de l’eau reste un défi dans la plupart des pays de l'OCDE. Par exemple, les personnes à faible revenu en Hongrie et au Mexique consacrent parfois plus de 4 % de leur revenu disponible aux services de distribution et d’épuration de l’eau.
Actuellement l’agriculture utilise plus d’eau que les ménages et l’industrie réunis – environ 70 % des prélèvements d’eau douce à l’échelle mondiale. Alors que la consommation d’eau à usage agricole a diminué dans certains pays, notamment en Europe de l'Est, le rapport Gestion durable des ressources en eau dans le secteur agricole montre que d'autres pays de l'OCDE comme la Corée, la Grèce, la Nouvelle-Zélande et la Turquie ont enregistré des augmentations importantes depuis les années 1990. Des données spécifiques par pays sur la tarification de l'eau à usage agricole sont disponibles pour l'Australie, la Corée, les Etats-Unis, le Japon, le Mexique, la Turquie et l'Union européenne.
Avec une production agricole qui devra doubler d’ici à 2050 pour nourrir une population mondiale qui s’accroît, les agriculteurs auront besoin d'améliorer l'usage qu'ils font de l'eau. Le rapport suggère que les agriculteurs devraient payer non seulement les coûts d’exploitation et de maintenance pour l’eau mais aussi leur part des investissements dans les infrastructures de distribution. Dans les régions où les prix de l’eau pour les agriculteurs ont été relevés, la production agricole n’a pas baissé – l’Australie a réussi à réduire de moitié la consommation d’eau d’irrigation sans perte de production. A noter également, l'utilisation de techniques d'irrigation existantes économisatrices d'eau en Chine et en Inde, deux grands consommateurs d'eau pour l'agriculture, devrait contribuer à maîtriser l'utilisation mondiale de l'eau à usage agricole d'ici 2050.
Les aides publiques pour la production agricole peuvent encourager le gaspillage et la pollution de l’eau. La publication Gestion durable des ressources en eau dans le secteur agricole indique que dans certains pays la réduction du soutien à l’agriculture, notamment au titre de l’eau et de l’énergie, contribue à rendre les exploitations moins polluantes et plus performantes. En outre, souligne le rapport, l’agriculture doit adopter des stratégies à long terme, en introduisant des variétés culturales résistantes aux sécheresses ou aux inondations résultant du changement climatique, pour améliorer l'utilisation de l'eau.
Dans les pays en développement, accroître les investissements dans les infrastructures de distribution et d’évacuation de l’eau est une priorité. À l’échelle mondiale, un milliard de personnes n’a pas accès à un approvisionnement en eau potable et 2.6 milliards ne sont pas raccordés à un réseau d’assainissement. En doublant les investissements annuels – pour les faire passer de 15 milliards USD à 30 milliards USD – on réduirait de moitié la proportion de personnes privées d’accès à ces services essentiels. Ce serait de l’argent bien dépensé – qui sauverait des vies et permettrait de récolter des bénéfices 5 à 10 fois supérieurs à l’investissement initial.
La publication Des mécanismes de financement innovant pour le secteur de l'eau examine comment de nouvelles ressources financières pourraient être attirées pour renforcer l'investissement dans les services de distribution d’eau et d’assainissement. Ainsi, l’État indien du Tamil Nadu a amélioré l’accès aux marchés des capitaux des petites unités de traitement de l’eau par le pooling des projets d’adduction d’eau et d’assainissement dans des programmes d'investissements, et le pooling des différentes sources de capitaux pour en assurer le financement. Cela réduit les risques de défaut de paiement, augmente le volume des ressources financières et fait baisser le coûts de transaction. Parmi les autres mécanismes de financement innovants qui ont été utilisés avec succès et qui semblent prometteurs, on citera les subventions mixtes et les crédits remboursables ainsi que le microcrédit.
*Des mécanismes de financement innovant pour le secteur de l'eau (2010)
Innovative Financing Mechanisms for the Water Sector
http://www.oecdbookshop.org/oecd/display.asp?sf1=identifiers&st1=9789264083653&LANG=FR
OCDE
Bien à vous,
Morgane BRAVO
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