vendredi 18 décembre 2009
*La biodiversité : enjeu environnemental mondial de 2010*
***Rencontre avec le Président: La biodiversité, enjeu environnemental mondial de 2010 :
En 2010, le monde devra formuler une nouvelle vision mondiale et de nouveaux objectifs en matière de biodiversité. La Présidence suédoise entend, par les conclusions du Conseil, jeter les bases pour les négociations stratégiques qui auront lieu l’année prochaine, au sein des Nations Unies. Johan Bodegård, Responsable de ArtDatabanken (banque de données des espèces) et Ulf Björnholm Ottosson, Conseiller pour l’environnement à la Représentation permanente de la Suède auprès de l’Union européenne à Bruxelles, ont tous deux, en qualité de présidents de deux groupes de travail, mené les négociations débouchant sur les conclusions qui seront adoptées par le Conseil du 22 décembre.
Pourquoi est-il important de protéger la biodiversité ?
- Il est courant de penser que la protection de la biodiversité est au seul bénéfice de la nature. C’est certes un bon argument mais il est tout aussi important de se rappeler que le bien-être de la société tout entière repose la biodiversité. Les services produits par la nature, appelés services écosystémiques, représentent une valeur économique considérable qui n’est visible ni dans les comptes nationaux des pays ni dans les bilans des entreprises. Ces services sont souvent considérés comme choses acquises et sont, de ce fait, surexploités et utilisés de manière non-durable. Les abeilles, qui pollinisent les arbres fruitiers et autres semences grâce auxquelles nous obtenons ensuite nos produits alimentaires, en constituent une bonne illustration. Dans de nombreuses parties du monde, la population d’abeilles décline, ce qui implique une diminution de la pollinisation, engendrant, à son tour, une baisse des récoltes. La diffusion de produits chimiques, l’acidification ou la surexploitation des stocks halieutiques a un impact sur les services écosystémiques de la mer et entraîne la disparition de certaines espèces. Cela provoque le dérèglement de l’écosystème entraînant la disparition d’espèces dont nous avons besoin, suivi, inexorablement, de conséquences économiques.
Les objectifs actuels visant à enrayer la diminution de la biodiversité n'ont pas été atteints.Pourquoi en est-il ainsi ?
- Il y a plusieurs raisons à cela. Au sein de l’UE, nous avons relativement bien réussi a protéger des zones naturelles précieuses grâce au réseau Natura 2000. Environ 17 pour cent de la superficie de l’UE bénéficie d'une protection légale. Nous avons en revanche moins bien réussi à intégrer l’aspect de protection de la nature à des secteurs comme l’agriculture, la sylviculture et l'aménagement du territoire. Un autre défi est qu’il est difficile de quantifier cet objectif, les écosystèmes n’ayant pas tous été répertoriés, une partie infime seulement de toutes les espèces de la planète nous étant connue. Une conclusion générale est cependant que cet objectif n’a pu être atteint et que la tendance aux niveaux européen et mondial continue d’être préoccupante.
Que faut-il faire pour mieux réussir à l’avenir ?
- Nous devons, d’une part, poursuivre les travaux fructueux déjà accomplis. D’autre part, il est nécessaire d’accroître les connaissances et élargir les visions des économistes et planificateurs sur la biodiversité afin qu’ils réalisent qu’elle est la pierre angulaire de notre société, de notre économie et de la qualité de vie des personnes. La biodiversité est source de nombreux services écosystémiques essentiels à la vie. La poursuite de la disparition ou du déclin drastique d’espèces conduirait à une diminution de la plus-value générée par la nature, sous la forme de produits ou de services. Le système économique demande à être réformé pour que les services écologiques deviennent partie intégrante de l’économie. Nous devons également convaincre ces secteurs qu'ils ont tout à gagner à prendre en compte les exigences environnementales, puisque nous pourrons alors préserver la biodiversité et assurer la production de services écosystémiques dont nous dépendons. Le grand public, tout comme les responsables politiques doivent être mieux informés. De même, les fondements de la connaissance scientifique doivent être développés pour permettre l'élaboration de mesures plus efficaces ainsi qu'un suivi des résultats. La question doit être inscrite à l’agenda politique pour ne pas risquer d’être confinée au niveau des ministres de l’environnement.
Les conclusions du Conseil vont fixer le cadre de travail de l’UE pour 2010. Que va-t-il se passer durant l’année à venir ?
- l’année 2010, désignée, par les Nations Unies, comme Année internationale de la biodiversité, sera une année cruciale pour la protection de la biodiversité. En octobre 2010, aura lieu la dixième Conférence des Parties à la Convention des Nations Unies pour la diversité biologique, au cours de laquelle les pays du monde entier devront esquisser une nouvelle vision mondiale et de nouveaux objectifs en matière de biodiversité. La biodiversité sera, sous la houlette des Nations Unies, mise en exergue à travers toute une série de manifestations et de campagnes d’information permettant à la fois de diffuser des connaissances et de sensibiliser davantage sur ce sujet. L’Assemblée générale des Nations Unies réunira, en septembre 2010, les chefs d’État et de gouvernement de la planète, à l’occasion d’une réunion de haut niveau sur la biodiversité. L’Espagne et la Belgique, tour à tour pays exerçant la Présidence de l’UE durant 2010, prévoient également une série de réunions et conférences sur ce sujet. Les conclusions du Conseil, qui seront adoptées le 22 décembre par les ministres européens de l’environnement, fixeront l’orientation que l’UE souhaite donner au nouvel objectif mondial, orientation sur laquelle se fondera la position de l’UE dans les négociations et réunions qui auront lieu durant l’année à venir.
Quelles sont les questions épineuses du Conseil « Environnement » ?
- Nous tenons à mettre l’accent sur les aspects économiques en affirmant haut et fort que le système économique ne peut agir que dans les limites établies par la nature elle-même. Nous avons également discuté d’une définition du capital naturel, agrégat des valeurs économiques issues de la biodiversité, des écosystèmes et ressources naturelles, ainsi que de l’importance de ne pas mettre en péril les rendements futurs de ce capital. Cette approche économique est inhabituelle pour les biologistes et autres personnes à vocation environnementale. Il est grand temps cependant que ces deux mondes s’unissent si nous voulons obtenir des résultats tangibles. Nous essayons également de mettre en place des principes concrets et de formuler l’objectif futur mondial et la vision pour l'après 2010. La Commission, qui travaille sur les objectifs ainsi que la vision interne à l’UE, présentera une communication à ce sujet en janvier prochain. L’UE se doit de jouer un rôle moteur dans ce domaine et nous voulons, pour ce faire, que les objectifs soient concrets, mesurables et qu'ils stimulent l'intérêt politique, la responsabilité du secteur, la connaissance et la conscience de l’importance de ce sujet.
se2009.eu
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