***Copenhague : Hillary Clinton précise les exigences américaines...
A la veille de l'arrivée de Barack Obama au sommet de Copenhague, Hillary Clinton a préparé le terrain, jeudi 17 décembre : Il faut "un accord solide, par lequel toutes les grandes économies se rangeraient derrière des actions significatives d'atténuation (du réchauffement climatique) et offriraient une transparence totale sur sa mise en œuvre".
Mme Clinton a accusé les grandes économies émergentes de faire "marche arrière" sur l'adoption de mécanismes permettant de vérifier et de contrôler les efforts mis en œuvre pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. "C'est pour nous une attitude qui sape tout l'effort que nous sommes en train de conduire", a-t-elle ajouté. Par ailleurs, elle a annoncé une contribution financière, non précisée, des Etats-Unis à une enveloppe globale de 100 milliards de dollars pour lutter contre le réchauffement.
Cette question des mécanismes de vérification a fait l'objet d'échanges acides entre la Chine et les Etats-Unis depuis le début de la conférence de Copenhague. La Chine a réitéré la semaine dernière à Copenhague le refus de tout mécanisme international de contrôle de ses politiques nationales en faveur du climat.
Alors qu'un délégué d'un pays occidental avait déclaré dans la matinée, sous le sceau de l'anonymat, que Pékin avait dit ne plus croire à un accord et suggérait de publier "une sorte de brève déclaration politique", l'ambassadeur chinois aux questions climatiques a assuré que son pays n'a pas renoncé à l'espoir de parvenir à un accord solide.
Les chefs d'Etat et de gouvernement multipliaient dans la matinée les déclarations souvent sceptiques sur l'issue des négociations, prévue vendredi. "Les nouvelles qui nous parviennent (...) de Copenhague ne sont pas bonnes", a déclaré à Berlin la chancelière allemande Angela Merkel, en espérant que l'arrivée des dirigeants débloquerait les discussions. "Je dois dire pour être tout à fait honnête que l'offre des Etats-Unis de réduire (leurs émissions de CO2) de 4 % par rapport aux niveaux de 1990 n'est pas ambitieuse", a-t-elle déclaré.
Le premier ministre australien, Kevin Rudd, a dit "redouter un triomphe de la forme sur le fond. Je redoute un triomphe de l'inaction sur l'action". "Il n'y a pas de mur infranchissable", a assuré de son côté Gordon Brown, selon Terra Eco qui twitte en direct depuis le centre des négociations.
"CAMPAGNE DE PROPAGANDE"
Le président français, Nicolas Sarkozy, qui s'est refusé à "envisager un échec", hypothèse "catastrophique" selon lui, s'exprimera en fin d'après-midi, avant une conférence de presse conjointe avec le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva. Le Danemark, qui préside aux négociations de la conférence climat de l'ONU, n'a "pas renoncé à un accord" et entend "se battre de toutes ses forces pour sortir de l'impasse", a indiqué un membre de sa délégation, tout en évoquant une situation "extrêmement difficile".
Le ministre de l'environnement indien, Jairam Ramesh, a accusé les Danois d'avoir confié à Gordon Brown la présidence d'un petit groupe de pays développés pour produire une déclaration politique qui sera soumise vendredi aux 120 chefs d'Etat et de gouvernement attendus sur place, sans que le brouillon ('draft') de ce texte soit présenté à d'autres nations, malgré les promesses. "Nous avons conscience que les pays occidentaux vont lancer une campagne de propagande pour rejeter toute la responsabilité sur les pays en développement", a-t-il ajouté. Le premier ministre indien, Manmohan Singh, a lui prévenu que "le changement climatique ne peut pas être traité en maintenant les pays en développement dans la pauvreté".
Prenant quasiment acte d'un échec annoncé, le président mexicain, Felipe Calderon, a estimé que "les nations posent les pavés sur le chemin qui nous mènera à Mexico en décembre 2010", lieu de la prochaine conférence sur le climat.
LE MONDE
17.12.09
jeudi 17 décembre 2009
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