***La taxe carbone n'est plus en odeur de sainteté dans les coeurs de la majorité. Le projet - dont une nouvelle mouture devait émerger fin juillet - pourrait-il être repoussé pis abandonné ? Les ONG s'inquiètent et dénoncent les fausses promesses du gouvernement en matière d'environnement.
Décidément, la taxe carbone se rapproche peu à peu du caveau des oubliettes. “La taxe carbone n’a de sens qu’à l’échelle européenne, a affirmé Jean-François Copé, ce matin sur Europe 1, on ne peut pas le faire, nous, en France, avant les autres.” Fermez le ban. Le président du groupe UMP à l’Assemblée a ainsi emboîté le pas de Nicolas Sarkozy qui, dans un entretien au Figaro magazine le 12 mars, avait prudemment avancé : "Nous prendrons le temps de la concertation au niveau européen comme au niveau national."
Le problème c’est qu’instaurer une taxe carbone au niveau européen n’a pas vraiment des allures de jeu d’enfants. La taxe carbone aux frontières, comme le réclame à cor et à cri Nicolas Sarkozy, n’est pas à l’ordre du jour bruxellois. Tandis que la création d’une taxe intérieure au sein même de l’Union est conditionnée à la révision de la taxation sur l’énergie... qui risque de tarder encore.
Alors condamnée à mort la taxe carbone ? Que nenni s’est écrié l’Elysée le 12 mars. Officiellement, le projet doit être toujours présenté avant le 1er juillet prochain. Mais les ONG s’inquiètent.
Elise Buckle, responsable Energie-climat, WWF France :
“Le recul du gouvernement est très démago, très populiste. Le Conseil constitutionnel a annulé la taxe parce qu’elle comportait trop d’exemptions pour de nombreux industriels et que son seuil était beaucoup trop bas. Nous aussi, nous estimions qu’il y avait des progrès à faire. Mais on préfère une taxe carbone que rien du tout. Évidemment la taxe n’est pas populaire. Mais ce n’est pas parce que deux tiers des Français sont contre, qu’il ne faut pas le faire. Si cette taxe n’est pas mise en place aujourd’hui, elle ne pourra pas permettre de financer de nouvelles infrastructures de transport, des projets d’énergies renouvelables et les générations futures en paieront la facture. Le gouvernement s’est donné jusqu’au 1er juillet. On va attendre. Tout espoir n’est pas encore perdu”
Karine Gavand, chargée de campagne climat-énergie à Greenpeace :
“Les déclarations récentes montrent la fragilité de l’ambition du gouvernement français en matière d’environnement. Au moindre coup de vent, il renonce, en prétextant que la France est toute seule à monter au créneau et que la taxe est trop ambitieuse. Mais le Conseil constitutionnel a justement retoqué la taxe carbone parce qu’elle était insuffisante pour lutter contre le changement climatique. On ne peut pas dire maintenant qu’elle est trop ambitieuse ! Et puis, dire que la France est toute seule à monter au créneau, c’est faux. Les pays nordiques ont fait des taxes carbone avant nous. Après l’échec de Copenhague et dans un contexte où le réchauffement climatique est remis en question, le gouvernement participe au message ambiant du “à quoi bon ?”. A quoi bon faire une taxe carbone alors que tout a échoué ? Dans ce contexte difficile, la France devrait tenir la barre. Mais là c’est plutôt “courage, fuyons.””
Olivier Louchard, coordinateur du Réseau Action Climat :
“Si la taxe carbone disparaît, le Grenelle aura perdu son essence. On n’aura plus grand chose à se mettre sous la dent. Du côté du transport, l’abandon du wagon isolé va remettre des milliers de camions sur les routes et on attend toujours le schéma national d’infrastructures des transports qui devait sortir fin 2009. Côté énergie, il ne restera que quelques mesures fiscales pour inciter les gens à isoler leur maison ou à installer des énergies renouvelables. Du côté des bâtiments, de bonnes normes ont été adoptées sur le neuf mais sur la rénovation de l’ancien, le bilan est mauvais. Sur l’agriculture et le climat, on n’a rien et dans le secteur de l’urbanisme quelques avancées dans le texte du Grenelle 2 qui n’est pas encore adopté. Bref, on est bien loin de la rénovation énergétique et de la rupture écologique annoncées !”
http://www.terra-economica.info/Taxe-carbone-ca-sent-le-sapin,9260.html
TerraEco
22-03-2010
***L'annonce par le Premier ministre mardi matin d'abandonner la taxe carbone « pour ne pas plomber la compétitivité » des entreprises françaises a provoqué une vive réaction de la secrétaire d'Etat à l'Ecologie.
Chantal Jouanno, se déclare « désespérée de ce recul » :
« Je suis désespérée que ce soit l'écolo-scepticisme qui l'emporte. Je ne suis pas en phase avec cette décision. C'était possible de le faire en France avant de le faire en Europe. (…). »
*Et si la taxe carbone était européenne ?*
http://unioneuropeenne.blogspot.com/2010/03/et-si-la-taxe-carbone-etait-europeenne.html
**En fait, 7 pays européens appliquent une taxe carbone...!
A SUIVRE...!
Bien à vous,
Morgane BRAVO
mardi 23 mars 2010
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