***Candidat en Rhône-Alpes sur la liste d'Europe Ecologie menée par Philippe Meirieu, Yves Paccalet, écrivain naturaliste, novice en politique, raconte les tractations avec le PS et imagine l'avenir de sa région.
Comment se passent les discussions avec les socialistes menés par Jean-Jack Queyranne?
Europe Ecologie, le PS et le Front de gauche ont un intérêt à avoir une liste commune. On discute encore pour la première vice-présidence: Jean-Jack Queyranne estime qu'elle doit revenir à son bras droit, nous pensons qu'il est normal qu'elle soit attribuée au premier de la deuxième liste, Philippe Meirieu. On se bat aussi sur le nombre de vice-présidences, qui définit la gouvernance de la région. Nous, les nouveaux, avons envie d'avoir le plus d'influence possible, d'autant plus que le mandat est court: quatre ans, c'est peu pour faire bouger les choses. Mais ceux qui étaient déjà là n'ont pas envie de bouger, et Jean-Jack Queyranne a tendance à dire: "Je sais comment il faut faire"... Ceci dit, je ne connais pas bien les socialiste -je me suis retrouvé dans cette histoire par hasard- mais je les trouve globalement ouverts. Sur le fond, il n'y a pas de divergence.
Quelles sont les chantiers prioritaires en Rhône-Alpe?
Je suis sensible à l'idée que défend Philippe Meirieu concernant l'éducation. Je suis très remonté de voir que les jeunes d'aujourd'hui ne sont pas aidés comme j'ai pu l'être. Grâce aux bourses, moi qui n'étais pas d'une famille favorisée, j'ai pu mener de longues études. Aujourd'hui, l'éducation est largement dépendante des revenus des parents. J'ai envie qu'on donne aux jeunes qui le peuvent le maximum pour qu'ils réussissent.
Sinon, nous voulons employer ces quatre ans pour écologiser les régions. En Rhône-Alpe, nous mettons l'accent sur les transports (moins de transports individuels et de camions, plus de transports collectifs), l'agriculture (la plus verte et la plus bio possible), le tourisme durable, la biodiversité... Ce sont des thèmes sur lesquels nous ne lâcherons pas.
Le WWF a envoyé aux partis une lettre ouverte appelant à faire du développement durable un axe prioritaire dans la gouvernance des régions (à lire ici en PDF). Qu'en pensez-vous?
Ce sont là des thèmes que nous défendons depuis toujours. Mais peut-on vraiment faire changer la région? Rhône-Alpe compte plus de six millions d'habitants et ne dispose que d'un budget de 2,5 milliards d'euros. La Catalogne, en Espagne, est à peine plus grande et dispose de 35 milliards! En France, on avance de façon bancale, et la réforme des collectivités locales dans quatre ans risque d'aboutir à encore plus de centralisation, c'est absurde! Ce qu'il faut, c'est plus de pouvoir au niveau des régions et des communes, et moins dans les départements, qui est l'échelon le plus inutile -beaucoup le disent.
Quels dossiers souhaitez-vous traiter en priorité?
Le tunnel de Fréjus, qu'on est en train de doubler en catimini pour faire passer plus de camions. La Savoie ne veut pas être un couloir à camions entre l'Espagne et l'Allemagne!
Et je me bats aussi pour que la région cesse d'être "ski-dépendante". Avec le réchauffement climatique, la baisse tendancielle de l'enneigement, il faut développer davantage l'agriculture durable et le tourisme durable en été. Nous avons fait de très bons scores en Haute-Tarentaise et en Tarentaise, dans les stations, preuve que le message que je porte commence à être entendu. Il y a encore quelques années, quand on parlait de ce problème de climat dans les stations, personne n'écoutait...
Eric Lecluyse,
L'Express
16/03/2010
Bien à vous,
Morgane BRAVO
mercredi 17 mars 2010
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